Moi aussi, j’aurais pu écraser un cycliste
« Il est là, en train de forcer sur la droite, alors que j’ai indiqué que je devais tourner depuis un moment, quand il était encore 30 mètres derrière, à pédaler dans la semoule, déguisé en pingouin. Tu crois qu’il aurait ralenti ? Ben non, il a accéléré, tu comprends, fallait qu’il passe avant moi. Ça l’aurait tué de ralentir. Puis le feu était à l’orange quand je suis passé. Comment a-t-il pu ne pas le griller en étant 30 mètres derrière ? Donc lui ne respecte rien, et moi, je dois le respecter, lui ? Va mourir ! Je tourne. De toute façon, il va s’arrêter, il n’a pas le choix. »
La suite est simple. Le vélo tape la voiture, le cycliste s’envole, puis vient, par chance, heurter le sol de la meilleure des manières. Une aile froissée, un vélo au cadre plié, quelques petits bobos d’un côté et une personne embêtée de l’autre. Embêtée, parce qu’elle vient de réaliser une tentative d’homicide volontaire. Quant à la victime, elle a plongé recouverte de sang frais à côté d’un requin blanc affamé.
Tandis que le tribunal populaire des réseaux sociaux se mutile à coups de caractères et d’émojis, tout le monde passe à côté de l’essentiel : les causes qui ont engendré l’accident. Les causes, elles sont nombreuses, et les coupables ne sont pas ceux que l’on imagine...