Le constructeur canadien créé la surprise avec deux motos électriques totalement inédites ! Et pour commencer, voici la proposition « urbaine et quotidien » : un roadster fun et stylé, particulièrement convaincant. Voici notre essai complet de la Can-Am Pulse !
Vous avez certainement déjà croisé ses Ryker et Spyder. Vous savez, ces fameuses motos à trois roues qui ne passent pas inaperçu. Mais si le constructeur est surtout connu pour ses machines originales et autres véhicules tout-terrain (SSV, motoneige), son histoire commence bel et bien sur deux roues. La marque canadienne / américaine (Can-Am !) démarrait avec des motocross et enduro… en 1973 ! Disparue en 1987, Can-Am est relancée en 2006 par le groupe BRP, auquel elle appartient aujourd’hui. Presque 20 ans plus tard, le constructeur se lance sur le marché en pleine croissance des motos électriques. Direction le Sud de la France, au guidon d’un premier modèle très réussi : le roadster Can-Am Pulse.
La Can-Am Pulse côté look : un roadster qui en jette
La première moto électrique du québécois est donc un roadster, aux côtés du trail Can-Am Origin (essai à venir également). La Can-Am Pulse est une moto électrique au design moderne et très flatteur, à la fois caractériel et épuré. Conçue pour les trajets urbains et péri-urbains du quotidien, la Pulse affiche un style soigné, porté par une silhouette très rectiligne. Inspiré d’un harfang des neiges en plein vol (si si !), la moto affiche un profil affûté, avec juste ce qu’il faut de muscles et de galbe sur le faux réservoir. En partie haute, les coques avant et arrière sont sublimées par les belles signatures lumineuses, 100 % LED bien sûr. En partie basse, la grosse batterie jaune fait partie intégrante du design. Le sous-assemblage moteur/batterie/transmission est l’ensemble structurant de la moto, sur lequel nous reviendrons. Le tout confère une belle identité visuelle à l’engin.
Aux extrémités, la Can-Am Pulse repose sur de belles jantes au dessin presque automobile. Le BMiste que je suis y voit une lointaine ambiance M3 CSL. Les disques de frein et le monobras oscillant étant côté gauche, le profil droit de la Pulse est joliment aéré. Construction et assemblages sont très prometteurs, avec des ajustements et finitions minimalistes dignes d’un concept-bike. Modèles de pré-série obligent, seuls les quelques éléments en plastique brut subsistent. Ils seront améliorés d’ici à la commercialisation. Du reste, il n’y a pas à dire, la moto électrique de Can-Am en jette. Valorisant, le roadster paraît relativement compact, loin de l’aspect « grosse cylindrée » d’une NIU RQi par exemple. Des dimensions pourtant classiques : 2,03 m de long, pour 94,7 cm de large, et 1,17 m de haut. L’empattement s’établit à 1,41 m, et la selle culmine à 784 mm. Enfin, la Pulse chausse des jantes de 17 pouces.
Au guidon : moto facile, écran géant
Premier constat en prenant place au guidon de la Can-Am Pulse : c’est facile. Entre la hauteur de selle et le guidon assez bas, enfourcher le roadster électrique est on ne peut plus aisé. L’engin est accessible, bien équilibré, et se manie très facilement grâce à ses quelque 177 kg. À bord, on profite d’un poste de conduite très complet. Le commodo gauche réunit l’ensemble des commandes : clignotants, avertisseur sonore, boutons multimédia, choix des modes, navigation dans l’interface. Coupe-circuit et bouton d’alimentation prennent place à droite, en plus du levier de frein avant et la poignée d’accélération. S’il est plus dépouillé, ce côté du guidon n’en est pas moins essentiel. Le démarrage requiert de tourner et de maintenir la poignée dans l’autre sens (vers le haut), puis d’appuyer sur le bouton. Une manipulation dont on prend vite l’habitude.
On aurait simplement aimé pouvoir désactiver le bip sonore au démarrage, et le double bip en actionnant la marche arrière (appui long sur le bouton). Côté techno, la Can-Am Pulse fait l’impasse sur le keyless, et n’a qu’une simple clé traditionnelle. Mais la moto électrique se rattrape avec un immense écran tactile de 10,25 pouces en guise d’instrumentation. Celui-ci propose différents affichages personnalisables, mais aussi et surtout l’intégration d’Apple CarPlay ! Malheureusement, Android Auto n’est pour le moment pas d’actualité, pour des raisons techniques. Devant nous, le faux réservoir cache un petit rangement d’1,7 l, avec un port USB A. Parfait pour y mettre notre téléphone, ou une petite bouteille. La position de conduite est agréable, mais on regrette la selle peu profonde pour les grands gabarits. Son dessin et son rembourrage pourraient également être un peu plus confortables.
Performances et maniabilité : un régal à tous les niveaux !
L’assise provoque en effet une petite gêne entre les cuisses, sur les trajets de plus d’une heure. Du reste, la position est dynamique, engagée vers l’avant, le dos légèrement penché et les poignets bien verrouillés. La Can-Am Pulse est propulsée par un moteur électrique Rotax E-Power de 35 kW, soit 47,5 ch et 72 Nm de couple. Celui-ci permet d’abattre le 0 à 100 en 3,8 s, et grimpe jusqu’à 129 km/h. De quoi emprunter occasionnellement l’autoroute, même si ce n’est pas son terrain de prédilection. La transmission finale s’effectue par chaîne, baignée dans l’huile d’un carter lubrifié (comme une motoneige !) avec tendeur automatique. Avantages : pas de bruit de chaîne, pas d’entretien, pas de projections ni de débris. Condition : une première vidange d’huile au bout de 5 000 km, puis tous les 10 000 km. Le premier contrôle de chaîne n’interviendra pas avant 25 000 km.
La Can-Am Pulse propose 4 modes de conduite Eco, Rain, Normal, et Sport+. Tous sont très bien calibrés, avec de la douceur en Eco, un peu plus de pêche en Normal, et une vivacité surprenante en Sport+. Le mode pluie, que nous avons pu tester sous les averses, offre une bonne gestion puissance/frein moteur. Le contrôle de traction se montre efficace sans être trop intrusif. À noter qu’une version 11 kW (15 ch), équivalente à une moto électrique 125, est disponible pour les permis A1. Identique en tout point à la 35 kW, elle se distingue uniquement par un couple réduit. Celle-ci n’en reste pas moins sensationnelle, très saine et rassurante pour les nouveaux motards. La moto nous met en confiance, avec son châssis dynamique et facile à emmener. Mais surtout, elle incite à une nouvelle ergonomie de conduite grâce à son freinage régénératif. Ceci, en plus du freinage traditionnel déjà très mordant.
Autonomie et recharge : quand y en a plus…
Y en a encore ! L’alimentation électrique de la Can-Am Pulse est assurée par une batterie de 8,9 kWh à refroidissement liquide. Celle-ci autorise jusqu’à 130 km d’autonomie mixte, et 160 km en urbain. Des valeurs réalistes au vu de l’efficience de la moto, mais pas que. Car son gros point fort, en plus de la récupération passive en décélération, c’est la régénération active en envoyant la poignée de watts vers l’avant. Notre conduite repose dès lors essentiellement sur la main droite en ville et dans les descentes. Le roadster électrique récupère beaucoup d’énergie. Voyez vous-même : sur un trajet depuis les hauteurs montagneuses, départ avec 49 km d’autonomie restante. 15 km de descente plus tard, l’autonomie avait grimpé à 60 km ! S’en est suivi un parcours de 25 km, dont pas moins de la moitié à l’équilibre parfait, toujours 60 km d’autonomie au compteur. Et à l’arrivée ? 55 km !Le tout entre Eco et Normal, avec quelques relances en montée. Sur 24 km en départementale avec descentes et en mode Normal avec la version A1 ? Partis avec 80 km d’autonomie et arrivés avec 78 km. Soit environ 48 Wh/km. Vous l’aurez compris, la Can-Am Pulse peut réellement compter sur la regen.
À noter que le refroidissement liquide autorise d’après Can-Am des performances optimales « de -20°C à 45°C en plein désert ». Connaissant l’expérience du constructeur en conditions extrêmes, on n’a pas vraiment de doutes là-dessus. Côté recharge, la petite trappe sur le côté droit permet de brancher un câble T2. Avec une puissance de 6,6 kW et en mode 3, la recharge de 20 à 80 % demande 50 minutes. Le roadster est donc un « commuter » idéal et endurant au quotidien, mais aussi pour partir en balade. Sans oublier les kilomètres bonus avec une bonne gestion de la regen !
Test Can-Am Pulse : le verdict Cleanrider
En bref, la moto électrique Can-Am Pulse est une vraie réussite. Séduisante et facile, elle plaira autant aux motards expérimentés, qu’aux nouveaux arrivants. Ceci grâce à ses performances et aux sensations qu’elle procure, tout en nous mettant en confiance en toutes circonstances. Agile, dynamique, et efficiente, force est de constater que le roadster n’a pas vraiment de défauts. Allez, deux en particulier : la selle perfectible et l’absence de feux de détresse. Le commodo gauche étant repris du Spyder qui lui, a les warnings à droite ! Du reste, il est également possible d’accessoiriser l’engin grâce aux fixations rapides LinQ. Sacoches latérales, sacoche de réservoir, feux additionnels, déflecteur de console… À vous de choisir.
Le prix de la Can-Am Pulse démarre à 16 999€ en blanc, en 35 kW comme en A1. Ajouter 1 000€ pour la finition Noir Carbone. Pour 19 200€, la série spéciale Can-Am Pulse ’73 s’octroie une livrée spéciale Argent Sterling, des badges spécifiques, ou encore des LED signature. Peuvent s’ajouter à cela différents packs d’accessoires selon vos besoins et envies. Une chose est sûre, dans le genre « moto facile et fun », la Pulse est notre nouveau coup de coeur depuis notre essai de la Zero FXE. Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires !
NOTE GLOBALE | |
Confort | |
Conduite/performances | |
Autonomie |
On a aimé | On a moins aimé |
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