Test Decathlon Oxelo R920E : une trottinette électrique à la construction solide

Decathlon Oxelo R920E

Decathlon souhaite s’imposer sur le marché de la trottinette électrique avec l’Oxelo R920E, un modèle de milieu de gamme à vocation urbaine. Celle-ci revendique une autonomie de 35 km et propose un petit écran LCD intégré à la potence. Que vaut-elle dans la réalité ? La réponse dans notre essai !

La trottinette électrique Oxelo R920E se positionne comme une solution de milieu de gamme. Vendue à 599 €, elle vient s’intercaler entre les différents modèles Xiaomi et Segway notamment. A ce tarif, Decathlon propose une motorisation de 350 watts associé à une batterie de 345 Wh. De quoi donner lieu à une autonomie maximale de 35 km selon le fabricant. A noter que si l’Oxelo R920E a bien été développée en France, elle reste fabriquée en Chine.

Confort & Ergonomie

Decathlon Oxelo R920EDecathlon Oxelo R920E

L’allure générale de la trottinette Oxelo est on ne peut plus classique avec un deck qui abrite la batterie et un cadre métallique gris qui peut être replié juste au-dessus de la roue avant. Les matériaux utilisés inspirent la robustesse et il n’y a pas grand-chose à redire sur la finition, exemplaire à tous niveaux. Certifiée IPX4, cette trottinette résiste aux projections d’eau. Le fabricant indique toutefois qu’il est déconseillé de rouler sous la pluie.

Cette Oxelo embarque des roues de diamètre différent, celle située à l’avant ayant un rayon de 25 cm, celle à l’arrière se contentant de 20 cm. Pas franchement larges, les pneus sont de type plein ce qui évite de crever mais qui ajoute souvent de l’inconfort sur les routes dégradées. Decathlon met toutefois en avant la conception alvéolaire permettant d’absorber légèrement les trépidations lors du roulage.

Un poste de pilotage à bonne hauteur

Le guidon culmine à 1m05 de hauteur, une mesure que nous avons réalisé depuis la base du deck. Cette hauteur est fixe et devrait convenir à la plupart des gabarits – 1m78 en ce qui nous concerne. Le guidon propose une largeur de 53 cm, ce qui est plutôt confortable et autorise une conduite à une main sans trop de perte d’équilibre. Les poignées sont agréables, avec un revêtement en gomme et une forme ergonomique qui permet de bien reposer les pommes de main.

L’accès à la manette d’accélérateur se fait naturellement, à l’inverse de la manette de frein qui est positionnée un peu trop bas. Un positionnement qu’il est toutefois possible de corriger soi-même. Une sonnette mécanique est présente sur la partie gauche du guidon. Disposée autour du tube, celle-ci offre assez de puissance pour être entendu par les piétons et autres cyclistes.

Le deck est composé d’une surface en caoutchouc rainuré offrant un bon grip quelles que soient les conditions climatiques. Ses 47 cm de longueur pour 18 cm de largeur offrent une surface suffisante pour être à l’aise avec une pointure 42. Les grands pieds risquent toutefois d’être à l’étroit. La garde au sol de 6,5 cm est suffisante pour s’attaquer aux trottoirs urbains.

Un écran minimaliste et non connecté

La potence du guidon héberge un écran monochrome d’une diagonale de 5,8 cm assorti de quatre boutons de contrôle. L’affichage offre une luminosité suffisante pour assurer une bonne lecture des informations en plein soleil. En revanche, il se contente de fournir le strict minimum à l’utilisateur : vitesse instantanée, autonomie restante (barres et kilomètres), mode de conduite, heure ou encore le nombre de kilomètres parcourus. Aucune connectivité avec un smartphone n’est rendue possible.

L’éclairage avant est assuré par une torche qui surmonte un petit catadioptre. Positionné sous le guidon et se contente de fournir 5,5 lux. Ce positionnement couplé à cette faible puissance d’éclairage ne permet pas d’être bien vu en plein jour. La nuit, l’éclairage est suffisant dans les rues éclairées mais sera limite pour une conduite sur piste cyclable sans éclairage public. Le garde-boue arrière accueille un petit éclairage led. Celui-ci reste fixe dans les modes de conduite classiques et clignote en mode piéton (vitesse limitée à 6 km/h).

Un pliage et dépliage simple à réaliser

Plier et déplier la trottinette ne pose aucun problème. Le système est assez classique, la colonne de direction se pliant juste au-dessus de la roue avant. La manipulation permettant le pliage est aisée avec un système à double verrouillage nécessitant d’appuyer sur une languette avant d’actionner le levier de serrage. Le guidon vient ensuite se fixer dans un loquet situé sur la roue arrière – un petit cadenas est par ailleurs fourni pour verrouiller l’ensemble.

Les poignées peuvent par ailleurs être repliées assez simplement, ce qui permet de gagner en compacité (108 x 16 x 50 cm pliée). En revanche, Decathlon n’a pas jugé bon de proposer un mode trolley. Il est nécessaire de soulever les 14,8 kg pour déplacer la trottinette, un poids qui reste toutefois correct dans le domaine.

Conduite

Quatre modes de conduite sont disponibles : piéton (6 km/h), Eco (15 km/h), Drive (20 km/h) et Speed (25 km/h). Nous avons mené nos tests en mode Speed et avec un utilisateur de 75 kilos. Le moteur de 350 watts (430 watts) en crête permet d’atteindre une vitesse maximale de 24 km/h au compteur, vitesse qui sera atteinte en 11 secondes sur terrain plat.

Si l’Oxelo R920E n’est pas une foudre de guerre au démarrage, cela ne s’arrange pas en montée. En effet, la vitesse a vite fait de diminuer à la moindre petite pente montante, faisant rapidement chuter la vitesse à 15 km/h sur un faux plat de quelques centaines de mètres. On se consolera un peu avec l’exactitude du compteur : la vitesse affichée concorde avec celle mesurée par GPS.

Les performances décroissent par ailleurs dès lors que l’autonomie de la batterie passe sous les 20%. La vitesse se réduit progressivement aux alentours de 15 km/h sur du plat et chaque micro-montée devient compliquée. Il en va de même dès lors que le revêtement devient irrégulier. Rouler sur des gravillons ou une piste cyclable avec des mottes de terre disséminées par un tracteur se soldera par une vitesse très vite réduite à 10 km/h.

Un système d’amortissement à revoir

La conduite n’est par ailleurs pas très confortable, la faute aux pneus alvéolaires qui sont loin de proposer la souplesse propre aux pneus gonflés. L’amortisseur intégré à la base de la colonne de direction remplit moyennement son office et la moindre petite irrégularité du revêtement de chaussée se soldera par des trépidations peu plaisantes. Dès lors, il faut se montrer vigilant pour éviter les trous et mieux vaut monter les trottoirs à pied.

Un point sur les capacités de freinage qui sont selon nos essais bien en deçà de ce qu’on peut attendre d’une trottinette électrique de ce prix. Ce modèle est équipé d’un frein tambour logé dans la roue arrière. Lancée à 24 km/s sur terrain sec, la trottinette de Decathlon nécessite 7,9 m pour s’arrêter. C’est énorme et cela ne permet aucunement de réaliser un freinage d’urgence. Il faudra anticiper plus que de raison les arrêts pour ne pas prendre de risques ou se limiter à 15 km/h, vitesse à laquelle 3,5m suffisent pour immobiliser le bolide.

Autonomie

Decathlon Oxelo R920E

La batterie de 345 Wh doit permettre à l’Oxelo R920E d’atteindre les 35 km d’autonomie selon son fabricant, une valeur donnée pour une conduite en mode Eco évidemment. Avec un utilisateur de 75 kg, en mode Speed – celui qui sera le plus souvent utilisé – et sur un parcours mêlant plat et faux-plats, l’autonomie se limite à 22 km. Sans être catastrophique, cette autonomie n’a rien de remarquable, d’autant plus que la recharge nécessite 5 heures pour être effectuée. Évidemment, l’autonomie sera comme toujours fluctuante en fonction du poids de l’utilisateur, des conditions climatiques et de la nature du revêtement de sol. Il nous semble néanmoins difficile d’espérer dépasser les 25 km.

À noter par ailleurs que la trottinette a la fâcheuse tendance à surestimer l’autonomie restante. Nous nous sommes ainsi retrouvés par deux fois à cours de batterie alors même que l’autonomie restante indiquée par l’écran était de 4 km. Problème : une fois déchargée, la trottinette ne se met pas en mode roue libre, rendant alors particulièrement difficile l’utilisation en mode musculaire.

Test Oxelo R920E – Bilan de l’essai

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

La trottinette électrique Oxelo R920E nous a déçu. Bien construite et facile à manipuler, elle voit ses performances grevées par une motorisation trop juste pour un modèle de ce gabarit. Son système d’amortissement limité la rend vite fatigante à l’usage dès lors que la route empruntée n’est pas digne d’un billard. Idem pour ses capacités de freinage qui rendent son usage en milieu urbain contraignant.

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.


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