Quel engin de déplacement personnel motorisé choisir pour se rendre quotidiennement au travail ? Voici notre comparatif.
Ça y est, vous avez lu ceci et pris votre décision. Terminé la voiture pour vous rendre quotidiennement au travail, et les transports en commun ne sont pas trop votre tasse de thé.
Il reste maintenant à faire un choix parmi les différents modes de déplacement « doux » : vélo musculaire, vélo à assistance électrique, trottinette, autre ?
Allez, on vous facilite la tâche aujourd’hui en éliminant totalement arbitrairement tous autres les engins de déplacement personnel pour n’en garder que deux : le VAE et la trottinette électrique. Peut-être que dans un prochain « Roue Libre » nous effectuerons d’autres choix afin d’être complets.
Pourquoi ce choix ? Parce que c’est celui qui constitue la grande majorité des cas d’usage, et donc d’arbitrages.
Partout dans le monde, les véhicules électriques personnels sont de plus en plus populaires car ils constituent un moyen de traverser une ville sans être coincé dans les embouteillages. De plus, ils permettent également d’éviter les mesures que les villes prennent activement pour réduire l’utilisation de la voiture, notamment les ZFE (Zones à Faibles Émissions) qui se généralisent dans toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants.
Un vélo électrique ressemble beaucoup à un vélo ordinaire, sauf qu’il comprend un moteur, une batterie, un capteur de vitesse ou de cadence et parfois un écran ou un afficheur fixé sur le guidon. Le moteur est logé soit au niveau du pédalier, soit dans le moyeu d’une des roues, avant ou arrière.
La majorité des vélos électriques sont du type à assistance au pédalage. Cela signifie que le moteur ne s’enclenche que lorsque le cycliste pédale et qu’il ne peut pas être conduit sans l’aide des jambes. Le niveau d’assistance est réglable et peut être complètement désactivé.
L’autre grand type de bicyclette électrique est la bicyclette électrique à accélérateur, qui vous permet d’arrêter de pédaler tout en continuant à vous propulser. Ce type de bicyclette est courant aux États-Unis et en Chine, mais pas en Europe (on en voit pourtant beaucoup, notamment à Milan), où une bicyclette électrique doit être équipée d’une assistance au pédalage pour être classée comme une bicyclette électrique.
La position du moteur électrique d’une bicyclette électrique donne un indice sur son type et présente des avantages et des inconvénients inhérents, comme suit :
Les trottinettes électriques sont équipées d’un accélérateur, d’une batterie et d’un moteur électrique. Contrairement à une trottinette sans moteur traditionnel, le conducteur n’a pas besoin d’effectuer un travail manuel pour se déplacer, mais, pour des raisons de sécurité, il faudra obligatoirement donner une impulsion de la jambe pour lancer le moteur, afin d’éviter que la trottinette ne parte toute seule.
Comme pour un vélo à assistance électrique, le moteur d’un scooter peut se trouver à plusieurs endroits. Dans ce cas, il sera intégré à la roue avant ou arrière, ou aux deux. La sensation de conduite est un peu différente selon qu’il s’agit d’un moteur avant ou arrière, comme si vous étiez tiré ou poussé, mais le résultat net est le même.
Un moteur avant équilibre probablement un peu mieux le poids de la trottinette, mais ceci se fait au détriment d’un peu de traction en montée (le même inconvénient existe dans les vélos électriques avec des moteurs de moyeu avant). Il est donc courant que lors d’une accélération sur chaussée humide par exemple, la roue avant patine, voire se dérobe, pouvant entrainer une chute. Idéalement, il faudrait que l’engin soit doté d’un antipatinage comme les voitures !
Ces premières bases posées, il reste à définir le meilleur choix pour vous. C’est là que l’exercice devient délicat, car ce choix va dépendre de différents critères qui vous sont personnels, et qui ne seront pas les mêmes selon les usages et différents autres paramètres. Voyons cela en détail.
Grimper n’importe quelle côte avec un VAE ne sera plus vraiment un problème, mais nécessitera quand même quelques efforts et fera travailler vos cuisses et votre cardio, ce qui est bon pour la santé (à condition de ne pas dépasser ses limites). Avec une trottinette électrique, il y a deux scénarios possibles : soit elle grimpe soit elle cale dès que ça monte un peu. Il faudra donc choisir avec soin la puissance et surtout le couple de votre trottinette si vous avez de sérieuses pentes à gravir. Une Xiaomi Mi Electric Scooter 3 fera l’affaire (testée dans les très fortes pentes de Lyon avec un pilote pesant 73 kg), mais de nombreux autres marques et modèles également.
Sachez qu’un VAE est limité par réglementation à 25 km/h. Si vous vous faites dépasser par un vélo électrique qui file comme une moto, il s’agit d’un speed-bike, un VAE répondant à la réglementation d’un cyclomoteur (45 km/h, plaque minéralogique obligatoire, gants et casque idem, doit rouler sur la chaussée, interdit de piste cyclable).
Concernant les trottinettes électriques c’est un peu plus flou. Si la plupart naviguent aux alentours de 25 km/h, disons entre 20 et 30, certaines sont des monstres de puissance, de véritables petites motos déguisées en trottinettes, pouvant atteindre jusqu’à 80 km/h. Inutile de dire qu’elles sont chères, lourdes, dangereuses, et… interdites officiellement, ou en tout cas pas homologuées chez nous. Ce qui n’empêche absolument pas de trouver de nombreuses boutiques, physiques ou en ligne, qui en proposent. Va comprendre…
Même si les trottinettes électriques de dernière génération sont devenues plus sûres, avec une meilleure tenue de route, de meilleurs pneumatiques, des amortisseurs et surtout de vrais freins, l’équilibre à 25 km/h reste toujours plus précaire et instable que sur un VAE. Un nid de poule par exemple peut être fatal en trottinette alors qu’il sera peut-être moins problématique à vélo. En revanche, en cas de chute, on est plus près du sol et on a peut-être une infime chance de se faire moins mal qu’en tombant du haut d’un lourd vélo électrique… Mais n’essayez pas.
À moins que vous n’ayez jamais fait de vélo auparavant, la facilité d’utilisation d’une trottinette électrique et d’un VAE est à peu près la même. Après quelques minutes de prise en main (ou au pire quelques trajets), les deux types d’engins sont assez simples à utiliser. Attention cependant à l’apparente facilité de la trottinette, qui peut vous jouer des tours, notamment en cas de freinage d’urgence ou si vous tenez mal le guidon (sans pour autant être crispé sur celui-ci). L’assistance du VAE peut aussi surprendre avec son arrivée instantanée de couple qui vous propulse en avant, parfois à contretemps alors que vous étiez en train de vous arrêter, ou de contourner un obstacle.
Une trottinette électrique est généralement plus facile à transporter et à stocker ou parquer qu’un VAE. Et ce, si vous choisissez un modèle plus léger et bas de gamme. De plus, la plupart des trottinettes sont pliables, alors que la plupart des vélos électriques ne le sont pas, même s’il en existe au format mini et pliant, comme chez Brompton. De plus, garer son vélo au bureau n’est pas toujours autorisé, alors que généralement ranger sa trottinette pliée à côté de soi ne pose pas de problème. L’importance de cet aspect sur un trajet domicile-travail dépend en grande partie de l’itinéraire que vous emprunterez et s’il implique d’autres modes de transport. Pour l’intermodalité, la trottinette est imbattable.
L’avantage évident d’un vélo électrique à pédalage assisté est que vous pouvez désactiver l’assistance et augmenter indéfiniment l’autonomie à la force des jambes. Vous pouvez le faire sur des routes plates, par exemple, où le poids supplémentaire d’un vélo électrique a peu d’effet sur la vitesse. Ceci étant dit, les vélos électriques ont toujours plus d’autonomie que les trottinettes, en supposant que l’assistance au pédalage reste activée en permanence. Cela dépend largement de la capacité de la batterie. Les vélos électriques ont généralement une autonomie de 50 à 100 kilomètres voire plus, alors qu’il faudra compter entre 10 et 30 kilomètres au mieux pour une trottinette. Bien sûr, d’autres facteurs comme le poids du conducteur et la nature du parcours entrent en jeu.
Que ce soit pour une bicyclette ou un scooter électrique, selon votre usage évidemment, vous pouvez vous attendre à ce que la batterie dure entre 2 et 5 ans. La plupart des batteries sont au lithium-ion, et leur durée de vie est estimée à 500 cycles de charge complets. À ce stade, elles ne conserveront qu’environ 80 % de leur charge initiale.
Un cycle de charge est compté de 0 à 100 %. Ainsi, si vous rechargez votre bicyclette ou votre trottinette électrique alors que la batterie est à moitié vide, cela correspond à un demi-cycle de charge. Vous pouvez parcourir des milliers de kilomètres sur l’un ou l’autre type d’engin avant de remplacer la batterie.
Si vous tenez compte de la possibilité de désactiver l’assistance au pédalage sur une bicyclette électrique, la batterie durera plus longtemps que celle de la trottinette.
Gros avantage au vélo. Selon le niveau d’assistance que vous choisirez, vous forcerez plus ou moins, mais vous serez de toute façon toujours actif, sollicitant vos muscles des membres inférieurs, votre cœur et vos poumons. Inutile de dire que même avec assistance, ce petit exercice quotidien ne peut qu’être favorable à votre hygiène de vie. En trottinette, rien de tout ça, juste une impulsion et vous attendez que ça se passe.
A de rares exceptions près, les vélos électriques sont plus chers dans l’ensemble. Une trottinette décente pour les trajets domicile-travail vous coûtera probablement entre 300 et 600 Euros, tandis que les vélos électriques se situent généralement dans une moyenne entre 1 500 et 3 000 Euros.
Le type de véhicule électrique le mieux adapté à vos déplacements dépend largement de la nature de votre travail et de vos déplacements.
Si vous avez besoin d’arriver au travail en étant frais et dispos, sans avoir augmenté votre rythme cardiaque ni transpiré, une trottinette électrique est faite pour vous.
Mais dans certaines circonstances, une bicyclette électrique est le meilleur choix pour un trajet domicile-travail. Supposons que vous vouliez utiliser votre temps de trajet pour rester en forme et faire les 150 minutes d’exercice modéré recommandées par semaine, dans ce cas le vélo est meilleur. De plus, un VAE a par nature une plus grande autonomie, et est plus « tout-terrain ». Il est donc idéal si vous faites de longs trajets, avec des reliefs et chaussées variées, alors qu’une trottinette est davantage destinée à des trajets réellement urbains « intra-muros ».
En résumé, choisissez une bicyclette électrique pour l’exercice, l’environnement et les longs trajets, et une trottinette électrique pour faciliter les déplacements intermodaux et pour rester frais et propre.
L’idéal ? Avoir les deux !
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