L’Institut allemand de normalisation (DIN) vient de définir une nouvelle norme pour les armoires et stations destinées au stockage et à la recharge de batteries de vélos électriques. Baptisée VDMA 24994, elle doit permettre d’éviter les incendies et dommages corollaires que peuvent provoquer des défauts de charge de batteries lithium-ion. Une étude est en cours pour juger de la pertinence de son extension à l’ensemble de l’Union européenne.
Les départs de feu ou incendies graves liés à des problèmes de recharge de batteries pour vélos électriques (ou autres deux-roues électriques) sont des phénomènes qui se multiplient avec le développement de la mobilité douce. Naturellement, le risque est fortement accru chez les professionnels du secteur (loueurs de vélos électriques, par exemple). Le problème est suffisamment prégnant pour que les États-Unis aient interdit la mise en place de dispositifs de recharge dans les bâtiments gouvernementaux.
En Europe, l’Institut allemand de normalisation (DIN) s’est saisi du problème et a défini un nouveau standard qui vise à limiter le risque. Le principe, résumé par Bart van de Broek, expert en risques chez l’assureur Nationale-Nederlande, est simple : « pour les armoires conformes à cette norme allemande, tout ce qui se passe à l’intérieur de l’armoire reste à l’intérieur de l’armoire. En cas d’incendie, les flammes ne doivent pas s’échapper et les gaz de fumée nocifs ne doivent pas pénétrer dans la pièce où se trouve l’armoire. La température extérieure de l’armoire ne doit pas dépasser 150 °C. Pourquoi ? Si quelque chose est placé dessus, il pourrait prendre feu en raison de la chaleur générée à l’intérieur. Si l’armoire fonctionne comme elle le devrait, elle reçoit le certificat ».
Au-delà même de contenir un éventuel incendie, la norme VDMA 24994 impose plusieurs exigences supplémentaires. Par exemple, la température interne ne doit pas dépasser 60 °C (limite parfois franchie lors de la charge simultanée de nombreuses batteries) et un détecteur de fumée, relié à une station de surveillance, doit équiper l’armoire. De plus, un voyant lumineux bicolore externe doit indiquer clairement l’état interne (vert=RAS, rouge= problème).
En l’absence de norme européenne spécifique, le Comité européen de normalisation électrotechnique (CENELEC) examine actuellement la pertinence, d’une déclinaison de cette norme allemande à l’ensemble de l’Union européenne.
Son éventuelle adoption conduirait les fabricants d’armoires de stockage et de recharge des batteries électriques à revoir très rapidement le cahier des charges de leurs produits. D’autant qu’il est vraisemblable de penser, que, dès son entrée en vigueur, tous les assureurs vont l’imposer à leurs clients professionnels du vélo électrique.
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