Essai Zero DS A1 : la moto électrique 125 accessible avec permis B

Une moto électrique accessible avec un simple permis auto (et une formation de 7 heures) ? C’est ce que propose le constructeur californien Zero Motorcycles avec la nouvelle Zero DS qui, dans sa version A1, n’a rien à envier aux grosses cylindrées thermiques.

Une 125 électrique de 60 chevaux

La nouvelle Zero DS est homologuée dans la catégorie des motos électriques 125. Elle est donc accessible avec un simple permis auto (B) et une formation de 7 heures. Étonnant lorsque l’on sait que cette petite bombe électrique peut développer jusqu’à 60 chevaux, soit l’équivalent de (très) grosses cylindrées thermiques. En réalité, la subtilité se joue dans la puissance nominale. Limitée à 15 chevaux, celle-ci permet de maintenir l’engin dans une homologation 125 aux yeux de la réglementation. Une astuce qui n’est pas nouvelle puisqu’elle est aussi utilisée par d’autres constructeurs. C’est notamment le cas sur le maxi-scooter BMW CE04.

Synchrone à aimants permanents, le gros moteur de la DS puise son énergie dans une batterie d’une capacité brute de 14.4 kWh (12.6 kWh utile). Comme sur la majorité des véhicules électriques, il n’y a pas de boîte de vitesses, mais un réducteur qui va transmettre le couple à la roue arrière via une courroie en carbone renforcée.

Offrant 14.4 kWh de capacité, la batterie de la Zero DS est logée à l’intérieur du cadre en treillis

Sur la partie cycle, la moto de Zero repose sur un châssis en treillis tubulaire. A l’avant, on trouve une fourche inversée Showa de 47 mm de diamètre avec 190 mm de débattement. Réglable en compression et en détente, celle-ci est complétée par un mono-amortisseur Showa lui aussi réglable.

La moto électrique Zero repose sur un montage mulet avec une roue de 17 pouces à l’arrière et de 19 pouces à l’avant. Elle reçoit deux grands disques de 320 mm à l’avant et des étriers à fixation radiale et quatre pistons. A l’arrière, on retrouve un plus petit disque de 265 mm avec un simple étrier monopiston. Elle bénéficie d’un freinage couplé et d’un ABS avec capteur d’angle.

Moderne, la Zero DS dispose d’optiques entièrement LED et d’un pare-brise ajustable manuellement. En revanche les clignotants restent à ampoule et il faudra passer par la case accessoire pour les avoir à LEDs. Plus grande que le roadster électrique Zero S, la DS offre une hauteur de selle de 82,8 cm. Selon votre gabarit, vous pourrez opter en option pour une selle basse à 80,5 cm ou une selle plus haute à 86,5 cm.

L’instrumentation repose sur un bel écran numérique qui affiche l’autonomie restante, la consommation, la température ambiante ou encore les différents trajets réalisés. S’y ajoute une prise 12 volts. Sous réserve de ne pas opter pour la batterie additionnelle, la Zero DS propose un coffre assez profond qui accueille même deux prises USB.

Les commodos sont assez classiques avec notamment l’activation des différents modes de conduite. Pour faciliter les manœuvres, la DS dispose d’une fonction marche arrière. Un bon point compte tenu du poids de l’engin ! Il est également possible de configurer un mode personnalisé via son smartphone qui permettra de faire varier l’accélération, mais aussi l’intensité du frein moteur.

Au guidon : une moto électrique performante et agréable

Si cette Zero DS n’est pas un trail de « grande aventure », sa position surélevée permet de bien dominer la circulation. Totalisant 239 kilos, notre monture affiche 16 kilos de plus que la Zero S. Ce n’est pas léger, mais cela reste raisonnable pour un trail de « moyenne cylindrée » plutôt bien équilibré.

En roulage, on entend légèrement le bruit de la transmission et du moteur mais cela reste relativement discret. Moins compacte que la S, la Zero DS reste agile dans la circulation. Pas trop large, son guidon lui permet de se faufiler facilement dans la circulation. Comme sur une voiture électrique, il faut jouer sur la régénération même si le système n’est pas aussi poussé.bah

En extra-urbain, le « lâché de watts » est impressionnant ! Avec 60 chevaux de puissance en crête, cette Zero DS décoiffe. Elle fait mieux qu’une 500 thermique, voire même qu’une A2, bridée à 47 chevaux. Le plaisir est au rendez-vous avec des amortissements efficaces et équilibrés et des reprises de compétition, le frein moteur venant soulager les disques et les plaquettes lorsque l’on lâche les gaz.

Caractérisée par sa garde au sol surélevée, la DS offre un assez bon grip, l’antipatinage et le stabilisateur permettant de bénéficier d’un niveau de sécurité digne des plus grandes motos thermiques. En terme de freinage, c’est tout aussi sérieux. L’ABS s’enclenche assez rapidement même si on regrette une certaine différence de mordant entre l’avant et l’arrière.

Sur voies rapides, le trial électrique n’a aucun mal à prendre 110 km/h. Nous avons même pu atteindre 140 km/h sur une portion d’autoroute. Si la batterie est refroidie par air, laissant craindre un bridage, notamment par forte chaleur, la DS n’a jamais décliné malgré nos fortes sollicitations. En matière de confort, la protection est insuffisante, le petit pare-brise étant beaucoup trop étroit pour nous protéger.

De 150 à 200 km d’autonomie réelle

Côté consommation, nous avons relevé 9,1 kWh/100 km lors de notre essai. Cela peut paraitre élevé, mais cela correspond à une valeur maxi. En sollicitant fortement le moteur, nous avons fait 115 km avec une réserve de 36 km. Les 150 km sont donc réalisables ! En ville et en privilégiant le mode Eco, vous tournerez davantage sur 5 kWh/100 km de consommation moyenne, ce qui devrait donner plus de 200 km d’autonomie réelle. Sur ce point, les valeurs annoncées par Zero sont respectées. Bravo !

Si ce n’est pas suffisant, vous pourrez toujours opter pour l’option « PowerTank » pour faire bondir la capacité utile à 15.8 kWh et obtenir quelques dizaines de km d’autonomie supplémentaires. Cela se fera toutefois au détriment de l’équilibre

Pour ce qui est de la recharge, la Zero DS dispose d’une prise type 2 et d’un chargeur de 3 kW, ce qui donne un plein en 4 heures environ. Les plus pressés pourront opter pour l’option ChargeTank, qui permettra de disposer d’un chargeur de 6 kW. Facturée 3 000 €, l’option n’est clairement pas donnée !

A partir de 18 710 €

Vendue avec une garantie de 5 ans, kilométrage illimité, la Zero DS est affichée à 18 555 € avant application du bonus moto électrique de 900 €. Si cela reste évidemment bien plus cher qu’un équivalent thermique, mais vous n’aurez plus d’essence à payer !

Tarifs Zero DS 2024

Zero DS 18 555 €
OPTIONS
Power Tank (15.8 kWh utile) 3 549 €
Charge Tank 6 kW 3 000 €

Attention, les options Power Tank et Charge Tank ne sont pas cumulables.

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Michaël Torregrossa
Michaël Torregrossa

Rédacteur en chef

Suivant le marché du deux-roues électrique depuis le début des années 2000, Michaël est rédacteur en chef et co-fondateur de Cleanrider.


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jo keck
4 mois il y a

Accessible au permis B pour gens fortunés donc impossible d’être démocratisée. Pour le peuple une telle moto devrait couté entre 3500 et 5000 euros, là c’est 4 fois trop cher !!!

Louis
4 mois il y a
Reply to  jo keck

Je suis assez d’accord mais il y a encore l’obstacle du prix des batteries..

jo keck
4 mois il y a
Reply to  Louis

Oui le prix mais il est le même que ce soit une moto chinoise ou californienne donc pourquoi dépenser 25000 euros pour un ensemble refroidit par air (Zero) et avoir un ensemble refroidit par eau à 7000-8000 euros (super Soco, Masai, etc.) et le prix ne cesse de baisser donc dans 2 ans ça doit couter moins de 5000 euros

Louis
4 mois il y a

/// avec 60 chevaux de puissance en crête, cette Zero DS décoiffe. Elle fait mieux qu’une 500 thermique \\\ Pas mal ! Mais combien de secondes va durer le « boost » ? S’il ne va pas durer longtemps, le constructeur pourrait même soutenir que la poussée en plus peut améliorer la securité du roulage (dépassements, démarrage au feu rouge)