Le fabricant néerlandais VanMoof a lancé plusieurs campagnes publicitaires pour promouvoir sa gamme de vélos électriques. La dernière en date ne sortira pas en France pour une raison étonnante. Explication…
Basée au Pays-Bas, VanMoof propose des vélos électriques. La gamme est pour le moment composée de deux modèles, les S3 et X3, qui s’adresse à différents utilisateurs selon leur taille. Ils sont emmenés par un moteur de 59 Nm, qui permet de faire grimper le cycle jusqu’à 25 km/h. La batterie de 504 Wh offre une autonomie comprise entre 60 et 150 km.
Avec sa gamme de vélos électriques, VanMoof envisage de préparer les citadins à une autre forme de mobilité urbaine, propre, rapide et peu encombrante. Soit une solution à l’extrême opposé de l’automobile, de plus en plus ciblée par les mesures restrictives : stationnement réduit ou hors de prix, réduction des voies de circulation, création de ZFE et multiplication des pistes cyclable. Tous les moyens sont bons pour favoriser la voiture électrique, au mieux, le vélo, électrique ou non.
Sur ce principe, VanMoof avait toutes ses chances de plaire aux citadins français avec sa nouvelle campagne de publicité. Réalisé par Paul Geusebroek, le spot se déroule dans un univers urbain saturé et pollué où les moyens de déplacement thermiques rétrograde que nous connaissons font machine arrière pour laisser leur place aux vélos VanMoof, fenêtre sur le futur qui vous fera aller de l’avant.
Mais le fabricant hollandais a fait le choix de ne pas diffuser son spot publicitaire en France : « La France ne semble pas être encore prête à aborder les questions que nous souhaitons soulever sur les questions liées à l’écologie et à la mobilité dans les grandes villes », assène Taco Carlier, cofondateur de VanMoof.
L’année dernière, l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité en France (ARPP) avait interdit la diffusion du premier spot publicitaire de la marque baptisé Time to ride the future. La raison : « certains plans présents dans les reflets de la voiture apparaissent, à notre sens, disproportionnés et jettent un discrédit sur tout le secteur de l’automobile en le mettant seul en cause : plan d’usines et d’accidents, tout en créant un climat anxiogène ». Une réponse complètement lunaire à l’heure où la voiture thermique doit, selon les discours, disparaître au plus vite du paysage et où les solutions de mobilité comme le vélo sont même soutenues par les pouvoirs publics !
L’année dernière, quelques semaines après le premier déconfinement, VanMoof a conclu que l’ARPP avait exprimé « cette décision à un moment où l’industrie automobile française était en difficulté, avec une chute des ventes liée au Covid-19 et un déclin économique en perspective ». VanMoof pointe en filigrane l’objectivité toute relative de l’organisme, qui a déjà été dénoncé par des ONG comme Greenpeace ou Médecins du Monde.
Face à cette décision contradictoire de l’ARPP avec les discours politiques du ministère des Transports et de la Transition écologique, VanMoof a pris la décision respectable de snober la France pour son nouveau spot publicitaire.
« De façon assez ironique, des pays comme l’Allemagne ou encore les États-Unis semblent être déjà avoir une longueur d’avance sur ces questions cruciales » constate le dirigeant. Des pays où ces publicités sont autorisées, assumées et peut-être moins soumises à l’interdiction « d’exploitation du sentiment de peur ou de souffrance dans les communications commerciales », derrière laquelle se cache l’ARPP pour justifier sa décision de l’an dernier.
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