Source : M.Lauraux/Cleanrider
Nouveau fleuron de la branche vélo électrique Btwin, ce nouveau Decathlon LD 920 E met en avant sa transmission automatique et sa grande autonomie pour séduire. Assez pour devenir une référence ?
En 2022, Decathlon vendait encore un « vieux » vélo électrique urbain, l’Elops LD 920 E Connect. Malgré sa base désuète avec son cadre hollandais décliné à toutes les sauces et à batterie arrière, la marque montrait sa volonté de se moderniser en proposant une connectivité via une application.
Il apparaissait alors comme une évidence qu’une nouvelle génération de vélos électriques urbains Btwin était en gestation chez Decathlon. L’enseigne sportive a ainsi proposé en guise d’amuse-bouche le LD500E, bien plus dans son époque, mais positionné en entrée / milieu de gamme. Le renouveau vient finalement avec le LD920E, pris en mains en février dernier en modèle de présérie et qui, il faut bien l’avouer, nous avait sacrément bluffé.
Nous étions donc impatients de réaliser un vrai essai de plusieurs jours à son guidon, et juger ce nouveau fleuron Btwin, disponible depuis mi-septembre 2023. Ses nettes différences avec l’ancien modèle – mais toujours vendu – légitiment-elles le bond tarifaire tutoyant les 3 000 € ?
Decathlon nous a mis à disposition la version à cadre haut de taille M. Celle-ci existe également en L et XL. Une déclinaison à cadre ouvert est également proposée en taille S, M et L. Bien plus haut de gamme que son prédécesseur à 1 890 €, le Decathlon LD 920 E version Btwin lancé en septembre 2023 est au tarif de 2 999 €. Un certain montant, surtout face au petit frère LD 500 E à 1 499 €. Or, il est finalement très compétitif au regard des prestations : boîte auto, moteur 65 Nm très vif, tout équipé, écran central, appli et grande batterie.
Comme tout vélo électrique Decathlon, le LD 920 E profite de la force du réseau de plus de 320 magasins en France. En parallèle, des visios découvertes ou des essais en magasin sont organisés pour le lancement, pour ceux n’étant pas familier avec le vélo électrique. De plus, en cas de réparation ou entretien, la marque met en avant ses ateliers disponibles sur ses sites et visibles même via l’appli. Bien entendu, un vélociste pourra aussi prendre en charge les pièces d’usure, mais pas le moteur qui restera la chasse gardée de Decathlon.
Confort : moyen malgré les efforts
En tant que vélo électrique de ville, ou péri-urbain à la limite, le Decathlon LD 920 E n’a pas pour qualité première le confort. Le VAE est presque totalement rigide, ayant une tige de selle fixe et seul un coussinet de suspension positionné entre la fourche et le cadre venant ajouter un peu d’amorti.
Soyons honnêtes, nous n’avons pas vraiment senti les 30 mm de débattement de ce coussinnet, surement trop faible pour compenser les trous et sauts de trottoirs des pistes cyclables parisiennes. On a également emmené ce LD920E sur les pavés et sur les chemins, mais ce n’est clairement pas ses terrains de jeu, tant il vibre sur les premiers et renvoie les chocs sur les seconds. Malgré sa carrure suggérant presque un VTC électrique, ce Decathlon reste un vélo électrique de ville.
En restant fidèle au bitume et pistes cyclables, les pneus Vittoria E-Randonneur sont agréables et filtrent correctement les aspérités. Leurs flancs étroits pour un gros vélo jouent la faible résistance au roulement, mais ne participent pas à l’effort de confort.
La selle est en revanche bien plus agréable. Ce modèle maison sobrement nommé « 60 » propose une structure moussée qui ne résiste pas si mal aux sessions de 30-40 km que l’on a réalisées. Après, il faut dire que la position avancée du corps joue en sa faveur (le poids est réparti à moitié sur le guidon). Les poignées sont par ailleurs très adhérentes et confortables, mais leur usure est à surveiller, car celles-ci se montraient déjà bien abîmées sur notre modèle d’essai au faible kilométrage. Véritable point faible ou utilisateurs précédents peu soigneux ? Difficile à dire.
Équipement : le principal est présent
Vélo de ville conçu pour le vélotaf intensif, le Decathlon LD920E n’oublie rien. Il reçoit de série une béquille, stable et robuste, certes trop en arrière, rendant l’avant du vélo un peu léger sur certains terrains. Les garde-boues tubulaires, en aluminium bien rigides, sont de la partie pour protéger des projections. Ils auraient pu être un poil plus longs sur l’arrière des roues (bavette ?), car on note de la saleté sur le cadre et nos chaussures après une session pluvieuse. Au moins la chaîne dispose d’un carter supérieur pour éviter de se salir les pattes.
Obligatoire, la sonnette équipe le guidon, mais trop petite avec un levier aussi fin qu’un trombone et tournant à chaque utilisation. Il faut constamment réajuster sa position, clairement pas un équipement digne d’un vélo à 3 000 €. Le porte-bagages arrière est aussi de série. Supportant 27 kg, il est étroit sans compatibilité MIK, mais accepte selon la marque tous les accessoires Decathlon Btwin.
Pour la sécurité, l’antivol bloqueur de roue arrière vient assurer les arrêts-minutes. Ce type de cadenas représente également une sécurité supplémentaire en cas de stationnement avec d’autres antivols. Nous avions, par exemple, la chaîne proposée en option. Celle-ci se fixe sur le ring lock, mais l’on conseille toutefois un U supplémentaire pour la roue avant.
Concernant l’éclairage, il est automatique à l’allumage, un bon point ! Le phare avant de 30 lux est puissant de nuit, même si l’on ne voit pas grand-chose au-delà de 10 mètres. On regrette par ailleurs qu’il ne soit pas ajustable en inclinaison. Le feu arrière est intégré au garde-boue de façon stylée avec ses trois leds verticales, bien visibles, mais sans fonction stop, dommage ! Ce feu arrière reste toutefois allumé pendant 4 minutes après coupure du vélo, étrange.
Conduite du Decathlon LD920E : le pied du moteur-transmission
L’élément clé mis en avant par Decathlon sur ce vélo électrique, c’est bien le moteur Owuru. En position centrale, il est l’œuvre de la start-up belge E2Drives, et a séduit au point d’être une des innovations phares Decathlon de 2022.
La particularité de ce moteur pédalier est d’intégrer une transmission variable continue au sein même du bloc moteur. C’est la différence entre un vélo électrique à vitesse unique et un modèle équipé d’une transmission déportée type Enviolo qui se loge pour sa part dans le moyeu arrière. Avec ce duo moteur-transmission Owuru, le Decathlon LD 920 E est une merveille à utiliser. Pour coller au mieux à l’utilisateur, le système demande de renseigner sa cadence de pédalage, que l’on trouve en quelques minutes si l’on n’est pas familier avec ce paramètre. Nous avons réglé à 60 tours par minute de notre côté, une fréquence que le bloc Owuru tente de délivrer à n’importe quelle vitesse.
C’est un peu brouillon au début, avec une impression de mouliner dans le vide si l’on est un peu sportif ou impatient au démarrage. Sans doute que la réponse du couple de 65 Nm – similaire à un Bosch Performance Line ou un Shimano E6100 – est un peu tardive. Mais une fois lancé, le système répond parfaitement bien. Ainsi, on n’a plus aucun geste à faire, ni pousser, tourner ou appuyer un bouton, ni aucune coupure due à un passage de vitesse. Signalons quelques petites vibrations ponctuelles dans le pédalier autour de 18-20 km/h, mais rien de méchant.
Pour être assez clairs : il suffit de pédaler à la cadence définie (60 tr/min dans notre cas), et le moteur adapte automatiquement régime et transmission pour que le cycliste n’ait qu’un effort limité à produire. C’est simple, intuitif et cela évite de se débattre avec des vitesses. Un peu le même genre de confort qu’on pourrait avoir en voiture en ayant une boîte de vitesses automatique.
Un système qui trouve ses limites une fois la batterie à plat
On est donc libéré lors de la conduite ! Et c’est d’ailleurs extrêmement fluide jusqu’à 26 km/h, où l’assistance reste encore active. Il faut appuyer plus fort sur les mollets pour aller au-delà, mais sans avoir à forcer la cadence ou mouliner, car le Decathlon LD 920 E garde la cadence définie, de même en descente avec des pointes faciles à plus de 40 km/h.
Le contrecoup, c’est la conduite hors assistance électrique. Il faut savoir que le VAE possède ici trois modes, avec un Boost délivrant tout le potentiel, un Tour déjà très suffisant pour les plats et faux-plats montants, et un Eco un peu plus fainéant. Lorsque l’on atteint moins de 20 % de batterie, le LD 920 E coupe automatiquement le Boost, Tour devenant alors le mode maximal utilisable. Rebelote sous 10 % avec seulement le mode Eco accessible. À 5 %, Decathlon coupe tout.
Cela nous a surpris, nous qui comptions terminer les derniers km de notre trajets avec une puissance minimale. Nous sommes alors restés bons pour une belle séance sportive, car le système Owuru cafouille en musculaire. Le braquet trop bas au démarrage se révèle ensuite trop haut une fois lancé. Heureusement, on peut toujours jouer avec la cadence, mais il faut le faire en permanence, l’opposé de la simplicité apporté par le mode électrique.
Un comportement sain, sauf en freinage sur sol mouillé
Au global, on adore tout de même cet Owuru. Le Decathlon LD 920 E est aussi très agréable à manœuvrer, malgré son poids de 27,5 kg mesuré par nos soins. La position légèrement active (penchée) vient participer au dynamisme, avec des pneus fins faciles à diriger, et l’on se prend parfois à piloter comme sur un engin fitness.
Les pneus aident bien sur le sec et les Vittoria E-Randonneur nous ont aussi rassuré sur sol mouillé. Mais, si cela va en conduite, cela n’est pas le cas lors du freinage où la tenue de route de la roue arrière devient clairement périlleuse. Le frein vient prématurément bloquer la roue, faisant déraper systématiquement à pression même modérée.
Malheureusement, un freinage d’urgence nous a même fait lourdement chuter, bien qu’en ligne droite et à 15 km/h. Après vérification, ce n’est pas isolé puisque d’autres confrères l’ont constaté sur d’autres exemplaires. Dommage, car le freinage sur sec est très rassurant et progressif, avec des leviers agréables.
Autonomie : une grosse batterie pour une autonomie correcte
En transportant la batterie, sa lourdeur devait nous rassurer quant à l’autonomie. Avec une capacité de 702 Wh, on se disait pouvoir atteindre 70, voire 80 km sans problème, ce que font les vélos similaires avec du Bosch ou Shimano. Néanmoins, force est de constater que le moteur est gourmand en énergie, puisque nous n’avons pas dépassé les 65 km avec le mode Boost activé. Nous avions pourtant une conduite dynamique, tentant de passer le cap des 26-27 km/h autorisés par le Decathlon LD920E – de quoi soulager par moments le moteur.
Pour comparaison, nous avons réalisé un second trajet sur sol humide, nous ayant donné plutôt 60 km, et un troisième en mode intermédiaire Tour livrant également 65 km après mesure (peut-être par temps un peu plus froid, 10°C vs 15-20 °C pour les autres). Or cela n’explique pas l’écart avec la théorie, Decathlon promettant 80 km en Boost et 110 km en Tour. Le temps compté – 1 semaine – ne nous a pas permis de vérifier plusieurs fois nos mesures ni un roulage en mode Eco.
En revanche, une fois déchargée, on a aimé manipuler la batterie. C’est aussi nécessaire puisque le LD920E n’a pas de prise sur le vélo. Un oubli ou volonté de ne pas rajouter un élément vulnérable aux intempéries ? En tout cas, le bloc pesant près de 5 kg facilite son transport via sa poignée, chose rare que seules certaines Bosch possèdent.
C’est aussi très facile à remettre dans son socle, enfin, si on a de la chance. On trouve facilement la base inférieure pour rabattre avec un clic rassurant. On émet toutefois une petite réserve sur les joints entourant le cache (que n’a pas le petit frère LD 500 E). D’abord, car ils sont déformés sur notre modèle relativement neuf, et se bloquant parfois dans l’interstice. Le vélo perd donc son imperméabilité à ce niveau en cas de pluie. Il faut parfois s’y reprendre en tenant le joint à plusieurs endroits pour enclencher de manière parfaite l’accumulateur.
On apprécie ensuite la belle longueur de câble (2,8 m) du chargeur 4 A. Celui-ci délivre une recharge très rapide avec à peine 3 heures nécessaires pour passer de 5 % à 75 %, et une autre heure pour aller aux 100 %. Finalement, c’est plus rapide que les 4,5 heures annoncées !
Technologie : une application Decathlon à moderniser
Decathlon a sans nul doute voulu imiter Bosch ou Specialized, tous deux excellents sur l’expérience de leurs écrans. Celui de Decathlon fait cependant corps avec la potence, comme une trottinette. Le LD 920 E éprouve donc cet écran inédit, de 2,5 pouces de diagonale.
À fond noir et polices violettes (en Boost, jaunes en Standard et vertes en Eco), il est moderne, aux quatre affichages à dérouler : vitesse (par défaut), pourcentage de batterie, autonomie restante et distance parcourue depuis l’allumage.
Non tactile, l’écran du Decathlon LD 920 E demande d’utiliser un joystick déporté allant de gauche à droite. Celui-ci permet de changer la cadence de haut en bas, quand deux boutons permettent de changer de mode d’assistance électrique.
L’écran est simple, mais pas si efficace qu’espéré, car on aurait aimé trouver l’autonomie en même temps que la vitesse. Decathlon a certes ajouté une jauge sous forme d’arc, mais celle-ci se montre peu intuitive et assez peu visible au premier coup d’œil. La marque intègre aussi une prise USB-C, afin de recharger son téléphone, donnant 1 A d’intensité (soit peu rapide). Autre élément supplémentaire, un bouton situé sous la commande de gauche enclenche l’avertisseur sonore électronique. Le son produit est néanmoins trop faible pour être entendu des autres usagers, à oublier donc.
Une appli un peu secondaire
L’application liée au vélo électrique est identique au précédent Decathlon LD 920 E Connect. On peut localiser son vélo en cas de vol, consulter des statistiques fines de chacun de ses trajets ou disposer de rapports hebdomadaires. Attention, transporter son engin dans une voiture peut fausser les données, car enregistrées en permanence via GPS.
Certaines fonctions semblent accessoires comme les périmètre d’alerte où le vélo rentre, car en l’absence de notification, il faut naviguer dans l’appli pour le savoir. Par ailleurs, l’état de la batterie ne renvoie aucune information, cette option paraissant non fonctionnelle. Nous étions toutefois sur un statut d’invité et non propriétaire, ce qui a pu jouer sur l’accès de certaines fonctions. Sachez que la fonction d’alerte en cas de mouvement est gratuite pendant un an, puis à 2 €/mois ensuite. En sus, il est possible de souscrire à une assurance de protection contre le vol, à 14 €/mois auprès de Laka.
L’avis de Cleanrider
NOTE GLOBALE | |
Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
Très agréable à manier, le Decathlon LD 920 E est surtout un superbe vélo électrique de par son moteur Owuru à transmission continue électrique. Pas de vitesse, le VAE se charge de conserver la cadence préférée de son utilisateur à n’importe quelle vitesse. Un plus en utilisation urbaine intensive, car ce vélo s’y restreint en absence de véritable fourche suspendue, le confort étant sommaire hors bitume. Et si nous avons apprécié les freins revêtement, ils laissent à désirer sur sol mouillé. Si la batterie utilisée est de forte capacité, l’endurance en assistance électrique reste toutefois assez classique. Tout n’est donc pas parfait, mais comme souvent chez Decathlon, le positionnement tarifaire fait la différence par rapport à la concurrence.
On a aimé | On a moins aimé |
|
|
J’ai acheté un vae 540 e début octobre, à priori un bon vélo pour mon usage. Mais decathlon côté service bof, le réglage du dérailleur n’était pas bon, donc retour au magasin (je n’habite pas à côté). Pour obtenir la prime, il faut le certificat d’immatriculation : micmac entre le magasin et le service client encore un aller retour pour rien. Pas de geste commercial. Pour une société de cette envergure, c’est juste lamentable.
C’est la même impression que j’ai de l’enseigne