Présentée pour la première fois en début d’année au CES 2024 et plus récemment au salon Eurobike, la nouvelle Interface-Homme-Machine (IHM) PixelRide pour vélos électriques de Valeo s’apprête à faire son entrée sur le marché. À un an de son lancement, l’équipementier nous explique le fonctionnement d’un système adaptable à tous les moteurs, y compris ceux des concurrents.
Arrivé tardivement sur le segment du vélo à assistance électrique, Valeo continue d’étoffer son offre. Après le lancement de son premier moteur électrique, l’équipementier français, à travers sa branche Valeo Cyclee, s’attaque au marché de l’Interface Homme Machine (IHM) avec le Valeo PixelRide, un nouveau display au positionnement unique sur le marché.
Développé avec la PME nantaise Velco dans le cadre d’un partenariat remontant à 2022, le PixelRide est composé d’une station d’accueil intelligente, d’un écran tactile 2″ et d’une télécommande avec un accélérateur rotatif.
« Aujourd’hui, on développe un produit modulaire » résume Guillaume Fayet, Responsable des projets Expérience Intérieure pour les projets hors automobiles, qui a travaillé à la conception de l’IHM Valeo. « Le système est capable de se monter sur plusieurs positions différentes sur le guidon. On peut aussi rouler avec et sans l’écran. Par exemple : on va au travail, on roule avec notre vélo sur route et on a envie d’avoir notre grand écran pour avoir toutes nos statistiques, la vitesse, nos fréquences de pédalage … Le lendemain, on fait un peu d’off-road et on a peur de casser l’écran. On peut juste l’enlever et continuer à rouler. Dans ce second cas, c’est le smart-dock – la pièce jaune – qui partage les infos nécessaires pour pouvoir rouler, c’est-à-dire le niveau d’assistance choisi et le niveau de batterie » complète-t-il.
Et quel est le rôle de la télécommande ? « Dans le cas du moteur Valeo, elle permet notamment de changer le rapport engagé. Elle permet aussi de choisir les niveaux d’assistance et de naviguer dans les menus pour afficher une donnée ou une autre pendant qu’on est en train de rouler » détaille notre interviewé. « On a aussi une gâchette rotative qui permet d’activer le mode boost ou le walk assist » complète-t-il.
« On insiste aussi sur le fait qu’on ait un produit qui soit durable » souligne le représentant de Valeo. « Aujourd’hui, chaque élément peut être remplacé sans avoir à changer le système complet en cas de casse. Télécommande, display, dock… tout est démontable et facilement remplaçable. À ma connaissance, cela n’existe pas sur le marché » complète-t-il.
Si elle est évidemment conçue pour fonctionner avec le moteur Valeo, la nouvelle interface IHM a aussi été pensée pour être associée aux moteurs d’autres fabricants.
« Nous sommes ouverts à travailler avec d’autres motoristes avec lesquels on aura conclu un partenariat ou une relation tout simplement fournisseur-client » nous explique Guillaume Fayet. Bosch, Shimano et même Bafang… si on suit la théorie, l’IHM de Valeo pourra fonctionner avec l’ensemble des moteurs du marché. De quoi permettre à l’équipementier d’élargir rapidement son spectre sur le marché. « Il faut qu’il y ait des échanges avec le motoriste pour qu’on puisse se rendre compatibles. Pour parler simplement, il faut que les composants parlent entre eux pour que cela fonctionne » nuance notre interlocuteur. Une fois cette compatibilité assurée, libre aux fabricants de vélos électriques d’associer l’IHM Valeo au moteur d’une autre marque ou de conserver un système à 100 % issu du motoriste.
Aujourd’hui présentée dans un coloris vert reprenant les codes de Valeo, l’interface pourra évidemment s’adapter aux couleurs du partenaire. « Il sera possible d’avoir d’autres coloris. Toute l’interface graphique de l’écran sera personnalisable aussi » confirme notre interlocuteur.
Car ils sont, en grande partie, la « clé » du succès du nouveau système de Valeo, comment réagissent les motoristes ? « Nous sommes vraiment dans les premiers contacts. Le plus dur reste à faire, mais les premiers retours que l’on a eus sont tous positifs » nous assure Guillaume Fayet.
À lire aussiOn a pu essayer le nouveau moteur vélo de Valeo : plus silencieux, toujours automatique, une petite version en préparationAutre point fort mis en avant par les équipes de Valeo : la connectivité avec des fonctionnalités telles que le « Phone as a key » qui verrouille automatiquement le vélo électrique lorsque le cycliste s’en éloigne au-delà de 3 mètres.
S’y ajoute un dispositif de mises à jour. « Celles-ci se font entièrement via le dock qui dispose aussi d’un port USB. C’est aussi la passerelle pour toutes les mises à jour des équipements présents sur le vélo. Demain, s’il y a d’autres équipements qui sont aussi montés sur le vélo, comme des phares connectés, par exemple, on pourrait aussi réaliser leur mise à jour via notre dock » assure Guillaume Fayet. L’approche sera d’ailleurs la même sur la partie diagnostique avec un seul et même outil permettant d’analyser l’ensemble des composants du vélo électrique.
Quid de l’application ? L’intégration de l’IHM Valeo impose-t-elle de passer par l’application Valeo où pourra-t-on garder celle du motoriste ? « Ce sera un vrai choix de la marque » répond notre interviewé. « Nous allons proposer notre système avec l’application smartphone et les outils diagnostiques. Le partenaire pourra choisir, prendre le système complet ou seulement certaines briques. Si la marque souhaite conserver son application smartphone, elle le pourra » poursuit-il.
Et à ce stade, l’application Valeo existe-t-elle ? « Non, pas encore. Il s’agira d’une application développée en marque blanche par notre partenaire qui s’appelle Velco ».
Le lancement de l’IHM Valeo PixelRide est prévu aux alentours de l’été 2025 avec une V1 qui bénéficiera de mises à jour régulières. Contrairement au moteur Cyclee, assemblé à Châtellerault, le PixelRide ne sera pas industrialisé en France. « Ce ne sera pas en Europe… mais pas en Chine non plus » précise le représentant de Valeo.
En matière d’objectifs, Valeo reste encore prudent. « Tout dépendra des accords que l’on aura avec les différents motoristes » nous confie Guillaume Fayet.
Quant à l’arrivée de nouvelles variantes, la trajectoire semble claire. « On ne va pas s’arrêter à une seule IHM. D’autres composants et d’autres systèmes arriveront dans les années à venir… »
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