Deuxième moto électrique du constructeur canadien, la bien nommée Origin opère un retour aux sources. Un vrai trail électrique pensé pour le quotidien, mais surtout pour le tout-terrain. Notre essai complet de la Can-Am Origin.
Can-Am, vous connaissez sûrement pour ses iconiques trois roues Ryker et Spyder. Plus récemment, vous (re)découvriez la marque avec notre essai de la moto électrique Can-Am Pulse. Mais avant de prendre la route, la spécialité de la marque dans les années 70, c’était l’enduro et la motocross. Avec l’Origin, le canadien retourne sur son terrain de prédilection. Au programme : un look moderne, un équipement complet, mais aussi et surtout un vrai tail électrique pour du plaisir 100 % off-road. Direction le Sud de la France, debout sur notre Can-Am Origin, entre routes de montagne et virée tout-terrain. Spoiler alert : c’est du bonheur !
La Can-Am Origin côté look : un vrai trail néo-rétro
C’est ce que nous évoque cette seconde proposition de Can-Am, dédiée cette fois-ci à l’aventure. Pourquoi « vrai » ? Parce que sa silhouette haute, mais relativement fine nous évoque les bons trails vintage. On pense Yamaha Super Ténéré des années 90, pour n’en citer qu’une. Ceci en opposition aux modèles récents, toujours plus massifs, tels que la Zero DSR/X, qui n’en demeure pas moins excellente sur son segment. Là, notre Can-Am Origin joue la carte de la simplicité.
Comme la Pulse, elle affiche un design moderne, mais épuré, inspiré d’un harfang des neiges en plein vol. Les lignes sont fluides, naturellement assez hautes, pour ce trail typé tout-terrain. Éclairage 100% LED, belles signatures lumineuses, et grosse batterie jaune au centre font partie intégrante de l’identité visuelle de l’engin. Si la moto est tout aussi inédite que le roadster Pulse, elle fait tout de même écho à l’héritage off-road de la marque.
Aux extrémités, la Can-Am Origin est campée sur de grandes jantes à rayons de 21 et 18 pouces. Pareil au roadster, le monobras oscillant dégage parfaitement le flanc droit du trail électrique. De la même manière, nos modèles de présérie verront quelques éléments plastiques remplacés par des pièces plus flatteuses. Du reste, la machine est tout à fait valorisante et sérieuse, apportant une réelle fraîcheur sur le segment des aventurières survoltées.
Moins imposante que sa rivale californienne DSR/X, elle reste plus capable et polyvalente qu’une petite NIU XQi3. Ses dimensions : 2,20 m de long, pour 86 cm de large, et 1,41 m de haut. L’empattement s’établit à 1,50 m, et la selle culmine à 865 mm. Une hauteur comparable à un trail thermique, mais pour un poids bien plus contenu : 187 kg. Un poids qui lui sied par ailleurs aussi bien en équivalent 125, qu’en version 35 kW.
Au guidon : un trail électrique équipé mais perfectible
Entre la Pulse et l’Origin, il y a tout un monde. Pourtant, les deux canadiennes électrifiées partagent à peu près tout, et pour cause. Ni pure routière ni baroudeuse de l’extrême, la Can-Am Origin vise une certaine polyvalence au quotidien. Au poste de conduite, on profite d’un guidon large et plat, qui nous met en confiance. Devant nous, des commodos rétro-éclairés. Clignotants, avertisseurs, commandes multimédia et modes de conduite, sont réunis à gauche.
À droite, on retrouve le coupe-circuit, l’alimentation, la poignée d’accélération, et le levier de frein avant. Il manque, à notre goût, deux choses à cette Can-Am Origin : les feux de détresse, et un démarrage sans-clé. Certes, cela n’est pas indispensable mais reste plutôt flatteur sur une moto électrique au positionnement plutôt haut de gamme. Pour démarrer : on met le contact, on tourne la poignée vers l’avant, et on appuie sur le bouton.
On vous rassure, la manipulation est plus intuitive qu’elle n’en a l’air. Au guidon, la position de conduite est naturelle avec un dos droit et des bras assez détendus. Les repose-pieds sont bien sûr adaptés à une position debout, rejoints par des flancs confortables à verrouiller entre les cuisses. Comme la Pulse, la Can-Am Origin mériterait une selle un peu plus rembourrée et au dessin un poil plus large. En l’état, le look « concept-bike futuriste » est sympa, mais le confort sur long parcours l’est moins.
Côté techno et pratique, n’oublions pas l’immense écran de bord tactile de 10,25 pouces. Celui-ci est fixe, et au-dessus du guidon pour une position haute facilement accessible et lisible en roulant. Affichages personnalisables et Apple CarPlay sont au rendez-vous, mais il faudra attendre un peu pour Android Auto. Du reste, le petit compartiment de 0,7 l avec port USB accueille tout juste un smartphone.
Performances et maniabilité : plus aventurière que routière
« Évidemment, c’est un trail ! ». C’est vrai, mais n’oublions pas que ce segment, électrique comme thermique, prône souvent la polyvalence. Si ses performances sont tout bonnement excellentes, ses aptitudes orientent plus la Can-Am Origin vers l’off-road que le bitume. Dans sa configuration d’origine du moins, mais nous y reviendrons. La moto électrique est propulsée par un moteur électrique Rotax E-Power de 35 kW, soit 47,5 ch et 72 Nm de couple.
De quoi abattre le 0 à 100 en 4,3 s, et grimper jusqu’à 129 km/h. Les voies rapides sont donc accessibles, mais pas son domaine de prédilection. La transmission finale s’apparente à celle des motoneiges de la marque : une chaîne baignée dans un carter lubrifié, avec tendeur automatique. C’est silencieux, sans entretien, pas de débris ni projections. Première vidange d’huile au bout de 5 000 km, puis tous les 10 000 km. Premier contrôle de chaîne à 25 000 km.
Sur la route, les pneus typés tout-terrain nuisent aux qualités dynamiques de cette Can-Am Origin. Le train avant est un peu flou, et le comportement sur route mouillée pas rassurant du tout. S’ajoute à cela une suspension très plongeante à l’avant, au moindre coup de frein. Les premiers tours de roue mettent moins en confiance que le roadster Pulse. C’est sur notre session off-road que l’engin se révèle.
Fourche KYB à grand débattement, ressort arrière réglable, 27,4 cm de garde au sol. On passe en mode de conduite Off-road : l’ABS est déconnecté à l’arrière. Il suffit d’effleurer la pédale de frein pour envoyer l’arrière de la moto où on le souhaite. C’est léger, maniable, et très engageant même pour les novices du tout-terrain. Nos pistes rocailleuses et légèrement boueuses sont un régal à traverser, debout sur les repose-pieds.
Autonomie et recharge : enduro et endurant
Mais surtout : tourner la poignée d’accélération vers l’avant permet de découvrir le trail autrement. On utilise le freinage régénératif en dosant précisément les décélérations, pour une expérience trail inédite. Moins de levier de frein avant, plus de poignée pour gérer l’allure, surtout en descente. Que du bonheur. Cette poignée, elle révèle sans surprise toute son efficacité en matière d’autonomie.
La Can-Am Origin s’appuie sur une batterie de 8,9 kWh à refroidissement liquide, pour 145 km d’autonomie en utilisation urbaine. Comme pour la Pulse, la promesse est tenue, notamment grâce à une excellente regen active (poignée) en plus de la passive (décélération). On prend l’habitude de rouler quasi exclusivement à la poignée de droite, façon « one pedal » de voiture électrique. Entre les modes Eco et Normal, on récupère de nombreux kilomètres sur un parcours bien géré. Il faut l’essayer pour le croire !
Can-Am met également l’accent sur le refroidissement liquide de la batterie. « Les performances sont optimales de -20 à 45°C en plein désert » nous assure la marque. Et on n’a aucun doute là-dessus, compte tenu du pédigrée extrême du canadien. La recharge s’effectue par la petite trappe sur le côté droit, via une prise Type 2. Compter 50 minutes pour le 20 à 80 %, grâce à la puissance de 6,6 kW en mode 3.
Le petit planificateur embarqué permet quant à lui de programmer la charge, afin de profiter des heures creuses par exemple. Pour une moto du quotidien, ces performances sont plus que respectables, sans oublier la regen sur la route. Bien sûr, ceux qui préfèrent le mode roue libre pourront désactiver les deux modes de récupération d’énergie, active et passive. Mon choix perso ? Pas de récupération passive (roue libre), mais une forte récupération à la poignée.
Test Can-Am Origin : l’avis Cleanrider
Pour résumer, le constructeur signe une belle proposition fun et tout-terrain 100 % électrique avec cette Can-Am Origin. Ses performances en font une moto vive et silencieuse, très agréable à emmener. On regrettera en revanche son orientation bien plus tout-terrain en réalité, que la promesse « polyvalente ». L’idéal selon nous ? Proposer l’Origin en deux configurations à l’achat. L’une avec des pneus route et un réglage de suspension plus ferme à l’avant. L’autre, telle que proposée actuellement. Et pourquoi pas une selle plus confortable pour les deux ? Ah, et des feux de détresse aussi. Passé ces détails, on salue l’intégration du freinage régénératif, qui permet d’apprivoiser les sorties tout-terrain (et du quotidien) autrement. Reste à compléter le tout avec quelques accessoires (capacité d’emport, protection, feux additionnels, etc) sur les fixations rapides LinQ, et c’est parti.
Le prix de la Can-Am Origin débute à 17 599€ en blanc, en 35 kW comme en A1 donc. Ajouter 900 € pour la finition Noir Carbone. Pour 19 799€, la version Can-Am Origin ’73 accueille une livrée spéciale Argent Sterling, des badges spécifiques, ou encore des LED signature. Le pare-brise LinQ, visible sur les photos, fait également partie de cette finition premium. Il faut bien l’avouer, les détails et liserés spécifiques en jettent sur cette ’73. Et vous, qu’en pensez-vous ?
NOTE GLOBALE | |
Confort | |
Conduite/performances | |
Autonomie |
On a aimé | On a moins aimé |
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