Disponible depuis quelques mois à Paris, Motto est le petit dernier des services de location de vélo électrique par abonnement. Notre prise en main du Motto One, un vélo électrique design et connecté.
Swapfiets, Redwill, Dance… Les services de location de vélo par abonnement fleurissent dans les grandes villes françaises. Parmi les derniers-nés de ce printemps des cycles, le parisien Motto. Cette jeune entreprise française est en fait composée de l’équipe de Bloom, qui avait proposé un vélo issu des services de location en libre-service (le ‘Fusion’ des start-up françaises Smoove et Zoov – beaucoup de O par ici) en 2021. Une expérimentation grandeur nature qui a permis de mieux cerner les attentes des utilisateurs, et qui a abouti à une toute nouvelle copie avec Motto.
Fini l’encombrant cousin du Vélib’, Motto monte en gamme et propose désormais pour 75 € par mois un vélo design et connecté et les services d’entretien et de réparation associés.
Un design efficace
Rendez-vous est pris au showroom parisien du service. Sur place, l’ambiance industrielle chic n’est pas sans rappeler les locaux WeWork contigus à cette adresse de la rue du Temple, en plein cœur du Marais. La rangée parfaite de vélos flambant neufs fait envie et il nous tarde de prendre en main la bête.
Motto se revendique premium et un premier coup d’œil au vélo de notre essai abonde en ce sens. Le design est épuré et notre modèle confort (pour son cadre ouvert plus facile à enjamber) n’est pas sans rappeler le VanMoof X3 – il y a pire comme référence. La rangée de LED sur le guidon est parfaitement intégrée et renforce le côté technologique du vélo. Pour parfaire le tout, l’assemblage semble sérieux. Bref, le design développé en interne de ce Motto One a tout pour plaire et devrait déclencher pas mal de coups de cœur.
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Une application évolutive
Le tour du propriétaire serait incomplet sans présenter l’application Motto, indispensable pour faire fonctionner le vélo car elle permet de mettre en marche le moteur, régler le niveau d’assistance (3 niveaux) et consulter le niveau de charge de la batterie.
D’autres fonctions sont présentes ou vont être déployées dans les mois à venir : géolocalisation, vitesse, alarme, etc. Un peu comme une Tesla, Motto propose des fonctionnalités évolutives grâce à la connectivité permise par l’application. Un vélo qui se destine donc à un public qui ne sort pas sans son smartphone. Autrement, impossible de l’utiliser.
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Dès les premiers tours de roues, le vélo est plutôt facile à prendre en main d’autant qu’il n’y a pas de vitesse à régler. Néanmoins, ses principaux défauts apparaissent assez vite : un confort un peu trop ferme, une position de conduite trop penchée et une direction limitée par l’architecture du vélo. Ce dernier point est sûrement le plus problématique. Impossible en effet de tourner complètement le guidon (certainement à cause de l’intégration des fils) ce qui réduit considérablement le rayon de braquage. En somme, pour faire un demi-tour, il faudra vous y prendre en plusieurs fois si vous disposez d’un espace réduit. Ceux qui voient le verre à moitié plein pourront arguer que c’est au bénéfice de la sécurité en permettant d’éviter les virages trop ambitieux. Mais pour un vélo urbain c’est quand même une limite un peu handicapante.
Pour le reste, le vélo de Motto est plutôt convaincant. L’assistance est efficace même si elle est un peu faible dans les côtes les plus pentues (une fonction boost déclenchable à l’aide d’un bouton sur le guidon doit permettre de remédier à ça). L’autonomie annoncée à 80 km avec une charge semble également cohérente. Après un parcours d’une vingtaine de kilomètres, il nous restait 70 % d’autonomie. La transmission par courroie et le feu arrière dont l’éclairage s’intensifie pour signaler le freinage sont deux petits plus qu’on aimerait voir plus souvent sur les vélos urbains.
Proposé à 75 € / mois sans engagement, le vélo électrique de Motto s’inscrit dans la fourchette intermédiaire des services de vélo par abonnement. Tout est inclus dans ce prix, à savoir l’assurance vol et casse (avec franchise), l’entretien et la réparation sous 48h. Les interventions à domicile sont gratuites, hormis la livraison du vélo qui vous coûtera 65 €.
3 questions à Driss Ibenmansour, PDG de Motto
Vous êtes déjà sur un autre prototype de vélo, pouvez-vous nous en dire plus ?
Le vélo disponible actuellement au travers de notre service est un vélo codéveloppé avec Rayvolt Bike, une entreprise espagnole. Le design a été fait en interne mais Rayvolt nous a aidé sur la conception technique. Aujourd’hui, on veut faire le plein de retours d’expérience de nos utilisateurs sur le vélo avec l’idée de l’améliorer. Une nouvelle version pourrait ainsi sortir l’année prochaine.
Pas d’autres modèles de prévus ?
Parallèlement à ce projet, on réfléchit aussi à un vélo longtail (cadre rallongé ndlr) pour transporter ses enfants ou plus d’affaires. Mais on va d’abord proposer en accessoire un porte-bagage et un siège enfant sur notre vélo.
En tant que start-up française, vous n’êtes pas tenté de surfer sur le ‘fabriqué en France’ avec un vélo tricolore ?
On discute avec des assembleurs français, car il est difficile voire impossible de se sourcer entièrement en France. Aujourd’hui le vélo est préassemblé en Asie. Notre objectif c’est de faire l’assemblage complet en Europe. En France, c’est compliqué car avec notre design propriétaire et nos petits volumes, notre demande n’est pas forcément adaptée aux industriels locaux.
Vélo électrique Motto One – Bilan de l’essai
Principales caractéristiques
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On a aimé
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