Test Lapierre e-Explorer 3.4 : accessible, ce vélo électrique polyvalent est parfait pour les trajets quotidiens

Lapierre e-Explorer 3.4 2023

Vendu comme un vélo électrique trekking, le Lapierre e-Explorer 3.4 est destiné à évoluer confortablement lors des trajets quotidiens. Motorisation Bosch, fourche suspendue et équipement complet : ce modèle des villes et des champs est-il vraiment bon à tout faire ?

Lapierre fabrique des vélos depuis 1946, date à laquelle l’entreprise dijonnaise a été fondée. Présente sur tous les segments de vélos, l’entreprise française du groupe Accell (Winora, Haibike, Raleigh, Babboe et on en passe) n’a pas manqué le virage de l’électrification et propose de ce fait une large gamme de modèles à assistance électrique.

Le Lapierre e-Explorer 3.4 (version 2023) est catégorisé comme un trekking pour les déplacements au quotidien. À la manière d’un VTC, il doit donc offrir un équipement cohérent pour évoluer aussi bien en ville que lors de balades à la campagne.

Lapierre e-Explorer 3.4 2023

Commercialisé à 2 599 €, ce vélo électrique est proposé en cadre fermé comme sur notre modèle de test dans des tailles allant du S au XL – de quoi s’adapter à la plupart des tailles d’utilisateur. Une version à cadre ouvert est proposée (e-Explorer 3.4 Mix), les tailles se limitent en revanche au S et au M, sans indication du constructeur concernant la taille des utilisateurs concernés – Lapierre conseille de se rendre en boutique pour essayer ses vélos. Côté coloris, seule une version verte est proposée.

Avec ses 24 kg, cet e-Explorer 3.4 est dans la moyenne des vélos électriques de ce segment. Il reste ainsi manipulable dans les lieux exigus, mais il faudra de bons muscles pour le transporter à bout de bras dans une cage d’escalier.

Technologie : une électrification signée Bosch

Lapierre e-Explorer 3.4 2023

S’il n’exclut pas les sorties hors des sentiers battus, le Lapierre e-Explorer 3.4 se contente d’une motorisation Bosch Active Line de 2de génération. Il s’agit là du plus petit moteur pédalier de l’équipementier allemand, un modèle qui délivre un couple de 40 Nm seulement pour une assistance maximale de 250 %. La puissance nominale de 250 W est classique, mais le moteur peut grimper à 290 W en crête. Visant un pédalage aussi naturel que possible, il est couplé à des capteurs de couple et de fréquence. De quoi obtenir une assistance dès la première pression sur la pédale.

La batterie est une PowerPack 400 dont le nom trahit sa capacité de 400 Wh (36 V – 11,1 Ah). Semi-intégrée dans le tube diagonal du cadre, celle-ci dispose d’une poignée pour être facilement transportée. Si Lapierre ne donne aucune indication, cette batterie devrait proposer une autonomie comprise entre 50 et 100 km en fonction des conditions. Son poids est assez classique avec 2,5 kg sur la balance. Additionné aux 3,9 kg du moteur, cela donne un ensemble électrique de 6,4 kg.

La gestion de cette électrification est confiée à une unité de commande Bosch Purion. D’entrée de gamme, cet afficheur repose sur un large écran non pas de type LCD, mais à segments rétroéclairés. C’est basique, mais diablement efficace, avec une excellente lisibilité en cours de pédalage, et ce, même par très grand soleil.

Quatre boutons permettent de moduler l’affichage. La vitesse reste ainsi constamment à l’écran et la seconde ligne peut afficher l’odomètre, la distance que l’on peut encore parcourir ou encore la distance du trajet en cours. L’autonomie de la batterie est également affichée sous la forme de 5 segments. Un port micro-USB est flanqué sur le côté gauche du boîtier. Celui-ci n’est toutefois là qu’à des fins de diagnostic pour les réparateurs agréés. On n’ira pas non plus charger son smartphone par ce biais.

Le vélo étant équipé d’un système Bosch de 2ᵈᵉ génération, celui-ci ne dispose d’aucune connectivité. Il ne peut donc pas être appairé à un smartphone via l’application eBike Flow.

Confort : un vélo assez raide pour le dos

 

Le confort n’est assurément pas le point le plus fort du e-Explorer 3.4 avec un résultat en demi-teinte sur ce point. La position de conduite est plutôt bonne, à mi-chemin entre une posture sportive et une posture dos droit à la hollandaise. Avec un dos à 60°, on est ainsi de prime abord plutôt à l’aise pour évoluer aussi bien en ville qu’en chemin de campagne.

Cette position incite le conducteur à laisser du poids sur les poignées. Conscient de cela, Lapierre a fait les choses correctement en dotant son vélo de poignées ergonomiques XLS Grips ErgoSport. Les repose-paumes sont toutefois un peu étroits et le poignet des grosses paluches manqueront de maintien. La surface en gomme assure un excellent grip, mais la fermeté du matériau limite l’effet antivibration.

La selle hérite du même grief concernant la fermeté. Ce modèle Selle Royal Lancia offre un profil sportif, typé route. Composée de gel, elle est assez étroite et n’amorti que très peu les renvois dans le dos, cela, d’autant plus que la tige de selle n’est pas suspendue. Cette selle sera peu agréable lors des sorties de plus de 30 min où un cuissard de confort sera nécessaire.

La fourche avant SR Suntour NEX E-25 s’est montrée convaincante sur pavés et gravillons. Le petit débattement de 63 mm de la suspension à ressort est suffisant sur ce type de revêtement, même s’il sera vite limitant sur des nids de poule ou sur des sentiers un peu plus complexes. Si la rigidité est plutôt bonne, elle peut être ajustée en décapsulant la protection plastique côté gauche. On regrette néanmoins qu’il soit impossible de la bloquer pour éviter les effets de pompage dans les fortes montées.

Cette raideur dans la gestion des bosses ne sera pas compensée par les pneus Schwalbe Marathon Almotion RaceGuard E-25. Ces pneus de 28″ sont de type tubeless (sans chambre à air). Ils assurent une très faible résistance au roulement et une belle agilité à l’ensemble. S’il n’ont pas de bande anticrevaison dédiée, ils recourent à deux couches de nylon entrecroisées permettant de limiter les risques perforation.

Ces pneus se montrent particulièrement à l’aise en ville ou sur les pistes cyclables. Hors des sentiers battus, la bande de roulement de 2″ de large montre ses limites. Le crantage n’est pas suffisant pour conserver une bonne accroche sur les gravillons ou les pistes sableuses. Ce n’est toutefois là pas le terrain de jeu de ce vélo.

Équipement : des câbles bien intégrés, des soudures peu discrètes

Avec son look sportif et sa teinte mariant le vert au noir, cet e-Explorer renvoie une certaine impression de qualité. Les câbles sont bien intégrés dans les différents tubes et, s’ils ne sont pas gainés, ils restent clipsés entre eux à l’avant du vélo. La peinture matte se montre, elle aussi, de bonne facture avec une belle résistance aux accros du quotidien et autres impacts et rayures. Dommage alors que les tubes soient fixés à l’aide de soudures aussi visibles. Une économie réalisée par le fabricant – les soudures invisibles sont coûteuses à réaliser – qui enlève du cachet à l’ensemble.

L’éclairage est bien entendu directement relié à la batterie du vélo. D’apparence on ne peut plus anodine, celui-ci peut être réglé pour s’allumer automatiquement avec le vélo. Le feu avant inclinable Axa CompactLine 20 délivre, comme son nom l’indique, 20 lux. C’est peu, d’autant plus que le faisceau n’est pas très large. Suffisant pour être vu, mais pas pour bien éclairer une piste cyclable de nuit. Le feu arrière est également peu qualitatif. Cet Axa BlueLine est fixé sous le porte-bagage et procure un éclairage puissant. Pas très original, mais il fait le job.

Le porte-bagage, justement, est capable de supporter un poids maximal de 25 kg. Il est par ailleurs compatible avec les accessoires répondant à la norme MIK classique. Il intègre par ailleurs un mécanisme à ressort pour maintenir facilement un petit bagage – parfait pour chercher une baguette, on a testé.

Une béquille latérale est par ailleurs de la partie. Positionnée au niveau de la roue arrière, elle procure une excellente stabilité. Enfin, des garde-boues en plastique complètent la dotation. Ces modèles d’Eurofender en plastique protègent bien des éclaboussures, permettant d’évoluer sereinement en ville lors des jours pluvieux – on apprécie au passage la présence d’un carter de protection de la chaîne.

Conduite : ultra-agile en ville, mal monté pour les montées

 

Le moteur Bosch Active Line a le bon goût d’être associé à un capteur de couple en plus d’un capteur de pédalage. Le démarrage de l’assistance se fait assez rapidement une fois une pression exercée sur les pédales. La transmission par chaîne recourt à un système Shimano Altus à 9 vitesses. La cassette 11-36T offre une amplitude plutôt bonne pour évoluer sur des pistes plates ou en milieu vallonné. Elle reste toutefois assez limitée dès lors que les montées s’intensifient.

Le changement des rapports se fait à l’aide d’une commande assez classique de type Shimano Alivio à indicateur optique – une petite barre rouge. Ce système permet de changer jusqu’à trois vitesses simultanément, ce qui est toujours pratique avant de s’arrêter. Le changement de vitesse se fait de manière rapide et précise, même si le niveau sonore du changement de braquet est assez élevé.

Le moteur délivre un couple de 40 Nm. C’est globalement suffisant pour évoluer en zone urbaine, même si cela se traduit par une assistance à l’intervention très progressive et assez douce, même en mode maximal. Le pédalage est très naturel, on ne note pas de coup d’accélération façon mobylette comme sur certains moteurs plus nerveux.

Le revers de la médaille, c’est qu’il faudra tout de même user des muscles dès lors que les pentes s’intensifient. Vendu comme un vélo baroudeur, l’e-Explorer 3.4 n’apprécie ainsi guère les sorties en zone montagneuses – par exemple, à travers le vignoble alsacien. Le faible braquet couplé au petit moteur de Bosch nécessite ainsi un peu de sportivité de la part du conducteur.

Lapierre e-Explorer 3.4 2023

Quatre modes d’assistances sont proposés, en plus d’un mode d’aide à la marche – toujours utile pour sortir son vélo dans une montée. Il est ainsi possible de choisir entre le mode Eco, Tour, Sport et Turbo. Le mode le plus faible est pratiquement indiscernable, tout juste est-il là pour oublier la friction de la motorisation quand on force sur le pédalage. Compte tenu du faible couple à disposition, on ira plus volontiers utiliser les modes Sport et Turbo. Ce dernier permet d’atteindre les 25 km/h sans encombre sur du plat. Aller au-delà est possible, à condition d’appuyer fortement sur le pédalage.

En mode Turbo, les montées urbaines se feront toujours avec une aide au pédalage. Le petit moteur se montre néanmoins assez vite à la peine. On aura ainsi vite fait de retomber aux alentours de 10 à 15 km/h en pédalant de manière souple. On le redit : clairement, cette motorisation offre une assistance légère, qui nécessitera par moments d’appuyer sur les mollets.

On se console toutefois avec les faibles nuisances sonores émanées par le petit bloc central. Qu’importe le degré d’assistance ou la vitesse engagée, le moteur opère dans un silence religieux des plus agréables ! Ni sifflement ou bourdonnement, on oublie assez vite qu’un moteur tourne sous le cadre.

Le freinage est également particulièrement satisfaisant. Lapierre a opté pour des disques Shimano SMRT10 de 180 mm à l’avant et de 160 mm à l’arrière. Ils fonctionnent à l’aide d’étriers deux pistons à commandes hydrauliques Shimano MT200. Il en résulte un excellent mordant associé à une belle progressivité pour un freinage qui se montre aussi vif que précis. Un bon choix qui apporte beaucoup de sérénité lors des freinages d’urgence.

Autonomie : petite batterie, belle autonomie

 

La batterie PowerPack procure une réserve d’énergie de 400 Wh. Une valeur qui semble assez faible de prime abord, mais à l’usage cela ne s’en ressent que moyennement. Le moteur utilisé étant particulièrement efficient, on se retrouve avec une autonomie tout à fait correcte à l’usage. Nous avons ainsi pu parcourir 61 km sur un parcours mixte avec quelques belles montées en ayant enclenché le mode Turbo. Cela reflète bien le très bon rapport autonomie / capacité offert par la solution de Bosch. Il sera par ailleurs possible d’atteindre 80 km en utilisant les modes d’assistance inférieurs ou sur des parcours au dénivelé plus modéré.

L’afficheur Bosch Purion propose deux indications liées à l’autonomie. On trouve tout d’abord un indicateur d’autonomie restante exprimé en kilomètres. Celui-ci s’est montré très précis, car il nous indiquait 62 km en début de parcours. En complément, cinq barres d’autonomie sont également affichées. Là encore, le système Bosch s’est montré précis en enlevant entre 11 et 13 km par barre engloutie. Une précision appréciable qui évitera de se retrouver en panne d’assistance.

La recharge peut s’effectuer aussi bien sur le vélo que directement sur la batterie qui aura été délogée auparavant. Un chargeur Bosch de 2A est fourni, ce qui ne laisse rien augurer de bon quant à la vitesse de recharge. Et en effet, selon nos mesures, il faut tout de même compter 5 h 30 pour réaliser un plein complet – la batterie emmagasinant 83 Wh en moyenne. Autant ne pas être pressé.

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Agréable à l’œil et disposant d’une belle intégration, le vélo électrique Lapierre e-Explorer 3.4 2023 est une bonne solution pour qui cherche à évoluer en ville ou sur des chemins de campagnes sans dénivelé. La petite motorisation centrale est aussi discrète que faiblarde dans les montées, ce qui limite le champ d’action de ce vélo. On apprécie toutefois la belle autonomie et le mordant de son système de freinage.

On a aimé On a moins aimé
  • Belle intégration.
  • Batterie facilement amovible.
  • Moteur très discret.
  • Freins Shimano efficaces.
  • Afficheur bien lisible
  • Autonomie.
  • Confort de la selle.
  • Soudures visibles.
  • Moteur au couple léger.
  • Manque d’amplitude de la cassette arrière.
  • Aucune connectivité.
  • Temps de recharge.

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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