Fondé en Allemagne il y a 10 ans et arrivé sur le marché français en 2017, Unu espère une restructuration pour sauver son activité de constructeur en scooters électriques.
D’abord concentré sur le marché allemand depuis son installation à Berlin en 2013, Unu a étendu ses ventes aux Pays-Bas et à l’Autriche avant de débarquer en France quatre ans plus tard avec son scooter électrique équivalent 50 cm3 au look évoquant le Vespa.
Si la marque ne sera pas forcément dans les premières citées par les amateurs de deux-roues branchés français, elle bénéficie outre-Rhin d’une grande popularité. En 2019, le Global Electric Club créé en Allemagne pour promouvoir la mobilité électrique l’a identifiée avec Niu et Vespa comme faisant partie des plus connues concernant les scooters électriques sur le territoire. A l’image de Tesla, Renault et BMW pour les voitures et de Ionity concernant les réseaux de recharge.
Elias Atahi, Pascal Blum et Mathieu Caudal, les trois fondateurs qui avaient rêvé de créer cette entreprise alors qu’ils étaient encore étudiants, avaient été salués par plusieurs distinctions. Dont une du magazine Forbes qui met en avant les jeunes entrepreneurs européens prometteurs. La recette du bon équilibre affiché les premières par Unu reposait en particulier sur une conception en Allemagne, une fabrication en Chine, et une vente sans intermédiaire via Internet.
Alors que les scooters électriques en général rencontraient un succès grandissant, leurs constructeurs, comme de nombreuses entreprises dans différents domaines, ont subi une succession d’événements les fragilisant. Dans un communiqué de presse daté du vendredi 24 novembre 2023, l’entreprise cite, la concernant : pandémie de Covid, incendie dévastateur dans un entrepôt, pénurie des semi-conducteurs, et crise des conteneurs.
Toutes ces difficultés, Unu avait réussi à les modérer, réduisant de façon considérable ses pertes. L’inflation actuelle se présente comme le problème de trop. Elle a un double effet. Tout d’abord un effondrement des ventes de plus de 50 % sur le marché des scooters électriques. Il se conjugue avec une augmentation des coûts en matériaux, logistique et exploitation.
De telle sorte que le financement de l’entreprise qui emploie actuellement une cinquantaine de personnes n’est plus assuré pour le prochain exercice. Ce qui a contraint la direction à déposer le bilan. Avec l’objectif de redresser la barre, un administrateur provisoire a été nommé.
C’est Gordon Geiser du cabinet d’avocats GT Restructuring installé à Berlin qui est chargé de trouver une issue positive à la situation. Pour lui, un rebondissement est possible. Son optimisme s’appuie en particulier sur le développement cette année d’un réseau de partenaires permettant de trouver la gamme de deux-roues électriques Unu dans les magasins spécialisés. « Pour cette raison, nous voyons de bonnes chances de parvenir à une solution de restructuration et de continuer à vendre et à entretenir les scooters », a mis en avant l’administrateur.
De leur côté, les dirigeants fondateurs ne veulent pas baisser les bras. Ils comptent ainsi sur la popularité de la marque en Allemagne et à l’international tout en continuant à présenter les avantages de rouler avec de leurs modèle. En axant notamment la communication sur le plaisir que peuvent ressentir les utilisateurs de leurs engins.
« Malgré une fourche qui semble un peu légère, le comportement de l’ensemble est rassurant et le scooter, bien construit, donne confiance. Il distille aussi un bon niveau de confort. Son moteur reste parfaitement silencieux », avait apprécié pour Cleanrider Nicolas Valeano lors de son essai du modèle Unu le plus vif (2 700 W de puissance nominale, et 4 000 W en pointe).
« Nous espérons que notre voyage et celui de nos scooters ne s’arrêteront pas là, mais se poursuivront dans le futur », commentent Mathieu Caudal et Pascal Blum. Ils conduisent depuis dix ans l’entreprise avec le souhait de proposer aux particuliers comme aux professionnels des scooters électriques afin de mieux vivre la mobilité urbaine.
« Avec notre équipe, nous croyons fermement qu’il faut offrir une meilleure façon de se déplacer en ville », soulignent les deux fondateurs qui tiennent ainsi à remercier les utilisateurs de leurs deux-roues : « Conduire quotidiennement nos scooters soutient notre mission ».
La marque n’est pas la moins chère sur le marché. Ce qui peut accentuer une certaine frilosité actuellement chez les clients potentiels. Les prix sont cependant justifiés par la qualité des engins qu’il est encore temps d’essayer. A noter que l’autonomie de 50 à 60 kilomètres des modèles Unu peut être doublée avec une seconde batterie lithium-ion amovible, sans pour autant condamner l’espace de rangement sous la selle. Avec une contenance de 33,4 litres, il est possible d’y loger par exemple les casques jets de deux passagers.
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