Test Ellipse E2 ST : que vaut ce vélo de ville électrique ultra-personnalisable ?

Ellipse E2 ST test VAE

©Cleanrider/M. Lauraux

Léger, aux nombreuses possibilités d’équipement, l’Ellipse E2 ST est un vélo électrique assemblé en France dont les charmes ne sont pas vraiment donnés. 

Les petites marques françaises de vélos électriques pullulent depuis plusieurs années. En pleine période Covid, Ellipse a pris le chemin assez original du segment du fitness avec son Ellipse E1, tout en lui proposant une version musculaire M1. La startup venue de Troyes passe aujourd’hui la seconde, avec un modèle sobrement nommé Ellipse E2 ST.

Un ST pour Step-Through donc cadre bas, illustrant le virage très urbain et vélotaf de ce VAE. Loin du dépouillement de son aîné, car très équipé, ce vélo électrique Ellipse veut conserver quelques éléments de filiation, à l’image des clignotants.

Aussi plus cher, à 2 090 €, le vélo électrique est aussi plus configurable que la grande majorité de ses rivaux, afin de pouvoir toucher le plus grand nombre. C’est aussi la solution pour lutter face à des concurrents proposant des catalogues de dizaines de références. Cette formule fonctionne-t-elle ? Cleanrider a pu tester l’une des configurations de l’Ellipse E2 ST, dotée d’une fourche et d’une tige de selle suspendues, du bloqueur de roue arrière, ainsi que d’un porte-bagages et une couleur payante. Prix total : 2 498 €… en précommandes. (On développe cela plus tard).

Ellipse E2 ST test vélo de ville électrique
©Cleanrider/M. Lauraux

Confort : des efforts limités

 

On vous précise donc avec transparence l’équipement de notre modèle d’essai, qui influence énormément notre ressenti. Car avec deux suspensions, nous n’avons probablement pas le même avis qu’une version de base rigide. Malgré ces options, le confort n’est pas exceptionnel.

La fourche suspendue n’offre que 50 mm de débattement, amortissant toutefois les petites imperfections et limitant les chocs en abordant les trottoirs pour emprunter certaines pistes cyclables. Surtout, la tige de selle suspendue est quasiment imperceptible, l’arrière de l’Ellipse E2 ST reste très raide et transmet la plupart des chocs dans le fessier. L’assise n’est pas non plus confortable, on évitera les longs trajets avec ce vélo électrique.

Ellipse E2 ST fourche rigide
Une version finale avec fourche rigide, où le garde-boue est mieux réglé. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Les pneus WTB Raddler (700 x 45 C), eux aussi en option, sont l’élément jouant le meilleur amorti du VAE troyen. Orientés tout-chemin, ils absorbent bien les pavés et routes dégradées, et se débrouillent bien en tout chemin, mais à ne pas trop pousser. Car la position de conduite reste très paisible, assez droite, en raison de la haute potence et du guidon courbé. On apprécie en vélotaf pour avoir le dos assez droit, mais cela ne participe pas à rendre agile ce vélo sur les sentiers ou le guider sur des terrains glissants.

Par curiosité, nous avons pris en mains un Ellipse E2 ST à fourche rigide, que nous préférons car semblant bien plus dynamique dans la direction et enlevant près de 2 kg !

Équipement : un vélo électrique excellemment éclairé

 

Car le poids, pourtant sous 20 kg de base, s’envole à 23,5 kg sur notre modèle. Au moins, notre exemplaire de test intègre tout ou presque avec cet équipement optionnel. Les clignotants de l’E1 sont identiques sur cet E2 ST. Placés sur les extrémités du guidon à l’avant, ils sont guidés par un simple bouton. Il manque peut-être une extinction automatique, car on les oublie par moment.

Ellipse E2 ST test clignotantts arrière
Les clignotants arrière se mêlent au feu, c’est beau et surtout très visible. (©Cleanrider/M. Lauraux)

À l’arrière, les clignotants sont présents dans le feu arrière avec le porte-bagages. C’est élégant et très visible même en plein jour ! Le feu dispose aussi d’une fonction stop, mais fait étrange, il rencontre un second feu arrière situé sur le garde-boue, lui aussi fonctionnel (sans stop). Une relique de la version de base !

Bien vu également, le joli phare avant triangulaire est une autre signature d’Ellipse Bikes. Pressez une fois sur les deux boutons de clignotants, vous obtenez les feux de jour, une seconde fois pour le vrai éclairage. C’est puissant, suffisant pour la ville, mais pas assez hors éclairage urbain.

 

Un choix étendu, mais des ajustements à faire

Concernant le reste de l’équipement, les garde-boue sont décevants. En plastique, donc assez mobiles, ils sont montés de travers sur notre exemplaire. Trop proches des pneus, ils frottent même par moment. Un détail corrigé nous a précisé la marque avant les premières livraisons. En revanche, ce qui n’évoluera pas, c’est l’absence de renforts latéraux. L’arrière étant trop court, la protection est limitée en cas de forte pluie.

Quant au porte-bagage arrière, il est élégant avec son feu et ses clignotants intégrés. Compatible MIK, il permet d’ajouter des accessoires avec facilité. On a même expérimenté le panier optionnel pour s’amuser avec des courses et plantes à transporter. Cela tient sans problème ! Reste que le porte-bagages marque trop facilement, perdant la couche extérieure noire au moindre petit choc.

Ajoutez le bloqueur de roue arrière avec sa chaîne – plus un antivol U c’est encore mieux – et vous pouvez emmener cet Ellipse E2 ST pour toutes vos activités et le stationner dans la rue sans angoisse… à l’exception de la sonnette qui manquait sur notre exemplaire. Arf !

Conduite : sympa en usage modéré, l’équipement limite les capacités

 

Pour compléter le ressenti abordé dans la partie confort, l’Ellipse E2 ST se conduit avec sagesse. Assez droit sur le vélo électrique, on est très loin de l’esprit du cousin E1 très dynamique. On le disait, il n’est donc pas très agile ni précis dans les changements de direction, mais les pneus assez larges et typés VTC rassurent par tous temps et même sur les graviers. Les freins Shimano MT200, les plus populaires dans le VAE d’entrée et milieu de gamme, y respectent leur réputation de progressivité et de bon mordant, très correct en utilisation modérée.

Ellipse E2 ST test freins
©Cleanrider/M. Lauraux

Un moteur généreux

La sagesse de conduite de l’Ellipse E2 ST est bousculée par son moteur, le Mivice M080. Plus coupleux que le M070 de l’E1, il envoie 45 Nm dans la roue arrière. Pêchu, il permet de compenser la prise de poids et envoie les 25 km/h avec grande vivacité. C’est même un peu too much par son effet coup de pied au derrière, bien pour avaler les dénivelés sans peiner, or, on préfère ainsi le niveau d’assistance intermédiaire au quotidien.

Ellipse E2 ST test transmission dérailleur
©Cleanrider/M. Lauraux

Hors assistance, l’Ellipse E2 ST est peu efficace en raison du poids et d’une résistance moteur sensible. On peut mener le vélo électrique jusqu’à 30 km/h grand maximum par la force des jambes sur le plat, pas plus. En tout cas, c’est ce que l’on a pu expérimenter sur notre vélo de test à transmission par dérailleur Shimano Cues 9 vitesses, le bon milieu de gamme du spécialiste japonais. Les plus urbains pourront opter pour une courroie monovitesse au même prix, si l’environnement reste relativement plat.

Autonomie : une belle efficience

 

Dans son cadre unique bas, l’Ellipse E2 ST embarque une batterie de capacité 504 Wh (14 Ah). Nous avons mené le vélo électrique sur un parcours étalon, celui du tour de Paris de 38 km, sur lequel il vide la moitié de son énergie avec l’assistance maximale. Au-delà, la batterie se vide plus rapidement, donnant 56,5 kilomètres sur une charge complète. Sur un autre parcours principalement plat, toujours en mode 3, le VAE troyen a conclu 30 km sur 45 % seulement avec une météo parfaite (20°C, pas de vent). Clairement, le moteur Mivice est très efficient et l’autonomie est bonne, de 60 km environ au minimum, et on l’estime à plus de 100 km en mode 1, qui correspond à l’assistance la plus faible.

Ellipse E2 ST test tout-chemin
©Cleanrider/M. Lauraux

Une recharge en 4 h maximum

La batterie étant amovible, l’Ellipse E2 ST laisse le choix de la recharge sur le vélo ou non. Pour la retirer, un coup de clé suffit, et pas de cache à retirer, le pack est en un bloc solidaire. Ses dimensions sont toutefois contraignantes (45 cm de long), donc peu transportable à moins d’avoir un grand sac.

La recharge est classique, le chargeur se branche sur une petite prise dissimulée par un cache, restant accessible lorsque la batterie est sur le vélo. De 126 W (3 A x 42 V), la capacité de charge est assez rapide. Dans la réalité, elle aura tendance à décliner fortement au fil de la recharge. Selon nos constatations, on récupère 40 % en une heure, 60 % en deux heures, 85 % en 3h30 et le plein en 4 h.

Le suivi de charge est possible sur l’écran en pourcentage directement sur le vélo, mais plus flou en mode nomade. Un petit bouton allume un voyant, passant du rouge au vert puis au bleu, sans que l’on ne comprenne le niveau.

 

Technologie : un écran très basique, à connectivité possible

Pas de fantaisie sur le vélo électrique d’Ellipse. L’écran reste assez basique. Tout petit à gauche du guidon et monochrome, il n’est pas très lisible en conduite. On y distingue que la vitesse en gros caractères, mais il faut se pencher pour lire le mode activé, la jauge de batterie ou l’info complémentaire.

Cette dernière peut être modifiée grâce à un bouton latéral : puissance moteur, vitesse moyenne, kilométrage, consommation, etc. L’écran est en revanche rétroéclairé, donc plus agréable de nuit ! Cette petite console se distingue aussi par le changement de niveau d’assistance en appuyant directement sur l’écran en haut ou en bas.

 

Une alarme, mais la géolocalisation en option

Pour verrouiller l’Ellipse, une pression longue sur les deux boutons du guidon suffit pour déclencher le petit son de validation. Verrouiller le bloqueur de roue arrière, ajoutez l’antivol chaîne etc…. Pour reprendre le contrôle du vélo électrique, il faut rappuyer longuement, et presser les boutons selon une séquence particulière, avant que le son d’allumage se manifeste. Si une personne mal attentionnée tente de subtiliser l’E2 ST, celui-ci déclenche une alarme très bruyante façon voiture, avec clignotants activés. C’est dissuasif !

En option (non présente sur notre modèle), l’Ellipse E2 ST peut devenir un vélo électrique connecté. L’application intègre la géolocalisation en cas de vol, envoyant des notifications sur le smartphone. Au détour d’un salon, l’un des cofondateurs de la marque nous a présenté cette fonctionnalité, montrant la finesse du traçage et les derniers trajets (combinant GPS, WiFi et Bluetooth) et la possibilité d’alertes plus ou moins espacées. En effet, le cycliste peut choisir une mise à jour de la position de son vélo toutes les 10 minutes, les minutes ou lors de tout mouvement, selon la situation, ce qui a un impact sur l’autonomie de la batterie annexe.

Prix et disponibilité : un Ellipse E2 ST très évolutif dans une galaxie d’options

Le prix de l’Ellipse E2 ST doit se lire pour l’instant en deux temps. Lancé ce printemps 2024 en précommandes, il affichait un tarif préférentiel pour attirer le chaland : 2 090 € pour les 100 premières unités. Au-delà, le tarif grimpe à 2 490 €. Un prix de base qui ne compte pas les options qui font rapidement grimper la note :

  • Couleur premium : 48 €
  • Fourche suspendue : 89 €
  • Tige de selle suspendue : 35 €
  • pneus WTB : 48 €
  • Porte-bagages arrière avec clignotants/feu intégrés : 135 €
  • Antivol de roue arrière : 28 €
  • Sa chaîne antivol compatible : 25 €
  • Panier arrière Epic : 55 €

Le prix de notre modèle d’essai s’envole ainsi à 2 953 €. Clairement, on ne joue plus dans la même catégorie une fois bien équipé ! Il est possible d‘opter pour d’autres options comme la courroie remplaçant la transmission par dérailleur (gratuite), la béquille centrale double (35 €), un porte-bagages avant avec éclairage (49 €) ou un porte-sacoche (79 €). De multiples accessoires sont également proposés à la commande pour rouler équipé dès les premiers tours de roues : paniers, sacoches, sièges enfants, support smartphone et antivols.

Enfin, la connectivité coûte 198 € avec un an d’abonnement offert, puis il faudra ajouter 49 €/an. Si la garantie est de 5 ans pour le cadre et son assistance électrique, Ellipse Bikes propose en plus une assurance vol, accident, casse et assistance (8 à 13 €/mois), avec certaines conditions.

L’achat de l’Ellipse E2 ST est disponible uniquement à la commande sur le site officiel et livrable à domicile pour 48 €. Le retrait n’est possible qu’au siège de la marque à Troyes. Le SAV repose sur une trentaine de partenaires en France, tandis que la durabilité est au programme via un site dédié pour commander chaque composant !

Ellipse E2 ST test vélo électrique
©Cleanrider/M. Lauraux

 

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Pourquoi choisir un Ellipse E2 ST ? C’est d’abord le choix d’un vélo électrique assemblé en France, ce qui va probablement séduire une certaine clientèle. Celle-ci adorera la possibilité rare de nombreuses couleurs et de configuration. On le rappelle, ce catalogue étendu est en raison d’un modèle unique se voulant multiple, mais notre essai a montré qu’il montrait ses limites en utilisation VTC.

Ellipse E2 ST configuration
Quelques exemples de configurations de l’E2 ST. (©Ellipse Bikes)

Ses pneus sont prêts aux sentiers, pas la fourche suspendue trop limitée ni sa position de conduite clairement axée confort pour la ville ou les trajets du quotidien. C’est là où l’E2 ST est agréable, suffisamment confortable avec la selle suspendue pour de courts trajets, ainsi qu’à l’éclairage parfait et élégant. Son moteur arrière est vif, offrant de belles relances et compatible avec des dénivelés (on pense à Lyon par exemple), pendant que la batterie livre 60 km d’autonomie en mode maximal, rechargeable rapidement.

Reste un prix de vente assez élevé au regard de la concurrence. Les 2 490 euros de base se transforment vite en 3 000 euros dans notre version, là où ses nouveaux compatriotes Iweech Promenade ou Vefaa Bonjour Techno pourraient lui faire du mal (transmission courroie, connectivité incluse).

On a aimé On a moins aimé
  • Les configurations
  • Le moteur vif
  • La polyvalence
  • L’autonomie correcte
  • L’éclairage et clignotants parfaits
  • L’antivol électronique avec alarme
  • L’assemblage en France
  • Le confort moyen malgré la suspension avant
  • L’absence d’écran
  • La batterie compliquée à retirer
  • Les garde-boues trop courts
  • Le poids élevé avec les options
  • Le prix hors précommande

 

Matthieu Lauraux
Matthieu Lauraux

Journaliste, essayeur

Au guidon de vélos depuis son enfance, vélotaffeur de longue date et voulant promouvoir des déplacements plus propres, Matthieu est un éternel curieux, avide de tester les nouveaux produits de mobilité urbaine,


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