AccueilVélo électriqueS’Cool Bus : le Vélobus de ramassage scolaire stoppé dans son élan

S’Cool Bus : le Vélobus de ramassage scolaire stoppé dans son élan

Importé des Pays-Bas, le concept de vélobus pour ramassage scolaire est arrivé en France par la Normandie en 2014. Les récentes modifications effectuées par S’Cool Bus coincent pour l’homologation. L’appel d’un sénateur pour débloquer la situation sera-t-il entendu ?
 
A la base, S’Cool Bus est né avec un groupe d’amis prêts à faire bouger parents et élèves. Installés dans le secteur de Rouen (76), ils se sentaient animés par des valeurs fortes. Celles de l’écologie, du respect des autres et de la solidarité. Au bout de 2 années d’essai, un financement participatif a permis de réunir 12 000 euros. L’association du départ a cédé la place à une entreprise. En 2016, l’agglomération Seine-Eure, qui rassemble une soixantaine de communes, a voulu également tenter l’expérience. C’est alors l’école primaire Anatole France de Louviers (27) qui a pu expérimenter le S’Cool Bus. Et ce, matin et soir, pendant 2 ans et demi environ. D’autres communes ont rejoint le mouvement depuis.
 

8 élèves + le coolducteur

A l’origine de l’engin qui a servi de support au S’Cool Bus, la société néerlandaise Tolkamp Metaalspecials. Huit enfants peuvent prendre place sur la structure : 3 derrière l’adulte aux commandes, et 5 à côté d’eux. Chacun récupère avant de monter un casque et un gilet jaune fluo dans le coffre aux cartables. Grâce à un filet sous les passagers, rien, ou presque, ne peut tomber sur la route pendant le trajet.

Baptisé BCO, l’engin de base seul pèse 130 kg avec ses batteries. Les élèves et leur accompagnateur participent à la traction en pédalant. Sans cela, le vélobus n’irait pas bien loin avec un seul pack. Celui monté à l’origine, dimensionné pour un vélo à assistance électrique classique, permettait de parcourir une vingtaine de kilomètres en ne dépassant que rarement le 15 km/h. Le S’Cool Bus est équipé de clignotants électriques. Mais aussi de 4 vitesses, d’une marche arrière, et d’un système de freinage par rétropédalage. En partenariat avec l’inventeur néerlandais du véhicule, l’entreprise française espère ouvrir sa propre usine d’assemblage. 

Les retours des élèves et des parents

Dans une vidéo d’un peu moins de 30 minutes, S’Cool Bus aligne des retours très positifs. La parole aux enfants d’abord. Ils sont 55% à se sentir en meilleure forme grâce au vélobus. L’engin constitue une source supplémentaire de motivation pour aller à l’école chez 94% des élèves concernés. Il apporte une réelle opportunité pour développer les connaissances en règles du code de la route.

Majoritairement, les parents attribuent au véhicule la plus forte autonomie qu’ils constatent chez leurs enfants. Les adultes sont 82% à remarquer des changements positifs chez leurs jeunes du CP au CM2. Le réveil de ces derniers semblent plus facile avec la perspective d’être récupérés avec le S’Cool Bus. Plus globalement, 86% des parents reconnaissent avoir changé leurs modes de déplacement grâce à cette expérience. Les petits trajets sont effectués plus facilement à pieds ou avec de petits engins de mobilité douce.
 

Stoppé net faute d’homologation

Au fil du temps, l’entreprise S’Cool Bus est devenue prestataire pour les collectivités et employeurs des coolducteurs  Avec des demandes de plus en plus nombreuses, la société installée en Seine-Maritime a décidé d’augmenter la puissance du vélobus.

Son moteur électrique est donc passé de 250 à 1 000 watts. Sauf que l’engin ne répond plus à la réglementation d'un vélo à assistance électrique. Depuis la rentrée de septembre 2020, le service est donc à l’arrêt, faute d’homologation. Elu sénateur du Bas-Rhin au même moment, Jacques Fernique a plaidé la cause de S’Cool Bus auprès de la ministre de la transition écologique Barbara Pompili. La demande d’octroi d’une dérogation, publiée le 3 décembre dernier au Journal officiel du Sénat, reste pour l’heure sans réponse.

Ce sont 12 emplois, 450 enfants inscrits, et six communes de l’agglomération Seine-Eure qui sont suspendus à une décision qui porte sur 15 exemplaires du vélobus normand. Ce mode de transport collectif constitue pourtant un enjeu sur les plans économique, social et écologique. Compter sur l’évolution de la réglementation équivaudrait à devoir patienter des mois, si ce n’est des années. Voilà comment les bonnes volontés se retrouvent parfois découragées tout en allant pourtant dans la bonne direction.

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