Cleanrider a pu prendre en mains le nouveau et curieux Yamaha Booster électrique, véritable croisement des genres aux nombreuses qualités, à prix contenu.
Historiquement présent sur le segment, avec de premiers modèles qui remontent à 1993, Yamaha accélère dans le domaine du vélo à assistance électrique. Après plusieurs tentatives, Yamaha a lancé sa vraie entrée en matière via sa stratégie européenne Switch On au printemps 2022. La concrétisation fut la présentation d’un trio de VAE (urbain, gravel, VTT) et de deux scooters électriques, dont un équivalent 50 Neo’s et un 125 nommé E01. Avec le nouveau Yamaha Booster électrique, la marque franchit une nouvelle étape avec un engin à la croisée des chemins avant tout destiné à une jeune clientèle.
Un vélo électrique original qui voit double
C’est à Amsterdam que Cleanrider a pu prendre contact avec le dernier-né de la gamme Yamaha. Ce nouveau vélo électrique est unique en son genre, en tout cas si vous ne connaissiez pas déjà le Fantic Issimo. Car c’est ce modèle italien qui sert de base à Yamaha, reprenant ce modèle pour son propre compte qui revient sous une forme revisitée. Un objet donc âgé de 3 ans, mais qui n’a aucun rival. Son design est inspiré du Booster originel, ce scooter moderne introduit dans les années 1990 et qui fut pour la marque un véritable succès commercial. Ici ce VAE est à mi-chemin entre le vélo et le scooter, et encore différent des petites motos de type Super 73.
Le cadre du Yamaha Booster imite le scooter, complètement ouvert, avec une poutre ouverte en alvéoles. Oui, on voit à travers, mais sans impact sur la rigidité globale de l’engin. La batterie est aussi logée à un endroit particulier, à l’avant de la tige de selle. L’engin continue avec des garde-boues plastique typés motocross, un cintre courbé et des énormes roues façon fat-bike. Rien ne lui ressemble.
Difficile donc de se faire un avis au premier coup d’œil, il faut un temps pour comprendre le concept. Voyez donc cela comme un vélo électrique haut de gamme, confort, urbain, mais à l’esprit de scooter dans sa position et ses roues. Le Yamaha est aussi accessible pour tous gabarits, venant accepter 160 kg au total. Petit bémol : non standard, le porte-bagage arrière supporte 25 kg, mais seulement un panier sur-mesure. S’il n’y a pas de possibilité d’y ajouter un siège enfant. Des trous permettent toutefois d’y attacher des sangles. Sacoches et porte-bagage avant font aussi partie de la panoplie d’options, ce qui devrait intéresser les professionnels.
On parle ici de vélo électrique, or ce Yamaha Booster se décline en deux configurations. Alors que la version Easy respecte les normes du vélo à assistance électrique avec une vitesse d’assistance bridée à 25 km/h, l’autre modèle, le Booster « tout court », entre dans la catégorie des speedbike avec une vitesse de pointe portée à 40 km/h. Hormis l’écran, l’éclairage et le feu stop, tout est identique entre les deux versions. Nous avons pris le guidon des deux VAE dans les rues (et surtout sur les pistes) d’Amsterdam, aux Pays-Bas.
Un VAE Yamaha Booster vif, mais le speedbike un peu faiblard
On démarre le Yamaha Booster comme un VAE. Un petit bouton appuyé, et on peut se lancer. On retrouve ainsi le moteur Yamaha PW-S2 libérant un couple de 75 Nm au pédalier. Aujourd’hui conçu et produit au Japon, ce bloc sera bientôt industrialisé en France dans l’usine MBK (2024). Il est le cœur de ce vélo, qui est donc la principale évolution vis-à-vis du Fantic qui utilisait un bloc moteur du Chinois Bafang. Il propose 4 niveaux d’assistance (Eco, Eco+, Standard et High), en plus d’un mode Auto.
Mais le réglage de ce mode n’est pas le même entre le Booster et le Booster Easy. Le VAE semble plus vif pour atteindre sa vitesse limite de 25 km/h, tandis que le speedbike est un peu tempéré. Le second amène naturellement jusqu’à 32-33 km/h en mode maximal, mais il faut forcer pour atteindre les 40 km/h promis. À l’extrême sur plat, nous avons fait au mieux 43,6 km/h au compteur. Dommage, car la transmission continue manuelle Enviolo invite à pousser davantage. Celle-ci permet de changer le braquet facilement, à l’arrêt comme en roue libre (mais pas en pédalant), pour atteindre une cadence de pédalage parfaite en toutes occasions. Parfait pour la ville.
En mode Eco+, l’assistance est presque insensible, se manifestant timidement en Eco et vraiment utile en roulage polyvalent avec le Standard. High permet de bénéficier du couple maximal, surtout à passer sur le Yamaha Booster, là où l’Easy se suffit en Standard. Enfin, sur plat, car un petit dénivelé vient tout de suite freiner les 35 kg du vélo électrique.
Pour ne pas avoir à naviguer entre les différents modes d’assistance, le Yamaha Booster intègre un mode auto. Plutôt efficace, celui-ci vient changer de mode de Standard à High en montée grâce à un capteur d’inclinaison. Si cela permet de conserver sa vitesse à l’approche d’une pente faible, on sent un ralentissement dès que cela grimpe moyennement. En descente, le Yamaha Booster repasse en Eco puis revient en Standard sur plat. Cela évite donc de sur-solliciter la batterie.
Entre 60 et 75 km d’autonomie réelle
Malgré les 630 Wh de la batterie, une belle capacité valeur pour un VAE, l’autonomie du Yamaha Booster n’est que de 60 km en mode High sur l’Easy et 50 km en speedbike. Ajoutez 10 km pour chaque en Standard, ou comptez respectivement 95 et 77 km en Eco. Yamaha est transparent, et surtout précis, puisque nous avons constaté des valeurs proches lors de notre prise en main dans les rues d’Amsterdam.
Avec un tiers de batterie, nous avons parcouru 21 km avec le Yamaha Booster dans sa version speedbike, en sollicitant fortement le moteur en High et Auto, avec environ 90 kg de charge en conditions météo parfaites. On peut donc tabler sur 60 km avec une charge. Sur le VAE Yamaha Booster Easy, on a roulé plus de 15 km sur 2 barres (20%) en mode Auto, ce qui donne une première estimation à 75 km au total. Ajoutons que la batterie est amovible et verrouillable par clé. Elle est associée à un chargeur de 4A, ce qui donne un temps de charge de l’ordre de 4h30 à 100 %.
Confort correct pour le Yamaha Booster
On en profite pour montrer les deux écrans : un grand central TFT en speedbike, l’autre petit LCD à gauche en VAE. Les infos sont quasi les mêmes, bien lisibles, avec un vrai pourcentage de batterie sur le premier et un indicateur de la puissance délivrée. Le speedbike est aussi compatible en Bluetooth avec les applications Komoot ou Strava. Hélas, pas d’appli Yamaha propre, ni de fonctions de géolocalisation, trajet ou alarme.
Tout ceci se fait avec un confort de scooter (merci la selle large et bien rembourrée). La suspension avant à 80 mm de débattement et les énormes pneus 20 x 4 pouces encaissent parfaitement les différents terrains ou pavés. Par contre, l’arrière reste un peu trop rigide, une selle suspendue en option ne serait pas de trop. L’agilité n’est pas non plus le fort de ce vélo électrique, les virages se prennent large, et on ne zigzague pas aussi bien qu’avec un vélo électrique conventionnel pesant 10 kg de moins.
Le système de freinage vient de l’américain Promax, qui fournit également cintre, potence et tige de selle. Il repose sur des freins à disques 180 mm à commandes hydrauliques. S’il se révèle puissant (surtout quand on doit arrêter le speedbike à plus de 40 km/h), il manque de progressivité et bloque très rapidement la roue arrière.
Un prix très compétitif pour le Yamaha Booster
Attendu en juillet 2023, le Yamaha Booster s’affiche à un tarif de 3 299 € en Easy (25 km/h) et 3 699 € en speedbike (40 km/h). Au regard des roues confort, de la suspension avant, de la transmission Enviolo, ou d’une grande batterie 630 Wh, ce vélo haut de gamme remplit de bonnes cases pour ce prix. Le speedbike aura du mal à justifier d’être 400 € plus cher, avec une vitesse à peine supérieure, en plus d’être interdit sur pistes cyclables en France.
Pour rassurer le jeune public visé, un réseau de 100 concessions Yamaha (sur les 200 existantes) assurera la réception et remise des vélos, ainsi que le SAV. L’achat en ligne est aussi possible, tout comme un essai en point de vente. Pour la version Easy, la marque proposera aussi une livraison à domicile à partir de la fin d’année, toujours en 5 à 10 jours. Ce ne sera pas le cas pour le speedbike qui requiert une procédure d’enregistrement avec carte grise (permis AM accessible dès 14 ans) et plaque d’immatriculation (sans oublier le casque et le rétroviseur > on vous dit tout ici sur la législation du speedbike).
Visible sur nos photos en bleu ou noir, le Yamaha Booster pourrait aussi rapidement accueillir des possibilités de personnalisation ainsi que de nouveaux coloris, ce que propose le Fantic Issimo. Rendez-vous en 2024 pour ces accessoires ?
Essai Yamaha Booster : l’avis Cleanrider
On a aimé | On a moins aimé |
Le look original | Le poids monstre |
L’autonomie réelle | La vitesse limitée en speedbike |
Le confort global | Le manque d’agilité |
La transmission Enviolo | Pas (encore) de personnalisation |
Le rapport prix/prestations | Siège enfant incompatible |
Ca me semble très très bien pour le prix .
Le prix quand la concurrence en propose à moins de 1000 euros pour faire mieux !!!
Un 50cm3 4 temps plafonne à 40kmh GPS et fait le 0-40 en 3 fois moins de temps qu’un 2T. Le tarif me semble correct et honnête pour du Yamaha.