Que ce soit en location « free floating » ou aux mains de leurs propriétaires, les trottinettes électriques ont envahi l’espace urbain, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur c’est le sentiment de liberté et la capacité de se déplacer rapidement en ville en se jouant des embouteillages, avec ce petit sentiment de satisfaction procuré par le fait d’utiliser un engin zéro émission. Le pire étant l’abus de ce sentiment de liberté, souvent synonyme pour certains de comportements inadéquats, et même dangereux pour les autres usagers de l’espace public, notamment les piétons.
Mais pas que. Les trottinettistes se mettent parfois eux-même en danger en faisant littéralement n’importe quoi au guidon de leur engin. Un danger amplifié par des facteurs comme la vitesse, puisque certaines trottinettes surpuissantes – se rapprochant davantage de « motos debout » – peuvent atteindre les 80 km/h, au mépris de toute législation. Une mise en danger également liée à une mauvaise connaissance des règles élémentaires du code de la route, voire même du bon sens, qui voudrait par exemple que l’on signale un changement de direction ou un demi-tour, après avoir regardé derrière soi si la voie est libre.
D’autre part, la trottinette électrique est souvent utilisée sur les trottoirs, ce qui peut entraîner des collisions avec les piétons. De plus, elle est souvent utilisée sans casque, ce qui augmente le risque de blessures graves en cas de chute. Enfin, elle peut être difficile à repérer dans la foule, surtout si elle est utilisée de manière imprudente ou sans respecter les règles de circulation.
Afin de prévenir les accidents, il est important de sensibiliser les utilisateurs de trottinettes électriques aux dangers qu’elles peuvent représenter pour les piétons. Il est également important de veiller à ce que les trottoirs soient bien éclairés et dégagés, afin de permettre aux piétons de repérer les trottinettes électriques et de se déplacer en toute sécurité.
Bref, la trottinette électrique peut être un engin de déplacement personnel génial et vraiment pratique, à condition de respecter les règles… et la loi. Car, après une période de léger flou, ce mode de transport individuel est désormais très précisément encadré.
Voici dans le détail ce que dit la réglementation pour l’usage des trottinettes électriques.
À lire aussiLa trottinette électrique, meilleure alliée des transports en communNon, vous ne pourrez pas écouter votre podcast favori au guidon de votre trottinette. La sécurité exige en effet que vous soyez en pleine possession de tous vos sens, et donc en capacité d’entendre votre environnement. Cette disposition peut paraître un peu excessive en termes de liberté individuelle pour certains, mais l’ouïe est une fonction importante en matière de sécurité de déplacement en ville.
Amende en cas d’infraction : 135 €
Celle-ci vous ne l’attendiez certainement pas, et je n’ai absolument jamais vu personne porter un gilet fluo en trottinette. Et pourtant, il semblerait bien que ce soit obligatoire, en tout cas dans deux situations : de nuit et quand la visibilité est mauvaise. Que vous le vouliez ou non, vous allez devenir un gilet jaune quand les conditions le nécessiteront.
Amende en cas d’infraction : 35 €
Oui, vous croisez tous les jours des dizaines de trottinettes transportant deux personnes, apparemment en toute impunité. C’est pourtant tout simplement interdit, même si cela peut parfois dépanner. On ne sait pas trop si c’est pour la sécurité des passagers ou des piétons, mais force est de reconnaitre qu’à deux on est moins maniable, et que les distances de freinage augmentent sensiblement.
Amende en cas d’infraction : 35 €
Voir l’intro de cet article. De nombreuses trottinettes en vente libre par ici tapent tranquillement les 80 km/h. Des engins qui se rapprochent souvent plus de la moto, avec deux moteurs (un sur chaque roue), double frein à disque, amortisseurs hydrauliques, grosses roues et autres équipements de compétition. Il n’empêche qu’elles semblent devenues les compagnes de plus en plus fréquentes des livreurs de repas à domicile tant elles combinent tous les avantages liés à cette activité, comme la vélocité, la capacité de passer partout (au détriment des piétons) et le risque de vol moindre puisqu’on la prend avec soi dans l’ascenseur. Reste que la vitesse en trottinette électrique est réglementée et ne peut dépasser 25 km/h. Gare à ceux aussi qui débrident des trottinettes homologuées. Car l’amende peut piquer très fort !
Amende en cas d’infraction : 1 500 €
Pour le trottinettiste qui se voit comme un « piéton augmenté », cela pourrait être la douche froide. Car il n’est plus question de rouler sur les trottoirs avec un engin motorisé, même personnel, même léger, même à 5 km/h. Car c’est tout simplement interdit. Et si vous devez parcourir un morceau de trottoir pour rejoindre votre destination, travail ou domicile, c’est à pied, trottinette arrêtée et poussée à la main.
Amende en cas d’infraction : 135 €
Pour voir et être vu, mieux vaut avoir un dispositif d’éclairage efficace. Toutes les trottinettes modernes sont équipées de feux avant et arrière souvent très puissants à LED, et certaines disposent même d’éclairages supplémentaires sur la plateforme repose-pieds. Peu de risques d’être en infraction de ce point de vue, si ce n’est que certains dispositifs pas très bien conçus tombent en panne rapidement (circuits de fils mal protégés, vibrations… ). Et puis il peut aussi y avoir cette flemme de changer une ampoule… Le klaxon est aussi obligatoire, même s’il est inaudible, ce qui est souvent le cas.
Amende en cas d’infraction : 35 €
Ce chapitre est un peu tiré par les cheveux. La loi dit qu’un conducteur de trottinette est passible d’une amende de 11 € si son engin présente un dispositif de « freinage peu efficace ». Cette disposition est très mal énoncée, on ne va pas se mentir. D’une part, comment définit-on un « freinage peu efficace » ? Le gendarme qui vous contrôle va prendre la trottinette et faire un test ? Sur quels critères ? Ensuite, la responsabilité ne devrait pas incomber au conducteur mais au constructeur et surtout à celui qui a homologué la machine, donc l’administration. Enfin, le freinage étant un élément de sécurité crucial, pourquoi seulement 11 € d’amende, alors que d’autres infractions dans cette liste sont moins graves et plus lourdement sanctionnées ? Les voies du législateur sont parfois impénétrables…
Amende en cas d’infraction : 11 €
Là aussi la logique échappe un peu. Si l’on considère à l’aune des précédentes règles que la trottinette électrique est un potentiel danger pour son utilisateur et son environnement, comment peut-on laisser des enfants de 12 ans prendre ses commandes ? 25 km/h et une circulation sur la chaussée au milieu du trafic, ce n’est pas rien quand même. Est-ce qu’un enfant de cet âge, qui – sauf cas rares de croissance rapide – arrive à peine à la hauteur du guidon est en capacité de maitriser l’engin et surtout d’appréhender ses dangers inhérents et les situations d’urgence qu’il peut rencontrer ? Peut-être, mais on peut en douter. 15 ans aurait paru plus pertinent, non ?
Amende en cas d’infraction : 35 €
Dernière contrainte réglementaire, et pas des moindres, quand vous aurez décidé d’enfourcher votre engin, l’assurance. Beaucoup l’ignorent, mais une assurance Responsabilité Civile est obligatoire, et son défaut peut coûter très cher, beaucoup plus que la prime elle-même. Selon Que Choisir, le décret du 25 octobre 2019 (article L. 324.2 du code de la route) impose désormais d’assurer ces nouveaux véhicules (que l’on en soit le propriétaire ou qu’il s’agisse d’une location) en souscrivant un contrat d’assurance EDPM spécifique. Comme pour une voiture ou une moto, l’assureur délivrera une carte verte. Il faut compter autour de 50 à 60 € par an pour la garantie tiers d’une trottinette électrique. Un petit coup de pouce pour les assureurs, cette profession tellement sinistrée ? Allons, ne soyons pas mauvaises langues.
Amende en cas d’infraction : de 500 à 3 750 €
Vous pensiez que la trottinette électrique était l’une des ultimes expressions de la liberté de circulation ? Peut-être, mais comme toute liberté, elle se doit d’être encadrée afin de ne pas nuire à celle des autres. Heureusement (ou malheureusement, diront les fanatiques de la contrainte réglementaire), ce mode de déplacement semble jouir pour le moment d’une certaine marge de tolérance de la part de la maréchaussée. Et nous échappons pour le moment au casque obligatoire (même s’il est vivement recommandé). Faisons en sorte que cela dure en adoptant des comportements responsables.
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