Essai 2Twenty Roma : le scooter électrique chic à batterie amovible

Avec sa motorisation électrique et son style rétro, le 2Twenty Roma a des arguments à faire valoir dans la catégorie des 50 cm3. Est-ce suffisant pour se faire une place dans un segment bouillonnant ?

Si les voitures tentent de ressembler à leurs craquantes ancêtres pour rencontrer le succès (les Mini et Fiat 500 ne disent pas le contraire), les scooters ont tous la même approche : ils copient chacun à leur manière le célèbre Piaggio Vespa. Et ils sont plusieurs dans ce cas à l’image des KSR Vionis, Wayscral e-Start, ou même du Piaggio Vespa Elettrica, sans nul doute le plus légitime dans son interprétation.

Le vrai faux Vespa électrique

Mais le rôle du meilleur sosie revient au 2Twenty Roma, qui reprend assez fidèlement les lignes du Vespa original. Garde boue avant, galbe du tablier, bras de suspension, hanches arrière ou même le guidon droit avec un phare centra… Toutes les références au célèbre scooter italien, tel qu’il commençait à apparaître en 1953, sont là.

L’illusion est d’autant plus vraie avec un plastique de bonne qualité qui simule visuellement le métal. Mais la supercherie tombe dès les premiers tours de roue, lorsque que les bruits de mobilier se font entendre. De simples grincements, le Roma devient carrément bruyant sur les rues pavées ou chaussées défoncées.

Et ils sont davantage envahissants en raison de l’absence d’autres bruits de fonctionnement de ce scooter. C’est le cas avec l’absence de rappel sonore du clignotant (on se retrouve alors à rouler avec le clignotant enclenché sur plusieurs centaines de mètres), mais surtout avec sa motorisation électrique, vraiment silencieuse.

L’avantage de la batterie amovible

Le 2Twenty Roma est emmené par un moteur intégré dans la roue arrière de 2,9 kW, soit une puissance modeste de 3,9 ch. La mécanique est alimentée par une batterie de 1,44 kWh qui prend place dans un compartiment dédié sous la selle. Pour améliorer l’autonomie de son scooter (une batterie annonce 50 km), 2Twenty offre la possibilité d’installer une seconde batterie, en option au prix de 795 €. Un choix qui sera sans doute utile pour les livreurs, un peu moins pour les particuliers.

Car, comme sur le scooter électrique de Seat, la batterie a l’avantage d’être amovible. Elle peut être transportée au plus près d’une prise domestique, où les coûts seront les moins chers, mais elle permet surtout de disposer d’une autonomie toujours suffisante : avec le chargeur fourni, elle peut faire le plein à 100 % en 6h sur une prise 220v, ou un appoint à 50 % en 2h.

Il préfère quand c’est plat

Lors de notre essai, nous avons constaté une autonomie de 35 km qui devrait grimper aux alentours des 40 km dans un usage normal (nos mesures de performances étant toujours énergivores). Mais c’est surtout la topographie du chemin emprunté qui dictera l’autonomie de la batterie. S’il ne pèse que 80 kg, le Roma croule rapidement dans les pentes. Grimper la colline de Montmartre à deux sera un exercice périlleux, tant pour la charge de la batterie que pour les occupants, qui trouveront le temps long. Pour la Dolce Vita voulue par son style, on repassera.

Sur le plat en revanche, le Roma se montre convaincant. Du moins, jusqu’à 30 km/h, où son accélération se révèle consistante et linéaire : hormis au démarrage où la courbe de puissance est lissée pour préserver la motricité, le scooter grimpe par tranches de 10 km/h en 1,5 s en moyenne, avant d’atteindre les 30 km/h en 5,9 s. Il lui faut ensuite 3,0 s pour toucher les 40 km/h, puis 4,7 s de plus pour atteindre sa vitesse maximale de 45 km/h.

Une conduite physique

Stable en ligne droite, le Roma réclame un peu d’expérience pour changer de trajectoire rapidement, notamment pour éviter les pièges urbains. Car avec ses petites roues de 10 pouces (pneus de 3.50-10) et son long empattement, il fait preuve de paresse. Mais avec un peu d’expérience, on trouve rapidement le mode d’emploi, en poussant le guidon du côté où l’on veut aller et en jouant du bassin pour l’aider à prendre de l’angle.

Pour les demi-tours dans les petites rues en revanche, pas de secrets : il faudra mettre un pied au sol pour exécuter la manœuvre. Et c’est notamment le cas en pivotant à gauche : avec un guidon large et droit, la poignée des gaz se touche du bout des doigts avec un bras déjà tendu.

L’assise large se montre très confortable. Tout comme la suspension avant qui ne s’est jamais montrée cassante sur les mauvais raccords. En revanche, avec le moteur dans la roue, le bras arrière est trépidant quelque soit le revêtement, et la détente mériterait un guidage moins percutant sur les ralentisseurs ou plaques d’égout, par exemple.

Côté freinage, le Roma se montre rassurant. Et si le manque de mordant à l’avant rallonge un peu les distances, il ne bloquera pas la roue sur un freinage d’urgence, comme c’est le cas à l’arrière.

Le plus beau pour aller en ville

Chic d’apparence, ce scooter électrique assemblé en Chine reste assez sommaire dans sa conception. L’instrumentation se limite à juste nécessaire et il faudra opter pour le top case optionnel afin de pouvoir ranger un casque ou un sac de course. Sa conduite n’est pas des plus aisée au premier abord, mais on trouve vite ses repères au fil de son utilisation.

Il s’adresse davantage aux nostalgiques d’un temps qui fuit, qui accordent plus d’importance au style qu’à d’autres considérations techniques. Ou qui ne peuvent pas accéder, question de budget, à l’onéreux Piaggio Vespa Elettrica (qui par ailleurs ressemble bien moins au Vespa original) affiché au prix de 6 390 € !

Le 2Twenty Roma semble alors bien plus abordable avec un ticket d’entré fixé à 2 890 € hors option. C’est le prix du style, mais son bonus écologique de 360 € et son coût d’utilisation minimal grâce à sa batterie amovible sont des avantages dans cette catégorie.

2Twenty Roma – Bilan de l’essai

Les + Les –
Style plaisant
Batteries amovibles
Accélérations sous les 30 km/h
Bruits de mobilier
Puissance insuffisante en montée
Expérience nécessaire

 

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Soufyane Benhammouda
Soufyane Benhammouda

Journaliste, essayeur

Passionné depuis son plus jeune âge par les mécaniques de pointe, Soufyane éprouve désormais une attirance toute particulière pour la mobilité électrique, qu'elle soit à deux ou quatre roues. Supertesteur pour Automobile Propre, il intervient ponctuellement au sein de la rédaction de Cleanrider.


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