Un vélo électrique urbain confortable et efficace au quotidien. Mais surtout, une transition évidente pour les adeptes des vélos partagés. Telle est la promesse du Shiftbikes. Essai du VAE français le temps d’une semaine.
Shiftbikes naît en 2020, à l’initiative de l’entrepreneur François Jacquet. Le concept est simple : proposer un vélo électrique de bonne qualité, conçu et assemblé en France. Le tout dans une seule et unique configuration, proche des vélos en location, pour proposer aux habitués une transition évidente. D’ailleurs, c’est dans son nom ! Alors, faut-il « shifter » pour le VAE français ?
Le Shiftbikes côté look : urbain soigné
Le Shiftbikes est un vélo électrique aux ambitions urbaines, à la fois simple et élégant. La marque propose une gamme simplifiée : un seul modèle pour l’instant, donc une seule configuration possible. Et ce modèle présente un cadre ouvert en aluminium, façon col de cygne modernisé. Le tube oblique, plus épais, intègre la batterie amovible du VAE. Le vélo affiche un style mi-vintage mi-moderne grâce à ses accessoires de série. On y retrouve ainsi des garde-boue et un porte-bagage, tous de série et en aluminium. N’oublions pas l’antivol AXA Defender, de série lui aussi ! Pour ce qui est de l’ambiance néo-rétro, ce sont les poignées et la selle couleur cognac qui s’en chargent. Sobre et discret, le Shiftbikes s’autorise une seule petite touche perso : une ligne rouge à l’avant du tube de direction.
Du reste, le vélo se contente d’afficher la marque sur les côtés du tube inférieur. Notre modèle de couleur Night Shift (bleu) masque plutôt bien les soudures au niveau du cadre. Les bourrelets restent assez visibles, mais moins que sur le modèle Light Shift (crème). La qualité perçue est globalement au rendez-vous pour ce VAE assemblé à la Manufacture Française du Cycle. Ses dimensions : 1,78 m de long pour 1,08 m de haut et 65 cm de large. Monté sur des roues de 26 pouces (taille unique), le Shiftbikes pèse quelque 23,5 kg. Sur le plan esthétique, on aime son approche simple et efficace, sobre mais équipée. Mention spéciale à l’éclairage intégré, qui complète le look tout en contribuant à la polyvalence du vélo. Dans l’ensemble, c’est une recette qui fonctionne parfaitement en ville et au quotidien. Les habitués du vélo en partage type Véligo ne seront pas dépaysés.
Confort et ergonomie : agréable amorti
Au guidon, nous adoptons une position assez détendue. Le dos est droit, et notre position relativement haute offre une bonne vue d’ensemble devant nous. À l’image du Vélo Mad Urbain 2 récemment paru sur Cleanrider, le Shiftbikes invite à une posture façon vélo hollandais. Mais contrairement au Vélo Mad, le Shift sait se montrer confortable malgré l’absence de suspensions. Pas de fourche suspendue, pas d’amortisseur arrière, mais un excellent combo selle et poignées. Côté guidon, nous profitons de poignées ergonomiques très agréables à prendre en main. Le guidon, large et cintré vers nous, permet une bonne maniabilité du vélo. De son côté, la selle Royalgel avec traitement étanche/imperméable Vacuum de la marque est des plus confortables. Ceci grâce à la partie arrière moelleuse idéale au quotidien, surtout sur les pavés parisiens et raccords de pistes cyclables. Les chocs dans le dos et les poignets sont bien amortis !
Sur des trajets réguliers d’une dizaine de kilomètres en moyenne, le Shiftbikes ne provoque aucune gêne anormale. À noter que les pneus renforcés Arisun Metro Trooper participent à l’absorption des petites aspérités permanentes de la chaussée. L’éclairage AXA (CL20-E à l’avant, Blueline 80 mm à l’arrière) optimise quant à lui la visibilité de nuit. Le faisceau devant nous est large et sécurisant, afin d’éviter les mauvaises surprises latérales.
La sonnette bénéficie d’un placement très accessible, tournée la tête vers le bas. Suffisamment bruyante, elle reste facile à actionner malgré l’interface digitale qui se trouve sur le chemin. Interface elle aussi très accessible, réactive, et surtout très lisible grâce à son affichage clair et complet. Vitesse, distance, niveau de batterie, niveau d’assistance, tout y est.
Enfin, béquille latérale, antivol intégré, et porte-bagage participent à l’ergonomie et à la polyvalence générale du Shiftbikes.
Conduite et performances : parfait jusqu’à 25 km/h
Le vélo électrique Shiftbikes s’équipe d’un moteur électrique de 250 W / 43 Nm de couple, dans la roue arrière. Comme toujours et réglementation oblige, il nous emmène jusqu’à 25 km/h sans trop d’efforts. En revanche, et contrairement à certains modèles plus doux sur ce point, il coupe brutalement l’assistance dès cette vitesse atteinte. En pleine lancée, on regrette cette sensation d’arrêt dès les 25 km/h atteints. Autre point important : il intègre un capteur de rotation et non un capteur de couple. Il faut donc un bon demi-tour de pédale pour réveiller l’assistance. Pour presque 2 000€, un capteur de couple aurait été le bienvenu. Passé ce détail, le moteur est agréable sur tous les niveaux, de 1 à 5. Sur près de 150 km, nous avons privilégié le mode 3 la plupart du temps. Les modes 4 et 5 offrent un boost non négligeable en cas de fatigue.
Le Shiftbikes est un vélo facile à manier, et qui nous met rapidement en confiance. Un pédalage un peu plus engagé et on atteint les 29 km/h sur du plat. Trigger 8 vitesses Microshift et dérailleur arrière Shimano Altus sont efficaces, suffisants pour le quotidien. Pas ce qu’il y a de plus véloce ni de plus doux, mais ça fait parfaitement ce qu’on lui demande. Quand il faut s’arrêter, le freinage (Shimano là aussi) offre un contrôle et un dosage précis au quotidien. Rien à redire de ce côté-là, ça freine droit et c’est tout à fait suffisant en milieu urbain. À vitesse maximale, 4 mètres suffisent à stopper le Shiftbikes en cas de freinage d’urgence sur du sec.
Le Shiftbikes Shift : à partir de 1 890€
La conception générale du vélo associe donc rigidité et maniabilité pour une conduite rassurante au quotidien. Rigidité optimale même avec la batterie amovible de 460 Wh intégrée au tube inférieur. Le Shiftbikes annonce 70 km d’autonomie. En pratique, le VAE français tient ses promesses. Avec un utilisateur de 74 kg et en mode 4, notre Shift tient pas moins de 58 km. Ceci sur des parcours relativement plats mais comportant quelques dénivelés tout de même. Les 70 km sont atteints en mode 2 et 3, et même au-delà sans aucun problème.
L’autonomie du vélo électrique est donc plus que suffisante pour un usage urbain au quotidien. La batterie s’extrait et s’installe très facilement, et bénéficie d’un verrouillage à clé. Seul point perfectible : une charge complète demande pas moins de 5 heures. Heureusement, le cycle complet se fera sans trop nous déranger, le chargeur n’étant pas spécialement bruyant.
Le Shiftbikes Shift est disponible en deux coloris bleu et crème, à partir de 1 890€. Proposé en taille unique, il convient parfaitement aux utilisateurs entre 1,55 et 1,90 m. Avec mes 1,80 m, c’est impeccable. À réception, il suffit de monter les pédales, de mettre le guidon dans l’axe, et c’est parti ! Il n’y a plus qu’à profiter du vélo, assorti de 2 ans de garantie ainsi que d’une assistance technique. Et en cas d’insatisfaction, le retour est gratuit sous 14 jours. Pour résumer, le Shift est donc un vélo électrique néo-rétro soigné et confortable. Idéal et bien équipé de série pour le quotidien, il reste aussi accessible et facile. Si le capteur de rotation et le « frein moteur » une fois les 25 km/h atteints ne vous posent pas de problème, le Shift est un choix évident. Surtout si vous avez déjà l’habitude des VAE de type Véligo !
Shiftbikes : bilan de l’essai