Le Cannondale Mavaro Neo SL 1 Low StepThru © Fabien Pionneau / Cleanrider
Conçu pour le quotidien et le vélotaf, le Mavaro Neo SL de Cannondale se veut à la fois élégant, confortable et performant. De belles promesses qui ne l’empêchent pas de se positionner comme l’un des vélos électriques les plus abordables du fabricant américain.
Nul besoin d’un vélo suréquipé pour se rendre au travail ou faire ses courses. Il faut néanmoins un vélo suffisamment polyvalent, assez performant pour éviter d’arriver en sueur et si possible assez simple à utiliser et à entretenir. C’est avec ce cahier des charges que Cannondale a développé son Mavaro Neo SL, que nous avons testé dans sa version Low Stepthru, c’est à dire à cadre bas, pour un enjambement plus facile.
Le Mavaro Neo SL est en quelque sorte une version allégée du Mavaro Neo SL, le vélo urbain phare de Cannondale. Son design est ainsi affiné avec notamment une batterie plus compacte et invisible, car intégrée au cadre et inamovible (hors opération de maintenance), ainsi qu’un moteur plus discrètement logé dans le moyeu de la roue arrière. De quoi économiser quelques grammes par la même occasion, bien que le vélo reste assez lourd — nous l’avons pesé à 25 kg (taille L, avec pédales).
S’il n’est pas plus léger, c’est en raison de son équipement qui doit le rendre à la fois pratique et confortable : large selle, fourche suspendue, porte-bagages, poignées ergonomiques, garde-boue… Autant d’éléments indispensables à un usage quotidien.
Cannondale a néanmoins cherché à rendre son Mavaro Neo SL le plus abordable possible. La version Neo SL 1 que nous avons testée s’affiche ainsi à 2499 €, tandis que la version Neo SL 2 coûte 200 € de moins (transmission et accessoires plus bas de gamme). On n’est pas dans l’entrée de gamme, mais cela suffi à en faire les vélos électriques les moins chers de la gamme Cannondale.
Technologie : moteur moyeu Bafang et batterie intégrée
Qui dit moins chers, dit aussi moins bien équipés. Si Cannondale nous a habitués à des moteurs pédaliers Bosch sur la plupart de ses vélos, il faut ici se contenter d’un moteur moyeu arrière signé Bafang. Moins cher qu’un moteur central, ce type de moteur ne délivre pas un aussi bon agrément. Le moteur Bafang du Mavaro Neo SL s’avère néanmoins assez puissant, délivrant une puissance maximale de 350 W (250 W nominal) et un couple de 45 Nm.
Ce moteur est alimenté par une batterie intégrée au tube diagonal. Sa capacité de 360 Wh offre selon Cannondale jusqu’à 108 km d’autonomie au Mavaro Neo SL. On ne peut la retirer sans outil, sa recharge devant se faire directement depuis le connecteur du vélo.
L’assistance électrique se contrôle via deux boutons intégrés au compteur, lequel intègre un écran monochrome rétroéclairé. On y trouve aussi une gâchette pour enclencher le mode boost. Côté transmission, on profite ici d’une MicroShift Acolyte à 8 vitesses (plateau de 38 dents et cassette 12-42 dents), offrant un développement assez large pour affronter de grosses montées tout en temps assurant une bonne vitesse de pointe sur le plus grand braquet.
Confort : la route avant tout
Le Mavaro Neo SL est fait pour rouler en ville et sur la route. Grâce à son guidon placé assez haut, il offre une position de conduite à la hollandaise, assez redressée, évitant de courber l’échine et assurant une meilleure vision de la route au milieu de la circulation. La potence n’est hélas pas réglable et il faudra donc faire avec l’unique position proposée.
Les poignées ergonomiques Ergon offrent pour leur part un bon accueil et se terminent par des cornes (bar-ends) qui donnent l’occasion de changer de prise afin de réduire la fatigue sur les longues distances.
Du côté de l’assise, le confort est également bon grâce à une selle bien large et rembourrée, correspondant bien à la position de conduite dos droit. Elle montre toutefois ses limites lorsque le rêtement routier se dégrade ou quand on roule sur des pavés ou tombe sur des nids de poules. L’absence de tige de selle suspendue se fait alors sentir.
À l’avant en revanche, La fourche SR Suntour NEX remplit son office et préserve nos avant-bras des secousses grâce à son débattement de 50 mm. Il ne s’agit toutefois pas de la plus évoluée des fourches et elle ne fait pas de miracle non plus sur des routes pavées, par exemple.
Heureusement, on peut compter sur des pneus Schwalbe Big Ben de 27,5 pouces de bonne qualité. Grâce à leur section de 2 pouces, leur bon volume d’air aide à absorber les vibrations.
Équipement : l’essentiel pour le quotidien
Malgré son tarif sensiblement inférieur à ceux des autres vélos urbains de Cannondale, le Mavaro Neo SL profite de belles finitions. Ses soudures sont encore visibles, mais lissées, les assemblages soignés et les passages de gaines relativement discrets. Nous n’en attendions toutefois pas moins d’un vélo à près de 2500 €, dans la mesure où la concurrence propose elle-aussi de beaux vélos sur ce segment tarifaire.
La batterie totalement intégrée contribue à l’allure élancée du vélo, mais cela se fait au prix de l’impossibilité de la retirer pour la recharger. Dans le même esprit, son porte-bagages ne paraît pas envahissant. S’il ne supporte que 18 kg, sa compatibilité Racktime 2.0 lui permet d’accueillir simplement plusieurs accessoires.
Réservé à la version SL 1, l’antivol de cadre est un plus pour améliorer la sécurité du vélo et autoriser des arrêts minute sans trop craindre de voir quelqu’un repartir avec.
L’éclairage du Mavaro Neo SL 1 n’a pas non plus été négligé. Contrairement au SL 2 qui doit se contenter d’un phare Lezyne E65 — pas ridicule au demeurant —, notre SL 1 de test a droit au Lezyne Pro E115, quasi deux fois plus lumineux et disposant d’un système permettant de faire des appels de phare. Pratique en ville pour mieux signaler notre arrivée.
Ce phare offre un large faisceau sur les premiers mètres, pour mieux voir ce qui se trouve juste devant notre roue, en particulier dans les virages. Le faisceau se prolonge assez loin, autorisant une conduite hors agglomération sur routes non éclairées.
Conduire sous la pluie ne pose pas de problème non plus, grâce aux garde-boue du Mavaro Neo SL. Celui de la roue avant descend assez bas pour préserver les chaussures, bien que l’on recommande malgré tout le port de guêtres s’il s’agit d’effectuer des trajets quotidiens avec des chaussures de ville, par exemple.
En revanche, on regrette que le Mavaro Neo SL se passe de carter de chaîne et se contente d’une simple protection de plateau. Le risque de salir son bas de pantalon n’est pas négligeable — pince pantalon ou guêtres recommandés.
Conduite : un bon rouleur qui manque de naturel
Cannondale n’a plus rien à prouver en matière de conception de vélos dynamiques et le prouve une fois de plus avec ce Mavaro Neo SL. S’il n’est pas le plus léger ni le plus agile de la gamme, son comportement routier est tout à fait sain. Son cadre a beau être ouvert, il conserve ce qu’il faut de rigidité et ses roues sont d’assez bonne qualité pour rouler efficacement.
Les 25 kg du vélo se font toutefois sentir et le besoin d’assistance électrique avec. On peut heureusement compter sur les 45 Nm du moteur Bafang G020 pour nous propulser rapidement jusqu’à 25 km/h. Les modes d’assistance sont bien dosés, le premier suffisant tout juste à compenser le poids du vélo, tandis que le dernier permet de venir à bout des plus grosses montées.
Malheureusement, Cannondale n’a intégré qu’un capteur de cadence pour la gestion de l’assistance. En l’absence de capteur de couple qui détecterait la pression exercée sur les pédales, c’est leur seule rotation qui déclenche l’assistance. Sans surprise, le pédalage manque de naturel et l’on peut très bien se contenter de faire semblant de pédaler en utilisant un petit braquet pour laisser le moteur nous faire avancer. Une technique déconseillée, car cela fatigue le moteur et augmente considérablement sa consommation d’énergie, mais le risque de se retrouver dans cette situation est réel ; surtout si l’on n’exploite pas correctement les 8 vitesses à notre disposition.
Avec un usage raisonnable de l’assistance, le Mavaro Neo SL s’avère toutefois assez agréable à rouler. On dépasse facilement les 30 km/h avec son plus grand braquet, mais on aura bien besoin de son plus petit pour venir à bout des grosses montées sans trop souffrir. Le moteur a beau développer 45 Nm, le vélo ralentit sensiblement quand la pente se fait trop raide. Il ne faut pas espérer tout gravir à plus de 20 km/h avec le Mavaro Neo SL.
L’assistance est néanmoins assez volontaire et l’on apprécie la gâchette au guidon que l’on active facilement avec le pouce pour profiter d’un boost du moteur. Pratique pour redémarrer au feu ou finir de monter une rue un peu pentue.
Mieux vaut tout de même profiter de la transmission à 8 vitesses MicroShift Acolyte qui fait plutôt bien son travail sur ce type de vélo. Au moment de freiner, on peut compter sur des freins hydrauliques Tektro HD-275 à disques de 160 mm.
De quoi arrêter le vélo lancé à 25 km/h et chargé à 85 kg en seulement 3 m environ sur sol sec. Rien d’exceptionnel, mais le freinage se montre assez sûr et progressif.
Autonomie : une petite batterie qui ne fait pas de miracle
Avec une capacité de batterie de 360 Wh et une assistance déclenchée par la simple rotation du pédalier, nous n’attendions pas une grosse autonomie de la part du Mavaro Neo SL. Loin des 108 km annoncés par Cannondale en tout cas, qui correspondent sans doute à des conditions optimales d’utilisation (pas de dénivelé, vélo faiblement chargé et mode 1). De fait, notre test d’autonomie réalisé avec le mode d’assistance maximal ne nous a permi de rouler que 28 km (avec 300 m de dénivelé positif) en mode d’assistance maximum. Sans faire semblant de pédaler cependant, mais sans forcer non plus.
La recharge n’est heureusement pas trop lente avec le chargeur 4 A fourni. Le plein est fait en moins de 3 h. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’ajouter une seconde batterie au Mavaro Neo SL. Elle vient se fixer sur le tube diagonal et double l’autonomie. Il faut accepter de sacrifier l’esthétisme du vélo et de l’alourdir un peu — en allégeant au passage le compte en banque —, mais c’est une bonne solution pour qui n’aurait besoin de plus d’autonomie que ponctuellement, pour les balades du week-end par exemple.
Essai Cannondale Mavaro Neo SL : le bilan de la rédaction
Élégant et plaisant à rouler, le Mavaro Neo SL de Cannondale est un vélo à assistance électrique bien adapté à un usage quotidien. Son assistance manque en revanche de naturel et sa petite batterie inamovible peut être un problème si l’on n’a pas de prise électrique à côté du vélo. D’autant que sa modeste autonomie implique des charges assez fréquentes. Si le design n’est pas votre priorité et que votre budget le permet, d’autres vélos dans cette gamme de prix offrent des prestations plus convaincantes, avec un moteur central et une batterie amovible notamment.
Les points positifs
- Design et finitions
- Position confortable
- Équipement complet
- Batterie optionnelle
Les points négatifs
- Assistance peu naturelle (pas de capteur de couple)
- Faible autonomie
- Batterie inamovible