Bastille : on a échangé avec le concepteur de ce vélo pliant révolutionnaire

Gilles Henry, fondateur de l'étonnant vélo Bastille, lors des Pro Days 2024 à Toulouse

A l’occasion des Pro Days à Toulouse, Cleanrider a pu s’entretenir avec Gilles Henry, concepteur du vélo Bastille, un étonnant vélo pliant. L’occasion de revenir sur la genèse du concept et les ambitions de la jeune entreprise.

Chez Cleanrider, nous n’avons pas pour habitude de vous parler de vélo musculaire. On fait pourtant une entorse au règlement tant le concept développé par Bastille est intéressant. La PME française est en effet parvenue à développer un vélo pliant dans une taille « normale ». Un véritable OVNI dans l’univers du vélo où les modèles pliants sont généralement limités à de « petits gabarits ».

« A la base, je suis un dingue du pliage »

« Il a fallu neuf ans de travail pour en arriver là » nous explique Gilles Henry, concepteur de ce vélo unique au mode. « A la base, je suis un dingue du pliage. J’avais créé la poussette Yoyo qui a eu un énorme succès grâce à son pliage qui était un petit peu magique. J’ai voulu faire la même chose dans le vélo » poursuit-il.

Le compromis idéal

« Bastille répond à un vrai besoin dans le vélo urbain qui n’est pas adressé aujourd’hui. Les problèmes d’encombrement et de vol sont vraiment de gros freins au passage au vélo. Aujourd’hui, il n’y a que le vélo pliant qui réponde à cela. Mais je voulais un vélo pliant qui ne soit pas comme la plupart des vélos pliants avec de petites roues et qui offre même confort qu’un vrai vélo urbain » explique notre interviewé. « Bastille, c’est un vélo que l’on va pouvoir garder près de soi : le mettre dans le coffre d’une voiture, prendre, le train et évidemment le ranger chez soi et prendre l’ascenseur ».

Une fois replié, le vélo Bastille se veut particulièrement compact. Avec un poids de 15 kilos, il se veut aussi facilement transportable grâce à un astucieux système qui permet d’éviter d’avoir à le soulever. « On mesure le pliage à 6 secondes avec un tout petit peu d’entraînement » chiffre Gilles Henry.

Le musculaire d’abord, l’électrique plus tard

Taillé pour la ville, le vélo Bastille n’est pour l’heure décliné qu’en version musculaire. La partie cycle comprend une transmission par courroie, une fourche en carbone ou encore des freins à disque à commande hydraulique. En matière de variantes, on retrouve deux types de transmissions moyeu, 3 ou 7 vitesses, ainsi que deux formes de cintres. « Le cadre est fabriqué à Angers chez un fabricant aéronautique et ensuite le vélo est assemblé dans l’Aube » précise le CEO de Bastille.

Quid du futur Bastille électrique ? Pour l’heure, Gilles Henry se veut prudent sur la date de lancement et les caractéristiques techniques de cette nouvelle version. Il reconnait toutefois le défi technique lié à l’électrification du vélo avec une intégration des composants qui devra respecter la philosophie de la version musculaire. « Il faut qu’on trouve le bon équilibre. Cela ne sera donc pas un gros moteur avec une très grosse batterie puisqu’on veut garder cette facilité de le transporter ». La piste évoquée serait celle d’un moteur à boite de vitesses intégrée qui prendrait place dans la roue arrière.

Des ambitions internationales

Déjà commercialisé et livrable à l’automne, le vélo Bastille s’appuiera sur un réseau de revendeurs physiques partenaires de la marque.  « Nous ne sommes pas une marque digitale » insiste notre interviewé.

Vendu avec une garantie de deux ans, le vélo Bastille est affiché, dans sa version musculaire, à un prix de 2590 € dans la version 3 vitesses et 2790 € dans sa déclinaison 7 vitesses. On est clairement sur du haut de gamme ! « Comme tout vélo pliant, il pourra bénéficier des aides de l’État ou des aides régionales »  souligne Gilles Henry. A ce stade, le prix de la version électrique du Bastille n’est pas précisée. Au regard des tarifs de la version musculaire, on imagine qu’elle tournera autour de 3 500 euros.

« Il y a un vrai marché pour un vélo comme celui-ci, car il n’y a pas de solution équivalente. Notre ambition est d’en vendre plus de 10 000 unités par an » chiffre le fondateur de Bastille. Un objectif qui ne s’arrête pas à la France. « Les problèmes d’encombrement sur le vélo sont les mêmes à Paris, Berlin, Londres, Boston, Rio ou Tokyo. On va faire les choses graduellement ! ».

Michaël TORREGROSSA
Michaël TORREGROSSA

Rédacteur en chef

Suivant le marché du deux-roues électrique depuis le début des années 2000, Michaël est rédacteur en chef et co-fondateur de Cleanrider.


Sur le même sujet

Annonces

Commentaires

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments