Le premier vélo à assistance de la marque tricolore Ellipse Bikes affiche un caractère en trois mots clés : simplicité, sécurité et efficacité. Autant passer une bonne semaine au guidon d’un exemplaire de pré-série pour le vérifier avant sa sortie officielle en avril 2023.
C’est l’histoire d’un groupe de copains. Ils sont en école d’ingénieur à Troyes et ne jurent que par le vélo. Le deux roues, c’est leur truc depuis des lustres, leur moyen de locomotion de tous les jours, leur passion commune. Alors, quand il faut imaginer un projet concret de fin d’études en 2020, les trois compères ne mettent pas longtemps à trouver le terrain d’expression adéquat. Mieux, ils vont répondre à une question qui les touche directement : à quoi ressemblerait notre vélo idéal ? La réponse prend d’abord la forme d’une petite reine musculaire, le M1. Son design futuriste et épuré plait tant que le trio se lance un nouveau défi. Cette fois, l’idée est de créer leur vélo électrique parfait. La réponse, c’est l’Ellipse E1 que nous avons pu tester dans sa version de pré-série pendant une semaine.
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Entre deux mondes
Dès le premier coup d’oeil, ce vélo donne l’impression d’être entre le passé et le futur. Entre un cadre sobre, presque classique, et une ligne ultra-travaillée (le gris lune de notre modèle d’essai joue surement dans cette double impression).
L’intégration parfaite des feux diurnes/nocturnes tant à l’avant qu’à l’arrière participe clairement à ce côté futuriste tout comme les lignes à la fois anguleuses et douces du cadre. Celui-ci est droit au passage, donc moins copain avec des jambes tendances bout de bois ou les plus petits cyclistes.
Le vélo électrique Ellipse n’est proposé qu’en deux tailles : standard et large. L’ensemble offre une sensation de sérieux et de robustesse avant même le premier tour de roue. Discret et intégré dans la roue arrière, le moteur est issu de Mivice. Doté de trois niveaux d’assitance, il développe jusqu’à 35 Nm de couple. La batterie de 360 Wh est aussi parfaitement intégrée dans le cadre. Elle est d’ailleurs amovible après un simple petit tour de clé. Un vrai plus pour une recharge itinérante, au bureau par exemple. Un plein de jus qui prend un peu plus de 3h sur une prise 220V.
Sensations de fixie
Les premiers kilomètres avec l’Ellipse E1 donnent le ton. Le confort moelleux n’est pas son principal atout. Ce vélo affiche plutôt un visage sportif. Ok, la selle est suspendue, mais elle est profilée et relativement raide. Le cadre lui aussi est rigide et les pneus « taille basse » font pleinement ressentir les aspérités du goudron dans les mains. On a presque des sensations de fixie à son guidon. En soi pas un défaut surtout en ville sur des bitumes bien lisses. D’autant qu’on atteint vite de belles vitesses avec l’E1 et que sa maniabilité d’ensemble est redoutable. Mais il ne faut pas s’attendre à un toucher de route soyeux. Les modèles de série devraient d’ailleurs troquer les pneus Mitas Longway contre des Michelin un brin moins raides. Surement un réel bonus pour des trajets un brin plus doux.
Il clignote !
L’Ellipse E1 est peut-être sportif, il n’en reste pas moins un vélo de ville. Et ses concepteurs l’ont équipé en conséquence. C’est certainement andouille de le mentionner, mais le combo béquille/garde-boue en aluminium est présent de série. Une béquille d’ailleurs montée sur l’arrière du cadre, vers la roue arrière, qui permet de libérer les pédales de toute emprise malvenue. On regrettera juste l’absence de porte-bagage, dont des attaches sont pourtant prévue sur le cadre. À ce prix (2 490€), ce serait pourtant la moindre des choses d’en avoir un d’office.
Heureusement, l’Ellipse E1 compense par un détail loin d’être anodin, surtout dans l’enfer citadin, par la présence… de clignotants oranges ! Ils sont nichés sur l’arrière du cadre et à chaque extrémité du guidon, histoire de prévenir les autres usagers de ses futurs changements de direction. Actionnables via des boutons placés près des pouces sur le guidon, leur activation est très simple (pression à gauche pour aller à gauche et inversement…). Il faut quand même un petit temps d’adaptation pour ne plus tendre le bras en amont d’un rond-point. Et puis, il faut aussi faire confiance aux autres usagers de la route, peu habitués à voir un vélo clignoter.
C’est sans conteste de nuit que le système est le plus pertinent. Un vrai plus à la longue niveau sécurité, c’est indéniable. Et tant qu’à parler éclairage et sécurité, autant mentionner la présence d’un véritable feu stop. L’ampoule arrière s’illumine de plus belle à la moindre décélération détectée. Là encore un moyen d’évoluer toujours plus sereinement en ville.
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L’Ellipse E1 vise très clairement à la sérénité de son cavalier. Qu’il soit présent ou non sur sa selle d’ailleurs. Car une fois garé, ce joli vélo aurait tout de la parfaite cible pour chapardeur de cycle. Pourtant si l’Ellipse E1 ne dispose pas d’un antivol physique intégré (dommage au passage), il est doté d’une alarme. Ainsi en pressant simultanément sur les deux boutons actionnant normalement les clignotants, on verrouille électroniquement le vélo. Et à la moindre petite secousse suspecte, même si la batterie principale n’est pas connectée, la sirène se fait entendre. D’abord gentiment si ce c’était une simple pichenette d’un vélo voisin en pleine manœuvre. Puis de plus en plus fort si l’E1 estime qu’on cherche à l’arracher de son propriétaire !
Pour déverrouiller le tout, il suffit de réaliser une combinaison de pressions sur les mêmes boutons et un signal sonore indique que l’Ellipse est prêt à repartir. Aucun risque non plus de devoir reprendre la route sans selle ou avec une roue en moins, puisque l’E1 dispose de boulons antivols à toutes ces sensibles extrémités.
Trop minimaliste ?
Sécuritaire, l’Ellipse E1 l’est très clairement. Mais est-il tout aussi endurant ? La marque annonce une autonomie de 70 km à pleine charge en n’utilisant que le premier des trois modes d’assistance dont dispose le vélo. Difficile de confirmer cette donnée puisque le tout petit écran de contrôle, bien que très lisible, est du genre avare en données. On y aperçoit la vitesse, le degré d’assistance, le niveau de la batterie et… c’est à peu près tout. Simple, mais peut-être un peu trop minimaliste.
On aurait aimé connaître l’autonomie restante en kilomètres et non en petits carrés blancs trop peu précis. Et puis un rappel de l’allumage des feux ne serait pas de trop. Une application dédiée viendra compléter l’équipement global et connectera votre smartphone au vélo. Elle permettra notamment de recevoir une alerte en cas de tentative de vol et d’obtenir des rappels liés à des aspects de révision (disques de frein, pneus etc.).
Léger manque de souffle
Mais assez parlé chiffres et boutons, place à l’action ! Sur route plane, l’assistance de l’Ellipse E1 est amplement suffisante pour lancer la bête et maintenir une vitesse plancher de 25 km/h sans forcer. La relative légèreté du vélo (17,6 kg) participe à sa nervosité d’ensemble. Le fait d’avoir une courroie de transmission et non une chaine offre même une agréable sensation de douceur dans l’effort. Cet appendice cranté en carbone permet de conserver son bas de pantalon propre en toutes circonstances et d’éviter le moindre entretien pendant quelques milliers de kilomètres. Au passage, gaffe à bien utiliser la sonnette, car les piétons n’entendent pas l’habituel cliquetis de la chaîne sur les pignons quand on les approche de dos.
À lire aussi Essai Moustache Lundi 20.3 : le meilleur des vélos cargos électriques ?Les niveaux d’assistance sont très facilement modulables via le petit écran. Il n’affiche certes pas assez d’infos, mais a le mérite en un clic vers le haut de grimper d’autant le niveau d’aide électrique quand une côte s’annonce. Les 35 Nm de couple offerts par le moteur de 250W sont suffisants sur le plat, mais un peu moins dès que le terrain s’incline. Si la montée est trop importante, il faudra même s’employer et parfois carrément se mettre en danseuse, une première avec un vélo électrique dans notre trajet habituel de test… Car du fait de sa transmission par courroie, l’Ellipse E1 n’a qu’une vitesse (plateau de 52 et pignon de 20). Ok, le moteur s’adapte à la pression exercée sur les pédales grâce à un capteur de couple, mais sa puissance n’est pas suffisante pour grimper haut sans goutte de sueur. Un parti finalement assez proche des vélos de Cowboy ou Vanmoof.
Il manque dans ce cas précis un mode d’assistance plus important, ou un moteur plus puissant. Voir les deux… Par contre, aucun souci en vue côté descente. Les freins à disque hydrauliques font parfaitement l’affaire pour contrôler la vitesse de la bête. Ils sont endurants et précis, même si notre modèle d’essai aurait mérité un bon petit réglage tant la course des poignées était importante (c’est une pré-série rincée par d’autres collègues, on lui pardonne).
Globalement, cet Ellipse E1 de pré-série n’a que très peu de défauts et offre énormément d’agrément. Il est chic, très bien équipé et pertinent pour un usage urbain quotidien avec peu de relief. Ce vélo est surtout très simple dans son dessin, son utilisation et sa conception. Mais il lui manque ce petit supplément de puissance pour en faire l’arme fatale des urbains pressés et un brin flemmards. Là, il aurait été clairement simple et funky… Surtout à 1990€ en précommande (2490€ ensuite) !
Test Ellipse E1 : le bilan
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