Test Mini x Angell E-Bike 1 : notre avis sur le premier vélo électrique Mini

Mini Angell E-Bike avant

Sans suspension, pas de miracle, mais la position avancée aide. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Édition spéciale du vélo électrique français connecté Angell, le Mini E-Bike 1 sublime le design originel du vélo électrique français. Il en reprend également ses qualités, mais aussi ses défauts.


Lancé en 2020 avec quelques péripéties, le vélo électrique connecté Angell a fait un retour plus convaincant en 2022 avec un modèle plus confortable nommé Cruiser. Le fabricant français revient à la charge en 2024 en s’associant avec le fabricant automobile Mini. Un partenariat qui prend la forme d’une édition spécifique de l’Angell Rapide.

Le Mini x Angell E-Bike 1 est une sorte de version spéciale, héritant de l’expérience de la marque française. Elle diffère surtout du modèle original par son esthétique, avec des peintures uniques et quelques composants modifiés. Surtout, c’est l’occasion de tester un vélo électrique amélioré, dont la batterie à nouvelle chimie est arrivée voilà quelques mois chez Angell. Nous avons donc roulé au guidon de cet Angell sauce britannique sur plus de 100 km. Voici notre bilan.

Confort : c’est sport, donc pas réconfort

 

Le vélo Angell est un pur objet de style, conçu par le célèbre designer Ora Ïto. Cela transpirait sur le modèle originel, et les nouvelles livrées Mini lui vont à ravir. On a d’ailleurs sauté sur la version la plus vive Ocean Wave Green, bicolore bleu-blanc à jante avant jaune fluo. Un look osé qui n’aura pas manqué de faire tourner les têtes.

Mini Angell E-Bike avant
Sans suspension, pas de miracle, mais la position avancée aide. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Cette panoplie esthétique recouvre un cadre totalement rigide en aluminium, à géométrie assez sportive. La position de conduite est donc assez active (vers l’avant), reprenant celle du modèle « Rapide » de base, à guidon légèrement courbé. Le Mini E-Bike 1 fait toutefois le choix d’une selle encore plus ferme que celle d’origine en optant pour une Brooks England. Autant dire que votre fessier n’aimera pas les longs trajets sur cette assise. Dépasser 20 km y devient pénible, tandis que les poignées spécifiques – également signées Brooks – ne sont pas les plus adhérentes du marché.

Pas de modifications cependant des roues en 27,5 pouces, aux pneus Duros qui réalisent plutôt bien leur travail d’absorption des vibrations. Ils lissent les roulages avec l’aide de la fourche en carbone, notamment sur les pavés. Mais ils ne peuvent amenuiser les bosses ou les sauts de trottoirs de pistes cyclables. Le confort est ainsi très moyen, mais nous avons vu pire pour ce genre de vélo électrique urbain dynamique.

Équipement : Mini x Angell, un urbain éclairé

 

Malgré sa dimension sportive, le Mini E-Bike reprend les garde-boues de l’Angell Cruiser. L’aspect dépouillé compose donc avec ces pièces noir mat tubulaires en aluminium, auxquels nos pieds et notre bas du dos sont censés dire merci. Fixes et ne bougeant pas d’un poil, ils sont cependant un peu courts, particulièrement à l’avant où les pieds restent exposés aux projections.

La béquille – stable mais non réglage en hauteur – fait partie du lot d’équipement hérité du vélo électrique français. Cela vaut aussi pour le guidon très légèrement courbé et assez étroit. Ainsi, on retrouve les clignotants à ses extrémités, faciles à déclencher via les boutons dédiés. Au choix dans l’appli, on peut opter pour une extinction automatique, un peu comme sur les voitures. Ils sont toutefois peu visibles de jour sur le guidon, mais heureusement les rappels sur la batterie sont très lumineux. À l’arrière, le “U” noir caractéristique d’Angell loge les deux feux arrière, s’allumant automatiquement avec le vélo en écho à l’éclairage avant.

Particularité du Mini E-Bike 1 (et de l’Angell), pas porte-bagages arrière n’est proposé, au contraire du porte-sacoche possible en option. La marque tricolore en propose en revanche un porte-bagages avant, en bois, au prix de 149 €. Celui-ci supporte jusqu’à 10 kg.

Conduite : un bonheur à pousser dans ses limites

 

Le moteur arrière Aikema n’est certes pas très français, mais celui-ci se montre assez satisfaisant à l’usage. Il bénéficie déjà d’un capteur de couple propulsant le Mini E-Bike dès la moindre pression de pédale. Chaque passage au feu vert permet de se mettre à l’abri des voitures, et le couple de 32 Nm amène rapidement aux 25 km/h.

Mini Angell E-Bike moteur
Le moteur démarre au quart de tour. (©Cleanrider/M. Lauraux)

C’est la cas sur le mode Fast, le plus puissant et atteignant le plus souvent les 500 W de puissance en pic. Il est celui à utiliser si l’on trouve de fortes pentes sur son trajet. Il se montre d’ailleurs assez peu différent du mode intermédiaire « Dry » sur plat et dénivelés faibles. Même avec celui-ci, on ne peine que peu à grimper la porte de la Plaine (15ᵉ arrondissement de Paris) ou entre les portes de Bagnolet et des Lilas (Paris 20ᵉ).

Un vélo électrique amusant en musculaire

Cette aisance à grimper les côtes est notamment à mettre sur le compte d’un poids limité de ce vélo électrique, l’Angell n’affichant que 16,4 kg sur la balance. Grâce à cette légèreté, et à la chaîne bien réglée, le Mini E-Bike peut voler facilement au-dessus des 30 km/h sans peiner, et même 35 km/h avant de trop mouliner. On se prend même à courser certains cyclistes purs et durs ! Le pilotage est aussi sympathique à cause du poids, bien que le cintre légèrement courbé et la lourdeur de direction n’autorise pas des prises de virages aussi précises que l’on pourrait attendre.

Cette sportivité rafraichissante est rare sur un vélo urbain connecté, que le Cowboy ne peut égaler. Nous sommes ainsi bien plus proches d’un Lemmo. Comme quoi, l’Angell est en avance sur la vague des vélos électriques fitness, une catégorie qui tend à se multiplier sur le marché. En revanche, pour arrêter cette fougue, les freins ne suivent pas la cadence. Les Tektro HDR312 hydrauliques aux disques 160 mm ont la progressivité rassurante, mais manque nettement de mordant. Un défaut récurrent sur les systèmes de cette marque.

Autonomie : mini batterie, maxi efficience, décharge moyenne

 

L’autonomie de ce vélo est un peu plus aléatoire que sur un vélo électrique classique. Le fait de passer souvent la barre des 25 km/h, et donc de ne pas utiliser le moteur, augmente le rayon d’action. Nous l’avons déjà vu sur notre premier trajet entre les bureaux d’Angell et notre domicile, avec 20 km absorbant deux tiers de la batterie.

Mini Angell E-Bike design
Le Mini E-Bike tient 35 à 40 km en mode maximal et conduite sportive. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Cela fut encore mieux sur notre parcours étalon autour de Paris, où le Mini x Angell a tenu 36 km en mode Fast avant de pédaler exclusivement en musculaire. C’est plutôt pas mal sachant que la batterie ne possède qu’une capacité de 219 Wh. Avec cette énergie, nous ne comptions pas faire davantage plus que 30 km sur le papier ! Puis nous avons testé le mode intermédiaire Dry sur le même trajet, où il nous restait 25 % au termes des 40 km parcourus. Il faut compter environ 55 km sur celui-ci par charge et autour de 70 km en Eco.

À l’arrêt, il ne faut pas oublier d’enlever la batterie. Sans cela, la décharge est très rapide, autour de 20 % par jour. Il suffit donc d’une poignée de jours pour vider une batterie pleine, même sans rouler ! Un défaut que nous ne pouvons plus accepter en 2024.

Chargeur rapide, mais imposant et peu pratique

La recharge de cette petite batterie est heureusemnt assez rapide. Le chargeur est d’intensité 4 A, venant remplir le gros pack en forme d’aimant en 2 h 30. Par contre, le chargeur est très imposant, ce qui ajoute du volume à la batterie déjà volumineuse. L’ensemble est compliqué à transporter au quotidien, lorsque l’on a l’habitude de garer son vélo dans une cour ou un local.

La recharge est aussi impossible à suivre. Comme celle-ci se fait exclusivement en dehors du vélo, la batterie n’est pas connectée, et il faut surveiller le voyant rouge qui passe au vert, signe des 100 % atteints.

Mini Angell E-Bike recharge
(©Cleanrider/M. Lauraux)

Ajoutons aussi que la batterie est difficile à manipuler. Il faut forcer dans la prise en poussant vers l’avant, pour pouvoir la verrouiller avec un tour de clé. Idem pour enlever la batterie, il faut tirer très fort et forcer, on avait jamais vu aussi compliqué !

Technologie : un écran Angell toujours unique

 

En marge du superbe design, l’autre attrait de l’Angell était la connectivité avec son écran. Il en est de même pour le Mini E-Bike, à l’affichage tactile identique directement intégré dans la potence. Les petites fenêtres (météo, qualité de l’air, kilométrage, etc) et les polices fines sont toutefois peu adaptées à la lecture en conduisant. Seule la vitesse en chiffres larges reste visible par tous temps, ayant légèrement inspiré l’écran du Decathlon LD 920 E.

On discerne aussi peu la jauge de puissance en arc de cercle, du fait des reflets de la surface. Dommage, car on peut aussi consulter de nombreuses données, dont des originales comme la cadence moyenne de pédalage, l’altitude, ou encore la pente (incohérente par ailleurs).

Une application Mini E-Bike jolie mais instable

Bien que le vélo électrique soit quasi identique à l’Angell Rapide, l’application Mini E-Bike est spécifique à cette édition. Aux couleurs et polices du constructeur britannique, elle contient toutes les fonctions déjà connues. Cela commence par le menu d’enregistrement de trajets, essentiel pour connaître le kilométrage total (ne figurant nulle part ailleurs). Par contre, l’appli n’a pas compté certaines parties de nos déplacements.

On peut théoriquement consulter chacun d’eux, avec vitesse et dénivelé le long du parcours, grâce au GPS embarqué. Celui-ci est utile pour la navigation, possible dans l’application (avec support smartphone) ou directement sur le vélo (écran et vibrations dans les poignées). Ajouter une adresse est facile dans l’appli, moins sur le VAE Mini, car il faut redémarrer et s’assurer que la connexion est bien établie (instable).

Enfin, l’Angell version Mini offre toujours la configuration de chacun de ses quatre boutons pour qu’il puisse donner accès, au choix :

  • Les clignotants
  • Les warnings
  • La sonnette électronique (au bruit peu identifiable d’un vélo)
  • Le mode d’assistance supérieur
  • Le mode d’assistance inférieur
  • L’éclairage

On se demande alors, pourquoi seulement 4 boutons pour héberger 6 fonctions ? Ajoutons qu’il est possible de désactiver la détection de chute, envoyant un SMS au contact de son choix, et que le vélo est verrouillable par code PIN ou via application. En cas de mouvement, l’alarme se déclenche avec les warnings, elle aussi désactivable.

Un tarif abordable, mais un choix unique

Depuis le lancement, Angell a augmenté ses tarifs de 2 690 € à 2 999 € aujourd’hui. Cependant, l’inflation n’est pas aussi élevée que chez les concurrents Cowboy ou Vanmoof ayant pris 1 000 €. Par contre, Mini prend une marge conséquente sur cette édition spéciale : 500 €. Et oui, à 3 490 €, le Mini E-Bike 1 est très cher, bien au-dessus d’un Cowboy Cruiser (3 290 €). On peut reprocher cette hausse importante, d’autant que l’on ne parle que de quelques éléments cosmétiques.

Disponible dans ce coloris Ocean Wave Green (bleu/blanc/jaune) et Vibrant Silver (noir/argent), le vélo électrique propose aussi deux tailles S et M. Chacun est diffusé à 1 959 exemplaires, nombre correspondant à l’année de naissance de la Mini. Particularité, ce VAE n’est présent qu’en ligne sur le site Angell et dans le réseau de concessionnaires MINI. Il y est possible de le tester, ainsi qu’auprès d’ambassadeurs dans les plus grandes villes.

Mini E-Bike 1 S
Le Mini E-Bike 1 en cadre S et noir/argent – Source : M.Lauraux/Cleanrider

Angell Mobility étant responsable de la livraison et de l’après-vente, la garantie légale de 2 ans est complétée par le remplacement du vélo en cas de vol. Ceci ne vaut que s’il n’est pas retrouvé, et en respectant certaines conditions (alarmé activée, batterie absente, batterie interne suffisamment chargée, et antivol physique).

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Beaucoup ont aimé détester ce vélo électrique à sa sortie, entaché de nombreux bugs et défauts. Mais dans un univers de VAE toujours plus lourds, il est rafraichissant de prendre le guidon d’un vélo léger, au moteur vif et capable de passer largement les 25 km/h à la force des jambes. Et il est honnêtement beau, avec un design reconnu que les nouvelles couleurs MINI viennent sublimer. Cependant, on aurait voulu un vélo plus confortable, que la selle Brooks très ferme, spécifique à cet E-Bike 1, empire. Le vélo électrique franco-britannique hérite aussi d’une batterie de très faible capacité, qui se décharge même sans rouler. Heureusement, l’efficience permet d’en tirer 35 à 40 km en mode maximal et jusqu’à 70 km en éco, et dont la recharge est assez rapide.

L’autre récupération du Mini E-Bike est l’écran et sa connectivité via une application aux couleurs de la marque automobile. C’est bien d’un côté avec une ergonomie simple, une navigation via guidon vibrant, ou des statistiques de trajets. De l’autre, on note encore une connexion à l’application instable, des trajets non reconnus, et l’impossibilité de connaître son kilométrage total. On adore donc conduire et regarder ce vélo électrique MINI E-Bike, moins gérer son univers ou sa batterie. Surtout, il faut passer par la case prix trop élitiste pour ce modèle spécial, à 3 490 €. Un achat coup de cœur, mais guère plus !

On a aimé On a moins aimé
  • Le design sublime.
  • La légèreté.
  • Le moteur vif.
  • Le capteur de couple réactif.
  • L’alarme et les clignotants inclus.
  • La connectivité.
  • Le remplacement en cas de vol.
  • L’autonomie réduite.
  • Le confort moyen.
  • La batterie difficile à manipuler.
  • Les bugs de l’appli.
  • La décharge de batterie (quand connectée).
  • Les freins moyens.
  • Le prix trop élevé.

Matthieu Lauraux
Matthieu Lauraux

Journaliste, essayeur

Au guidon de vélos depuis son enfance, vélotaffeur de longue date et voulant promouvoir des déplacements plus propres, Matthieu est un éternel curieux, avide de tester les nouveaux produits de mobilité urbaine,

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2 Commentaires
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ARNAUD
7 mois il y a

Le côté pratique doit primer à la conception..l’esthétisme est franchement secondaire à mon sens..

PhL
7 mois il y a

Comment peut-on concevoir des vélos aussi minimalistes ? A croire que les fabricants ne les utilisent jamais. Que faire d’une bécane sans porte bagage ? Revenir avec un journal et une baguette n’est pas possible aisément. Faut arrêter les design et proposer du matos fonctionnel à un prix abordable.