Essai Horwin SK3 : entre urbain et maxi-scooter électrique, le meilleur des deux mondes ?

Que vaut le Horwin SK3 au quotidien ? Entre performances urbaines et look de maxi-scooter, le deux-roues se veut pragmatique et polyvalent. Le tout sans oublier de rester accessible. Alors, pari tenu ?

Vous connaissez déjà le Horwin EK3, le petit scooter électrique premium de la gamme. Tout aussi performant, le Horwin SK3 prend quant à lui une toute autre direction : celle du maxi-scooter. Enfin, toutes proportions gardées. Au programme donc : un look autrement plus dynamique, de la polyvalence au quotidien et un tarif intéressant. De quoi faire du SK3 un incontournable du segment ? On vous laisse en juger.

Le Horwin SK3 côté look : maxi-scooter inspiré

En voilà un scooter électrique qui n’en a pas l’air ! Le Horwin SK3 est un équivalent 125 au style moderne et agressif, loin des lignes tout en douceur de l’EK3. Plus anguleux, plus affirmé, il se veut un peu plus sportif de manière générale. Un look qui n’est pas sans nous rappeler un certain Yamaha XMax 125 dans l’approche. Le SK3 fait pourtant simple et efficace : éclairage LED, saute-vent, jantes à bâtons, clignotants avant intégrés dans les carénages. C’est plutôt propre, bien fini, et de bonne qualité dans l’ensemble. Seuls quelques ajustements laissent à désirer, mais il faut regarder les assemblages d’assez près pour s’en rendre compte. Notre modèle d’essai se distingue par sa livrée dorée « Gold » très réussie. Contrairement à notre constat sur l’EK3, les lettrages chromés « HORWIN » et « SK3 » font un peu plus sérieux ici.

On regrettera tout de même certains assemblages tels que la trappe du vide-poche, un peu « cheap ». Un détail certes, mais un peu dommage, d’autant que la qualité perçue est au rendez-vous pour tout le reste. En tout cas, notre Horwin SK3 a de l’allure et fait tourner les têtes sur notre passage.

Pourtant, au-delà du style, il est loin d’être imposant. Ses dimensions : 1,99 m de long pour 75 cm de large, et 1,13 m de haut. C’est plus compact que ce à quoi l’on s’attendait avant de le voir « en vrai ». Le scooter électrique est monté sur des roues de 14 pouces, ce qui contribue à son allure plus haute et fine, que trapue et remplie. L’ensemble pèse quelque 115 kg, ce qui reste parfaitement dans la norme sur ce segment. Finalement, à côté, un XMax 125 est radicalement plus musclé !

Au guidon : ergonomie à l’essentiel

Vous l’aurez compris, le scooter électrique d’Horwin n’a de maxi que son design. L’engin est compact et léger, et cela se ressent à son bord. Au guidon, on adopte une position assez droite, mais pas aussi détendue que l’on aimerait. La faute à une selle plus large à l’arrière qu’à l’avant. La silhouette est plus échancrée qu’il n’y paraît, ce qui a pour effet de nous « pousser » vers le tablier. Un peu comme une selle de vélo trop inclinée vers l’avant. On s’y habitue, mais cela implique un « effort » constant et inconscient pour rester bien assis. Mis à part ça, le plancher offre une bonne profondeur, mes chaussures en 42 sont libres. À l’arrêt, nos pieds sont en tout cas bien à plat. Le passager arrière bénéficie quant à lui d’une poignée et de repose-pieds escamotables.

Le guidon, valorisé par quelques habillages façon « maxi-scoot », reprend l’ergonomie de la marque. À gauche : les clignotants, les feux de croisement et de route, l’avertisseur sonore et les feux de détresse. À droite, le bouton de sélection des modes, la marche arrière, et le mode Park / alimentation. Si le Horwin SK3 perd le régulateur de vitesse de son aîné, il compense avec une commande d’appels de phare. On l’avoue, on aurait bien aimé avoir les deux !

L’écran de bord est quant à lui complet, et nous donne l’essentiel des infos. Vitesse, mode de conduite, distance parcourue et temps de trajet. En revanche pas d’affichage d’heure, ni de trip perso. Chronomètre et trip se remettent à zéro à chaque démarrage. Enfin, pas de connectivité à l’horizon, mais un accès « keyless » avec télécommande bien pratique au quotidien.

Performances : jusqu’à 90 km/h

Quelques aspects pratiques complètent tout de même l’ergonomie à bord. Béquille latérale, béquille centrale, port USB dans le vide-poche, et coffre de selle sont au rendez-vous. Avec une seule batterie, on peut y caler un casque intégral. Le Horwin SK3 embarque un moteur électrique central de 3,1 kW (6,2 kW en crête) et 100 Nm.

Plus puissant qu’un Super Soco CPx, mais moins qu’un Segway E300SE, le SK3 peut grimper à 90 km/h. Il offre une conduite souple et des accélérations linéaires, mais reste relativement bruyant, transmission par chaîne oblige. Très correct au quotidien, le Horwin est tranquille et sans à-coups. Le mode 1, très doux et plafonné à 50 km/h, est idéal pour les zones urbaines denses. Les modes 2 et 3 délivrent toute la puissance d’accélération, et sont respectivement limités à 70 et 95 km/h (compteur). Soit une vitesse maximale réelle de 90 km/h.

Mais attention, l’engin n’est pas un foudre de guerre et se montre vite très poussif au moindre faux plat. Quant aux dénivelés positifs en duo : à ne pratiquer qu’en cas de nécessité absolue tant il peine à nous propulser. Le Horwin SK3 est bien plus adapté à la circulation urbaine, faute de réactivité et de mise en confiance totale sur voie rapide. Ceci à cause des pneus CST d’origine, peu communicatifs et loin d’être des exemples de précision. On évitera de prendre de l’angle, les roues de 14 pouces mériteraient une meilleure monte de série !

Pour ce qui est de s’arrêter, pas d’ABS mais un freinage combiné très efficace. Le scooter électrique freine en effet droit et fort, ce qui le rend sécurisant en situation d’urgence. Attention cependant à ne pas bloquer les roues sur le mouillé…

Autonomie et recharge : deux batteries ou rien

Aucun doute possible : le terrain de prédilection du SK3 reste donc la ville. D’ailleurs, l’autonomie corrobore ces ambitions. Le scooter électrique d’Horwin peut accueillir deux batteries amovibles de 2,59 kWh chacune, en 72 V / 36 Ah, sous la selle. En conduite exclusivement économique, on atteint aisément les 60 à 70 km par batterie. Autonomie qui tombe à environ 45 km en mode 2 à 70 km/h réguliers.

À pleine puissance et à vitesse maximale quasi constante, nous avons tenu 30 km avant de tomber à 0 %. Bonne nouvelle : la puissance délivrée ne se dégrade pas à mesure que la batterie se vide. On a même pu rouler 1,5 km à 0 %, toujours à la même allure. En version « extended range » à deux batteries, le Horwin SK3 peut atteindre le double des valeurs citées précédemment, tout simplement.

Seul inconvénient, les batteries ne sont pas couplées. Il faudra donc ouvrir la selle pour brancher la seconde batterie une fois la première vide. Petite consolation : le câble est assez long pour aller se brancher à l’autre batterie sans avoir à les intervertir. Une bascule intelligente vers la seconde batterie eût été pratique, comme le fait le Yamaha Neo’s.

Pour refaire le plein, compter environ 4h30 par batterie pour un cycle complet, avec le chargeur 8 A. Tout comme sous la selle, il faudra donc les brancher une par une faute de chargeur double. Entre le poids des batteries, leur temps de charge individuel, et leur autonomie au quotidien, pour nous le SK3 c’est avec deux batteries ou rien ! À noter que le câble tel qu’on le voit sur notre modèle d’essai sera en réalité gainé. Un détail certes, mais qui contribuera toujours à la qualité perçue.

Horwin SK3 : à partir de 4 490€

Finalement, le Horwin SK3 réunit-il vraiment le meilleur des deux mondes ? En réalité, le scooter électrique fait dans la simplicité et le pragmatisme. Pour la ville et quelques portions péri-urbaines au quotidien, ça le fait. Pour les voies rapides, dépassements, et insertions, ça le fait moins. Le freinage et la maniabilité en conduite normale ? Ça le fait aussi. La mise en confiance en conduite un peu plus dynamique et sur le mouillé, ça le fait moins. Une clé sans contact pratique ? Oui. Mais de la connectivité ? Du tout.

Reste que pour 4 490 € hors bonus, son look original et sa qualité générale en font un scooter intéressant. Ce qui pique un peu, c’est d’avoir à opter pour la batterie supplémentaire, indispensable selon nous, faisant passer la configuration à près de 6 000 euros. Sauf qu’à ce prix-là, un certain Segway à son mot à dire… Qu’en pensez-vous ?

Horwin SK3 : bilan de l’essai