Test Nakamura Roadster+ : le vélo électrique urbain léger d’Intersport est aussi performant qu’agile

Cadre fermé, lignes épurées et look sportif : le vélo de ville électrique Nakamura Roadster+ d’Intersport en jette au premier regard ! Son moteur puissant, son petit poids et sa partie cycle soignée visent à séduire les cyclistes urbains et autres amateurs de sorties longue distance.

Le Nakamura Roadster+ est une première incursion d’Intersport dans le domaines des vélos de ville sportifs, que l’on pourrait même appeler vélo fitness. Cadre rigide en aluminium au look de vélo de route, cintre plat, poids limité à 19,5 kg et moteur puissant : c’est là la proposition d’Intersport pour les cyclistes qui souhaitent se déplacer rapidement en ville. Des cyclistes qui seront également à la recherche d’un vélo très agile pour se faufiler partout et dont la batterie leur permettra de parcourir de grandes distances.

Lancé à 1 999,99 € et proposé dans des tailles de cadre allant du S au L, ce vélo électrique urbain au look soigné a clairement beaucoup d’atouts sur sa fiche technique pour séduire. Nous avons pu essayer ce VAE fitness plusieurs semaines et, comme vous le verrez, nous avons plutôt été séduits par ce modèle.

Technologie : un moteur pédalier costaud

Intersport oblige, on trouve au sein de ce vélo un moteur maison nommé Naka E-Power Mid. Bon, en réalité, ce n’est pas tout à fait un moteur maison, mais plutôt un moteur d’origine Ananda très légèrement modifié pour répondre au cahier des charges de MFC. La Manufacture Française du Cycle, n’est autre que l’un des plus gros assembleurs de vélos en Europe, une entreprise qui appartient au groupe Intersport. La boucle est bouclée.

Toujours est-il que le Roadster+ bénéficie du moteur pédalier Naka E-Power dans sa déclinaison à 80 Nm. On n’en saura pas réellement plus sur les spécificités techniques de ce moteur, notamment sa puissance atteignable en pic, que l’on estime toutefois entre 350 et 450 W au maximum. Un moteur à capteur de couple intégré et qui devrait permettre de gravir des pentes à fort dénivelé sans trop suer.

Ce moteur est associé à une batterie tube de 460 Wh. Une petite batterie, nous direz-vous,, mais, combiné au petit poids du vélo, cela permettrait tout de même d’atteindre jusqu’à 80 km d’autonomie avec le mode d’assistance Eco. Trois autres modes sont également proposés : Sport, Boost et Smart. Ce dernier est un mode qui ajuste automatiquement le niveau d’assistance en fonction de la pression exercée sur les pédales, de la cadence et de la vitesse.

La commande permettant de jongler entre les différents modes d’assistance est une Ananda D18. Une commande surmontée d’un écran couleur de petite taille. C’est là le modèle qu’Intersport utilise le plus fréquemment sur ses vélos électriques Nakamura. L’affichage de la vitesse est bien visible, même en plein soleil. Le reste des informations reste difficilement déchiffrable lorsque l’on roule, à plus forte raison en plein soleil avec des lunettes vissées sur le nez. Il serait peut-être temps que l’enseigne sportive jette son dévolu sur un contrôleur plus ergonomique, plus lisible et pourquoi pas personnalisable.

Car si le Nakamura Roadster+ est qualifiable de vélo électrique connecté, autant dire que les options offertes par l’application Naka E-power sont décevantes, loin des standards offerts par les équipementiers comme Bosch, Shimano ou même Brose. Tout juste peut-on voir l’autonomie restante et le kilométrage, mais on n’ira guère plus loin. Un point qui devient préjudiciable à l’heure où les vélos électriques gagnent désormais en fonctionnalités au gré des mises à jour de leurs applications associées.

Confort : Brooks à la manœuvre pour un vélo agréable

Avec son cadre fermé entièrement rigide et en aluminium, ce vélo électrique peut sembler peut confortable au premier coup d’œil. Pas de suspension donc, et un cadre qui, s’il est léger, sera moins à même d’absorber les vibrations qu’un cadre en acier par exemple. Pour autant et même si l’on adopte forcément une position de conduite sportive dos courbé vers l’avant (60° environ), force est de constater que le Roadster+ nous a plutôt séduits sur cet aspect du confort.

Cela passe tout d’abord par le choix d’une selle Brooks C17. Pas de cuir ici, mais un caoutchouc naturel à base de cambium. Une selle initialement développée pour la pratique du gravel et qui se montre très confortable à l’utilisation. Bien sûr, nous ne sommes pas sur une selle à rembourrage gel, mais le matériau n’est ni trop souple ni trop rigide et suit ainsi parfaitement les mouvements des fessiers.

Le cintre droit accueille pour sa part des poignées Brooks Cambium Rubber Grips. Droites, loin d’être ergonomiques, elles ont l’avantage de bien tenir en main, ne glissant pas, même sous une pluie fine. Bon, on aurait préféré un modèle ergonomique à repose paumes – l’équipementier en a à son catalogue – mais nous admettons bien volontiers que cela aurait dénaturé le look sportif du vélo.

Pas de tige de selle suspendue non plus ici, mais les roues de 27,5″ sont chaussées de pneus WTB Horizon très appréciables. Leur fort volume d’air permet d’obtenir un certain confort de roulage. La bande de roulement quasi-lisse favorise un roulage rapide sur chemin bitumé tandis que les parties latérales disposent de grips permettant de garder une bonne adhérence dans les virages, y compris sur chaussée mouillée.

Équipement : l’essentiel, sans fioritures

Avec une partie cycle costaude, il était évident que certaines concessions seraient faites sur ce vélo pour maintenir un tarif agressif. Cela passe par l’équipement qui se résume à l’essentiel. On trouve tout d’abord des garde-boues classiques. Bien couvrant à l’arrière, ils manquent légèrement de longueur à l’avant, ce qui occasionne des éclaboussures sur les pieds et le bas des jambes. Surtout, ces modèles ont la fâcheuse tendance à générer un bruit de mobilier peu agréable.

Sur la roue arrière, on trouve une béquille latérale ajustable en hauteur. Très stable, ce modèle casse un peu l’aspect épuré, fin, du reste du vélo. Dommage qu’Intersport n’ait pu trouver un modèle un peu plus racé.

Enfin, un kit d’éclairage à piles et une sonnette sont fournis, mais non installés de base sur le vélo. Il s’agit là d’équipements ultra-basiques, uniquement destinés à répondre aux exigences règlementaires. On ira volontiers acquérir un vrai phare avant de meilleure qualité pour rouler de nuit, mais celui-ci ne pourra être relié à la batterie du vélo et c’est bien dommage. Enfin, pas de porte-bagage sur ce vélo !

Concernant la finition, nous sommes sur un vélo typique d’Intersport. La peinture grise champagne est de bonne facture, résistant bien aux accros du quotidien, mais l’assemblage du cadre en aluminium manque cruellement de soin avec des soudures apparentes très prononcées. Les passages de câble sont quelconques, la majorité restant visible, simplement fixés contre les différents tubes de cadre. Cela manque de finesse, de classe, mais on ne peut visiblement pas tout avoir à ce niveau de prix.

Conduite : un moteur puissant qui manque de vivacité

Une fois sur le vélo, on apprécie tout d’abord le côté très roulant de la monture. Le moteur est puissant, permettant d’atteindre sans effort les 25 km/h et surtout, d’évoluer entre 27 km/h et 30 km/h sans réaliser trop d’efforts musculaires. Car, une fois au-delà des 25 km/h, la résistance du moteur se fait légèrement sentir – bien plus que sur un moteur Bosch SX par exemple – mais la bande de roulement des pneus permettent de gommer légèrement cet aspect, et ainsi donner du plaisir en laissant le cycliste aller vite.

Du plaisir qui passe aussi par la transmission Shimano Tiagra à 10 vitesses. La cassette 11-32T est particulièrement bien étagée pour rouler sur du plat, voir du faux plat. La commande SL-4700R étant d’ailleurs très agréable à utiliser avec la possibilité de passer jusqu’à 4 vitesses d’un coup. Pensée pour les vélos de route, cette transmission se montre ainsi très rapide et précise dans les changements de vitesse tout en occasionnant très peu de bruit. Un régal.

On peut alors évoluer à vitesse élevée et, surtout, avec une très bonne agilité. Le vélo se manie particulièrement bien, le cintre pas trop large permettant de se faufiler n’importe où. Pour les montées, les 80 Nm du moteur permettent d’amorcer la pente ascendante sans arrière-pensée et par conséquent contrebalancer l’absence de très grands pignons sur la cassette arrière.

Un vélo qui va vite, mais qui tient aussi très bien la route. Au risque de nous y répéter, les pneus WTB Horizon nous ont séduits. Très roulants, procurant un certain confort, ils proposent notamment une très bonne tenue de route, sur sol sec comme mouillé, en ligne droite ou dans les virages. Associés à des freins Shimano MT201 à commandes hydrauliques sur disques de 160 mm, ils aident à obtenir des distances de freinages courtes. Ces freins se montrent, comme souvent chez Shimano, progressifs et mordants à souhait.

Malgré tout, nos différentes sorties avec le Nakamura Roadster+ nous ont laissé un sentiment de frustration. Le moteur est puissant, le vélo peut rouler vite et se montre agile, mais il manque toutefois cruellement de vivacité. Sur un tel vélo, on se retrouve à vouloir changer rapidement et fréquemment d’allure, de cadence de pédalage, bref, rouler avec un peu de fun.

Malheureusement, ce moteur Naka E-Power Mid se montre bien trop rond, bien trop progressif et pas suffisamment réactif pour procurer du plaisir sur ces points. Un moteur qui irait très bien sur un pur vélo de ville à cadre ouvert, posture dos droit, mais qui gâche un peu la fête ici. Assurément, ce moteur d’origine Ananda est à des années-lumière de ce qu’est capable de proposer un Bosch Performance Line SX, au couple moins élevé, mais dont la puissance effective et l’agrément de conduite sont très nettement supérieurs.

Par ailleurs, ce moteur n’est pas le plus silencieux qui soit. Lorsqu’il agit, son sifflement peut devenir agaçant dès lors qu’on évolue dans une zone calme. À cela, s’ajoute également un comportement peu agréable lorsqu’il s’enclenche ou se désenclenche, entrainant une sorte d’à coup au niveau du pédalier. Cela devient vite agaçant lorsque l’on évolue entre 23 et 27 km/h.

Autonomie : la très bonne surprise !

Avec sa batterie de 460 Wh intégrée au tube diagonal du cadre, le Roadster+ est annoncé pour 80 km en mode d’assistance Eco. On pensera alors volontiers qu’en pratique, avec le mode d’assistance maximal enclenché, on ne dépassera guère les 40 à 50 km. Et pourtant, mode Boost enclenché, nous avons parcouru plus d’une centaine de kilomètres ! Oui oui, 100 km d’autonomie avec ce Nakamura Roadster+ !

Magie, malhonnêteté de notre part, imagination débordante ? Rien de toute cela (même si on ne manque pas d’imagination habituellement), la raison étant bien plus rationnelle. Comme nous vous l’avons expliqué, ce vélo invite à rouler à un bon rythme. On arrive ainsi à 25 km/h en quelques tours de pédale, le moteur se chargeant de nous propulser à ce seuil sans effort. Ensuite, on se retrouve très vite à plus de 27 km/h sans forcer – nous n’avons pas des mollets extraordinaires. Dès lors, le moteur ne ponctionne plus un seul watt sur la batterie, ce qui s’avère particulièrement économique pour l’autonomie.

De quoi envisager de longues sorties dès lors que l’on évolue sur du bitume plutôt plat ou en faux-plat. Évidemment, en environnement vallonné, cela ne sera pas le même son de cloche et nous avons plutôt observé une propension à réaliser une grosse quarantaine de kilomètres dans ces conditions. Pas énorme donc, mais cela reste correct.

Pour la recharge, on passera directement sur le vélo ou alors en ôtant la batterie de son emplacement. Des manœuvres simples à souhait. Le chargeur de 4 A permettant ensuite de réaliser une charge complète en 3 h 40.

Essai Nakamura Roadster+ : le bilan de la rédaction

Note de la rédaction
4 / 5
Sous notes
Ergonomie & confort
Conduite
Autonomie

Le Nakamura Roadster+ satisfait par son look sportif, sa légèreté et son moteur puissant, des atouts qui en font un excellent choix pour les cyclistes urbains cherchant performance et agilité. Malgré un moteur manquant de réactivité pour un usage véritablement sportif, il assure des déplacements rapides et confortables, même sur longue distance. Toutefois, quelques concessions sur l’équipement et l'ergonomie de l'affichage limitent l’expérience. Avec une autonomie surprenante et une bonne tenue de route, ce vélo s’impose tout de même comme une option solide à ce niveau de prix.


Les points positifs

  • Poids du vélo.
  • Moteur puissant.
  • Agilité.
  • Excellents pneus.
  • Freinage progressif et mordant.

Les points négatifs

  • Moteur qui manque de vivacité.
  • Bruit moteur.
  • Equipement sans réelle valeur ajoutée.
  • Finition des soudures.
  • Nombre de câbles apparents.
  • Ecran peu lisible en roulant.

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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