Vers un permis vélo électrique pour les séniors ?

Après l’idée d’une visite médicale en France pour les séniors qui conduisent une voiture, voilà qu’à Amsterdam (Pays-Bas), des élus territoriaux réclament une limite d’âge pour utiliser un vélo électrique.

C’est dans son webzine Weelz consacré à l’usage du vélo que Ouest-France s’interroge sur une hypothétique instauration d’un permis afin que les séniors puissent utiliser un modèle à assistance électrique. La rédaction du quotidien s’appuie pour cela sur la position de quelques conseillers de la ville d’Amsterdam.

Aux Pays-Bas, plus de la moitié des cyclistes tués en 2022 avaient dépassé les 75 ans. En chiffres : 150 sur 291 personnes. Dans ce pays, la situation est toutefois très différente. Lorsque le feu de signalisation leur ouvre la voie, les pratiquants de la petite reine s’élancent par dizaine sur des boyaux par forcément très larges et avec une augmentation des modèles cargos plus encombrants.

Le risque d’accrochage est permanent à Amsterdam qui compte sur son territoire davantage de vélos que d’habitants et où les zones dédiées au stationnement sont vite encombrées. Par ailleurs, il conviendrait de distinguer dans les chiffres des séniors tués sur VAE, les accidents dont ils seraient la cause directe et la proportion des décès du fait de leur fragilité particulière.

Un permis, oui, mais quel permis ?

Comme avec la trottinette électrique, le développement des vélos assistés s’accompagne aussi en France d’une mortalité supplémentaire. Se référant à une publication du CNRS, Weelz indique qu’elle est en hausse continue depuis 2016 tous âges confondus, avec une « surmortalité due à la dangerosité du VAE » de 80 personnes en 2022.

Concernant les séniors, là encore, il faudrait distinguer deux cas. Ceux qui ont l’habitude d’utiliser déjà des modèles électrifiés, et donc connaissent les bons gestes à adopter. Et ceux qui découvrent au grand âge la pratique du VAE. Pour ces derniers, la question peut davantage se poser, non pas forcément d’un permis, mais d’une véritable formation de quelques heures.

Faudrait-il qu’elle soit obligatoire ? Nous n’en sommes pas à ce jour à une situation suffisamment catastrophique pour l’imposer. Il existe déjà des programmes d’apprentissage exploitables, souvent accessibles à tous indépendamment de l’âge. Ainsi Ensemble à Vélo proposé par l’Ufolep. Des partenariats pourraient alors être noués avec les professionnels du cycle pour encourager cette piste.

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Le risque de déplacer ailleurs le danger

Il convient aussi d’envisager vers quoi risqueraient de se tourner les séniors qui pourraient se sentir découragés tout en étant cependant suffisamment valides. En ville comme en milieu rural, et à défaut de transports en commun adaptés, ce pourrait alors bien être ces fameux fauteuils roulants électriques que l’on voit désormais de plus en plus souvent circuler sur la chaussée quand les trottoirs sont accidentés ou encombrés.Ce qui serait alors sans doute bien plus dangereux.

Comme le rapporte le webzine de Ouest-France, les associations qui soutiennent le développement de l’usage du vélo ne se prononcent pas pour un document spécifique aux séniors les autorisant à pratiquer le VAE. Elles craignent un coup de frein à l’adoption de ce véhicule de mobilité douce de la part d’usagers potentiels qui pourraient se sentir stigmatisés ou découragés.