Avec son cadre ouvert, ses équipements complets, et un tarif compétitif, l’ADO Air 28 Pro se distingue dans la gamme des vélos électriques de ville grâce à sa transmission à courroie couplée à un moteur aux vitesses automatiques intégrées. Peut-il figurer parmi notre classement des meilleurs vélos électriques urbains ? Nous l’avons testé pendant plusieurs semaines pour évaluer ses performances.
ADO, abréviation de « A Dece Oasis« , un terme portugais signifiant « une oasis de 10 ans« , est un fabricant asiatique qui se positionne sur un segment légèrement plus premium que la moyenne des marques proposant des vélos exclusivement en ligne. La marque offre non seulement une gamme cohérente de vélos, mais aussi un véritable service client, incluant des centres techniques physiques en Angleterre, Allemagne et Pologne. Malheureusement, pour la France, le service est uniquement téléphonique.
L’entreprise nous a confié l’ADO Air 28 Pro, un vélo de ville électrique avec cadre ouvert, équipé d’un système électrifié Bafang avec vitesses intégrées. Une proposition intéressante, surtout à ce tarif – 1 899 € hors promotion – qui inclut une transmission par courroie, idéale pour un usage urbain. Le vélo, qui pèse 21,5 kg, peut être personnalisé avec un panier avant ou une batterie secondaire au format gourde. Deux coloris sont disponibles : blanc crème et gris, comme le modèle que nous avons testé.
Technologie : du Bafang à boîte automatique
Avec la popularité croissante des vélos électriques, particulièrement en milieu urbain, les fabricants s’efforcent de proposer des modèles toujours plus simples à utiliser, notamment grâce à des vitesses automatiques. C’est dans cette optique qu’ADO a choisi d’intégrer un moteur arrière Bafang H700. Modeste avec un couple de 40 Nm, ce moteur n’est pas destiné aux randonnées avec fort dénivelé.
Son atout réside dans ses deux vitesses, changées automatiquement grâce à un capteur de couple qui ajuste le rapport lorsque nécessaire, du moins en théorie. Ce moteur est associé à une batterie de 345,6 Wh, logée dans le tube de selle. Celle-ci peut être ajustée en hauteur, car la selle y est fixée. L’autonomie annoncée est de 100 km, mais pour prolonger l’utilisation, une batterie secondaire de 201,6 Wh est disponible.
Un moteur qui est associé à une batterie de 345,6 Wh. Celle-ci est de type tige de selle et se loge ainsi dans le tube de selle tout en pouvant être ajustée en hauteur, la selle étant fixée dessus. L’autonomie est donnée pour un maximum de 100 km et, si cela ne suffit pas, il est possible de réaliser quelques kilomètres supplémentaires avec la batterie secondaire au format gourde de 201,6 Wh.
Six niveaux d’assistance sont à la disposition du cycliste. Pour être plus précis, on trouve deux modes de conduite, Eco ou Sport, chacun proposant ensuite trois degrés d’assistance différents (de PAS 1 à PAS 3). Une commande relativement basique permet de jongler entre ces modes, en plus de proposer l’allumage et l’extinction du vélo ou de l’éclairage.
Le grand écran couleur est bien lisible en plein jour, affichant des informations comme la vitesse, le kilométrage, la vitesse moyenne, le niveau de batterie et celui d’assistance. Cependant, l’indicateur de batterie manque de précision, obligeant à consulter l’application mobile pour connaître exactement le pourcentage restant.
Ce vélo est connecté via Bluetooth à l’application ADO Ebike, disponible sur iOS et Android. Celle-ci offre des fonctionnalités de base, telles que le suivi du kilométrage ou la durée des trajets, ainsi que le pourcentage de batterie restant. On y trouve également un guidage GPS, bien que basique, et quelques réglages avancés pour le vélo, sans grand intérêt.
Confort : parfait en ville, moins sur chemins
Vélo de ville par essence, l’ADO Air 28 Pro se montre surtout confortable dans cet environnement. Le confort postural passe tout d’abord par la possibilité de régler l’inclinaison et la hauteur du guidon grâce à une potence ajustable. De quoi adopter une posture dos droit ou légèrement courbé vers l’avant, selon ce que l’on préfère. La hauteur d’assise est évidemment réglable, mais attention à serrer très fermement la vis présente sur le tube de selle, sans quoi on se retrouvera assez vite en bas. Un élément à revoir selon nous.
Et, si l’on trouve des poignées ergonomiques en similicuir, celles-ci ne soulagent cependant pas autant les poignets que l’on aurait aimé. La selle est pour sa part correcte, assez large et réglable aussi bien en profondeur qu’en inclinaison. Celle-ci ne met pas trop à mal le fessier, même si un modèle en gel ou ergonomique sera recommandé pour les plus sensibles.
La fourche avant est par ailleurs suspendue, mais son origine ainsi que ses spécifications ne sont pas données par le fabricant, ni lisibles sur celle-ci. Dans tous les cas, celle-ci se contente du minimum en gommant les tressautements de la route tout au plus. Ne comptez pas sur un réel amortissement sur chaussée dégradée. Les pneus Chaoyang Flying Diamond, bien que de belle section (28 x 1,75″), ne participent que moyennement au confort général.
Équipement : un vélo à clignotants !
Nous n’avons trop rien à redire sur le degré d’équipement du vélo qui se montre assez complet. Les garde-boue sont là, même si l’on regrette qu’ils ne soient pas extrêmement plongeants à l’avant comme à l’arrière. Sur des flaques d’eau, ils n’épargneront malheureusement pas votre bas de pantalon.
La béquille latérale est ajustable en hauteur et maintien parfaitement le vélo en place. Et si le panier avant est en option – des œillets de fixation sont présents pour le fixer – on apprécie de trouver un porte-bagage arrière capable de tenir 25 kg de charge. Parfait pour y installer un siège enfant par exemple.
Pour l’éclairage, on trouve tout d’abord un feu avant à deux leds de bonne puissance. Suffisant pour évoluer en ville le soir dans des rues éclairées. A l’arrière, le feu est fixé sur le porte-bagage. Assez stylé, il n’intègre pas de fonction stop, mais propose en revanche des clignotants, à défilement qui plus est ! Un complément de sécurité qui est génial en milieu urbain. La commande de ces clignotants est située juste sous la commande de l’assistance électrique, sur la gauche du guidon. On ne va pas se mentir : cette commande a une apparence hideuse, indigne du design général du vélo. Ça fonctionne bien cela dit !
Côtés finitions, l’ADO Air 28 Pro souffle le chaud et le froid. D’un côté, il est appréciable de se trouver face à un cadre aluminium dont la majorité des soudures sont polies. Cela donne un certain charme au vélo. Mais, de l’autre, on regrette que les câbles ne soient pas mieux intégrés, avec notamment toute une partie qui ne traverse pas les tubes et une autre, particulièrement exposée, juste sous le pédalier.
L’écran est également exposé, une chute à vélo ou une fausse manœuvre avec le guidon pourrait assez vite être synonyme de choc avec celui-ci, au risque de l’endommager. Une meilleure intégration sur la potence aurait été préférable.
Conduite : moteur léger, pneus à changer
En ville, ce vélo électrique se montre globalement plaisant à conduire. Le moteur se montre discret, même s’il n’est pas le plus silencieux de sa catégorie. Le passage automatique des deux vitesses se fait de manière intelligente, au bon moment. Un vélo qui ne nécessite pas de réfléchir pour changer ses vitesses avant de s’arrêter. C’est tout ce que l’on demande en ville, et cela, il le fait bien.
En revanche, il ne faudra pas viser de grosses montées. L’amplitude offerte par les deux vitesses, combiné à l’usage d’une courroie, d’une résistance élevée du moteur et à un couple peu élevé (40 Nm, on le rappelle) donne lieu à un vélo un peu balourd. Nous ne le cachons pas : nous avons dû descendre du vélo pour gravir une route viticole extrêmement pentue. Montée que nous arrivons à assumer musculairement avec nos VTC et VTT classiques en temps normal.
La tenue de route est également à considérer sur ce vélo. Sur macadam sec, on s’y retrouve, avec un vélo qui glisse très rapidement à 25 km/h et qui, s’il dispose d’une précision de pilotage un peu floue, procure une bonne stabilité. En revanche, sur sol mouillé ou sur sentier (sol sableux, petits gravillons), les pneus se montrent très instables ! Évitez d’acheter ce vélo si vous souhaitez sortir en randonnée.
Les freins sont pour leur part moyen, tout au mieux. La progressivité est là, le mordant un peu moins. Les freinages d’urgence sont par ailleurs mal maîtrisés, la faute à une fourche au dynamisme discutable, aux pneus qui manquent d’adhérence et sans doute aux plaquettes qui sont de piètre qualité – la référence de ces freins nous est inconnue.
Autonomie : jusqu’à 45 km
La batterie logée dans le tube de selle se contente de fournir 345,6 Wh. Difficile d’imaginer tenir les 100 km d’autonomie annoncés par le fabricant. Dans la pratique, on se situera plutôt aux alentours de 40 km avec l’assistance à son maximum et 45 km en jouant entre les différents modes. Ce n’est pas catastrophique pour autant et suffisant pour un usage quotidien en ville.
La recharge peut se faire à même le vélo ou en délogeant la batterie, ce qui se fait rapidement. Le chargeur de 2 A permet ensuite de faire le plein en un peu plus de 3 heures.
Essai Ado Air 28 : le bilan de la rédaction
L’ADO Air 28 Pro s’inscrit comme une option intéressante pour les citadins en quête d’un vélo électrique accessible et bien équipé. Son système de vitesses automatiques, sa transmission par courroie et son cadre ouvert en font un compagnon idéal pour les déplacements urbains. Cependant, malgré ses atouts, il montre ses limites dès que le terrain devient plus exigeant, notamment sur les pentes ou les chemins accidentés. La faible autonomie, bien en deçà des promesses du fabricant, ainsi que certains choix techniques discutables comme les pneus ou les freins, rappellent qu’il s’agit d’un vélo conçu avant tout pour la ville et non pour partir en randonnée.
Les points positifs
- Finition du cadre
- Courroie
- Boîte automatique à deux vitesses
- Clignotants intégrés
Les points négatifs
- Moteur faiblard en montée
- Fourche aussi floue que peu dynamique
- Pneus de piètre qualité
- Freins qui manquent de mordant