Non non, pas l’E-Solex, mais bien un vrai Solex d’époque remis à neuf et électrifié. Au programme : l’allure originale du mythique deux-roues français, mais avec un moteur électrique et une batterie à l’arrière. Voici notre essai du NOIL Solex 3800 électrifié.
Le Solex est mort, vive le Solex ! Bon, pas tout à fait, mais quand même. Car après tout, la start-up française NOIL donne bien une seconde vie au légendaire petit cyclomoteur français. Ceci grâce au rétrofit électrique bien sûr, dont l’exécution permet de conserver le charme d’époque… sans moteur thermique !
Une belle évolution pour donner un souffle nouveau à ce petit engin qui s’est écoulé à plus de 7 millions d’exemplaires. Mais avant de crier à l’hérésie, voyez donc le résultat. C’est parti pour quelques kilomètres au guidon du NOIL Solex 3800 électrifié. Spoiler alert : il fait tourner toutes les têtes, et en silence.
Le NOIL Solex 3800 côté look : personnalité conservée
Vous l’aurez compris, ce Solex 3800 électrifié a tout du vrai VéloSoleX 3800 apparu en 1966. On retrouve ainsi cette allure caractéristique de gros vélo, avec son fameux moteur placé au-dessus de la roue avant. Le NOIL Solex 3800 électrique reprend l’ensemble de ses composants d’époque, restaurés ou remplacés selon l’état. Jantes à rayons, selle sur ressort, guidon cintré, leviers de freins inversés, pédales, cadre d’origine… Tout y est.
Ce qui change à l’extérieur ? La gâchette d’accélérateur en lieu et place du levier de décompression, et la batterie placée à l’arrière façon vélo électrique. Restauration oblige, les Solex 3800 de NOIL sont flambant neufs. Si la composition interne du moteur change pour passer à l’électrique, son fonctionnement et donc ses éléments externes (carters, bouchon de réservoir, poignée supérieure) participent à conserver toute la personnalité de l’engin. « Fidèle à l’origine ! » comme le dit NOIL.
Nous avons, au cours de notre essai, pu prendre le guidon de deux exemplaires. Un premier rétrofit mais encore « dans son jus », et un second, un peu plus tard, fraîchement restauré. Force est de constater que les deux NOIL Solex 3800 électriques ne se distinguent que par leur aspect plus ou moins neuf.
Soucieuse de ne pas dénaturer le deux-roues, la start-up nous propose dans les deux cas des pièces d’usure neuves. Cela comprend les roulements, les pédales, mais aussi les pneus, les jantes, et les freins. Le tout fonctionnant bien sûr dans les limites de ce que proposait le modèle originel. Pas mieux, pas moins bien : la qualité perçue n’est pas altérée. Seule la batterie trahit la nature électrique du 3800 ! Enfin, nos modèles d’essai reçoivent également un porte-bagages avec sacoches latérales, proposés en option (209 €). Côté look, cette configuration fonctionne plutôt bien.
Au guidon : expérience vintage, en mieux
Puisqu’il s’agit d’une conversion à l’électrique sur base d’origine, le NOIL Solex 3800 ne bouge pas d’un poil. Son format reste donc le même, avec 1,61 m de long pour 57 cm de large. Seul le poids évolue quelque peu, passant de 29 à 34 kg avec batterie. Pas de réglages, pas d’ajustements : on s’installe sur la selle à ressort, et on démarre.
La mise en route est simple : on allume la batterie derrière, puis le bouton sous le guidon. Hop, l’éclairage s’allume. Reste plus qu’à placer le moteur sur la roue, et actionner la gâchette pour partir. Léger et équilibré, le deux-roues presque filiforme s’emmène très facilement. Sonnette à gauche, gâchette à droite, pédales, et leviers de frein : l’ergonomie est on ne peut plus simple. Sans surprise, la conception d’origine implique quelques jeux d’assemblage ça et là.
D’autant qu’il n’y a pas de suspensions au programme. Vibrations et « chocs » sont donc de mise, selon la qualité du revêtement, en particulier au freinage. Heureusement, la selle sur ressort apporte un peu de rebondi et d’absorption sur la route. Rebondi qui participe grandement à l’expérience Solex ! Avec 71 kg pour 1,79 m, je m’y sens à l’aise et en sécurité, en utilisant ou non les pédales. Le NOIL Solex 3800 se faufile partout, même avec ses sacoches latérales.
Notons également la préhension des leviers de freins à l’ancienne, qui apportent un certain cachet. Enfin, on apprécie les bénéfices de la batterie de 3 kg à l’arrière, qui contribue à la bonne répartition des masses de la motocyclette. Un véritable atout en matière de maniabilité, comme nous le verrons juste en dessous.
Performances et maniabilité : jusqu’à 32 km/h
Le VéloSoleX 3800, c’était 49,9 cm³ pour 0,795 ch, avec un réservoir d’1,5 litre. De quoi atteindre entre 25 et 35 km/h selon le pays. Le NOIL Solex 3800, c’est une conversion électrique avec un petit moteur de 440 W. Ce qui lui permet d’atteindre 32 km/h, avec quelques améliorations de performances et de maniabilité au passage. Idéalement placée sour le pouce droit, la gachette nous permet de lancer le Solex en toute simplicité. Avec plus ou moins de pêche selon que l’on est sur du plat ou non.
Plus réactif en descente, un peu moins en montée, le 3800 est loin d’être à la ramasse. De surcroît lorsque l’on accompagne l’accélération avec un peu de pédalage (il faut bien travailler un peu !). L’association gâchette/pédalage permet de bénéficier d’une certaine vivacité très appréciable. Mais aussi indispensable, puisque l’engin, avec immatriculation et assurance, ne peut circuler sur les pistes cyclables.
Au guidon, il convient d’être vif et vigilant au milieu de la circulation urbaine. Plutôt réactif, le NOIL Solex 3800 bénéficie également de la fluidité et du silence de son fonctionnement électrique. Fini le « tout ou rien » du Solex d’origine : l’accélération est aussi progressive qu’on le souhaite, ce qui améliore la maniabilité. Pas d’à-coups, les courbes se prennent joliment sans se faire peur, contrairement au modèle thermique d’origine, plus « brutal ».
S’ajoute à cela la répartition du poids entre l’avant et l’arrière, optimale grâce à la batterie. La motocyclette est saine en plus d’être facile, et ne montre ses limites que lorsqu’il s’agit de freiner. Eh oui, pas de performances fulgurantes de vélo électrique moderne ici ! On anticipe les freinages longtemps avant, on laisse de la distance… Et on attrape les freins jusqu’au bout pour s’arrêter en tremblant un peu.
Autonomie et recharge : jusqu’à 30 km…
…en utilisant exclusivement la gâchette. En conditions optimales, la batterie amovible de 672 Wh permet de parcourir une trentaine de kilomètres sans pédaler. En conditions réelles, il faudra compter entre 25 et 30 km selon le profil de la route et les dénivelés. En y incorporant naturellement une bonne dose de pédalage musculaire, le NOIL Solex 3800 parcourt aisément plus de 55 km sur une charge complète. Les plus motivés et économes pourront simplement désengager le moteur, c’est vrai. Mais quel charme inimitable que de poser celui-ci, et laisser la transmission par galet (d’origine) faire son travail.
Peu gourmand au roulage, le 3800 demandera tout de même un peu de temps à la prise. Une fois déverrouillée et retirée, la batterie demande quelque 3h30 pour récupérer 80 %, et environ 4h00 pour un cycle complet. NOIL indique ainsi un coût de recharge d’environ 0,15 €.
La manipulation reste quant à elle tout à fait classique. Comme sur le vélo électrique Solex Intemporel, par exemple, la batterie est sécurisée par un verrouillage à clé. Elle s’extrait et se glisse facilement dans son emplacement au-dessus de la roue arrière. Le chargeur de série, pas beaucoup plus gros que celui d’un ordinateur portable, trouvera aisément sa place dans les sacoches. Ou dans votre sac si vous avez besoin de vous balader avec. L’expérience de recharge n’a donc rien à envier à n’importe quel vélo électrique moderne.
Pour résumer : le NOIL Solex 3800 est donc un petit véhicule plein de charme, qui pourra désormais et plus que jamais traverser les époques. Confort électrique, mais prise en main à l’ancienne. Restauration rutilante, mais style d’antan. Une seule chose : prudence au freinage.
NOIL Solex 3800 électrique : à partir de 549 €
Dès 549 €, c’est le prix du forfait de conversion à l’électrique pour votre petit Solex à vous. Et encore, ce tarif peut même tomber à 149 € selon votre éligibilité aux aides, si vous êtes en ZFE. Pour ce prix, NOIL passera votre 3800 à l’électrique avec soin et attention. Le tarif évolue ensuite selon vos désirs, si vous souhaitez changer (ou non) d’autres éléments. Vous pouvez opter pour des roues entièrement neuves, mais choisir de conserver vos bonnes vieilles pédales.
Vous n’avez pas de modèle d’origine ? Aucun problème, vous pouvez acheter un NOIL Solex 3800 directement auprès de la start-up, à partir de 999 €. Là encore, ce tarif peut grimper à 1 999€ selon votre situation (revenu fiscal, professionnel ou particulier, ZFE ou hors ZFE). Un excellent rapport qualité/prix, qui permettra de transmettre le légendaire VéloSoleX aux générations actuelles et à venir. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Test NOIL Solex 3800 : l’avis Cleanrider
NOTE GLOBALE | |
Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
On a aimé | On a moins aimé |
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Excellent, il ne manque plus qu’une R5 et un ID Buzz dans le garage