Best-seller du fabricant français Neomouv, le vélo électrique Elaia est décliné dans une cuvée 2024 répondant au doux nom d’Elaia 2 NG. Cette nouvelle génération de vélo hérite du moteur pédalier maison NeoAssist 2, très puissant et se pare d’options dédiées au confort de conduite.
Neomouv, c’est un peu le fabricant français pionnier des vélos électriques. Lancée il y a un peu plus de 20 ans désormais, l’entreprise est basée à La Flèche dans la Sarthe (Pays de la Loire). Les vélos ne sont toutefois pas assemblés au siège, mais au Portugal, dans l’usine d’Unibike. Neomouv a d’ailleurs fait l’acquisition de 80 % du capital d’Unibike en 2023 pour internaliser au maximum l’assemblage et la peinture de ses vélos. Bien implémenté en France (et en Europe) avec un énorme réseau de distribution, Neomouv est également présent en ligne via Decathlon qui propose des versions exclusives de ces vélos électriques.
Voilà pour le portrait de Neomouv et entrons dans le vif du sujet de cet essai. Pour notre première découverte d’un modèle de cette marque nous avons jeté notre dévolu sur l’Elaia 2 NG, un vélo de ville électrique qui succède à l’Elaia 2 « tout court », le best-seller de la marque. Exclusivement proposé en cadre ouvert, il est proposé aussi bien en taille S/M à roues de 26″ qu’en taille L/XL à roues de 28″. Nous avons testé la version S/M avec un cadre taille 45, coloris rouge – une version bleue étant aussi proposée.
L’Elaia 2 NG est affiché à 2 549 € au catalogue de Neomouv, ce qui en fait un vélo de ville de milieu de gamme, quand bien même certains éléments n’ont rien à envier à des modèles plus coûteux, vous le verrez. Capable de supporter une charge de 150 kg, ce vélo pèse un peu plus de 26 kg ce qui le positionne dans le ventre mou des vélos électriques urbains.
Technologie : un moteur pédalier puissant, une console connectée
Comme bien souvent sur les vélos électriques vendus au-dessus de la barre des 2 000 €, on trouve ici un moteur pédalier. Nommé NeoAssist 2, celui-ci a été réalisé par Neomouv et l’un de ses partenaires industriels. Fonctionnant sur une tension de 36 V, celui-ci développe un couple de 80 Nm. Une valeur élevée qui le positionne ainsi au niveau d’un Intersport Naka E-Power Mid, d’un Bosch Performance Line CX (85 Nm) voire d’un Shimano EP6 (85 Nm). Un capteur de couple est intégré, un point appréciable, nous y reviendrons. Celui-ci est associé à un capteur de vitesse placé au niveau de la roue arrière.
La batterie est logée sur la partie supérieure du tube diagonal du cadre. Amovible, celle-ci est recouverte d’un cache en plastique. D’une capacité de 522 Wh, elle permettrait d’atteindre une autonomie comprise entre 80 et 100 km selon Neomouv, en fonction du niveau d’assistance enclenché – 5 niveaux étant proposés, en plus d’un mode piéton. On regrette toutefois qu’aucun mode Auto ne soit présent comme cela devient de plus en plus souvent le cas.
Pour gérer l’assistance, on utilisera les trois boutons situés aux côtés de l’écran de contrôle, lui-même positionné au niveau de la poignée gauche du guidon. L’afficheur couleur offre tout ce qu’il faut comme informations : vitesse, puissance du moteur, autonomie restante en pourcentage et en kilomètres, niveau d’assistance enclenchée et on en passe. Le problème, c’est que la luminosité est faible. De nuit ou lors des journées maussades, ça passe. En été, en plein soleil, on peine vraiment à lire rapidement ce qui est affiché, encore plus si l’on porte des lunettes de soleil – oubliez d’ailleurs les lunettes polarisées, l’écran devient noir. C’est franchement dommage.
Cela ne sera pas totalement rattrapé par la connectivité Bluetooth. Celle-ci permet de relier le vélo à l’application myNeomouv qui offre quelques maigres possibilités. On note le rappel d’entretien (à réaliser tous les 1 000 km), l’autonomie restante, la géolocalisation du vélo (si un traceur GPS Trackap est installé), la vitesse, la possibilité d’allumer ou d’éteindre les lumières et la gestion du niveau d’assistance. La gestion des trajets réalisés n’est pas encore implémentée, mais cette fonctionnalité arrivera dans les prochains mois. Rien de bien nouveau ni d’indispensable donc.
On se consolera avec la présence d’une prise USB-C flanquée sur le haut de la batterie. Un connecteur standard qui permettra de brancher n’importe quel smartphone lors de longues sorties. Toujours pratique.
Confort : un vélo de ville très confortable
Le cadre en aluminium apporte une certaine rigidité à ce vélo qui est uniquement vendu en version à cadre ouvert. Ce type de cadre en forme de V est toujours appréciable en ville où les montées et descentes de la selle sont nombreuses. La potence est ajustable, permettant de rapprocher et d’élever plus ou moins le guidon du cycliste. On se positionnera alors assez naturellement façon dos droit, ce qui apporte un confort indéniable.
Un confort postural qui se montre bien aidé par le cintre très courbé, aux fines poignées ergonomiques en caoutchouc. De quoi ne pas casser les poignets lors de la conduite. L’assise n’est d’ailleurs pas en reste, avec un popotin bien choyé sur une large selle ergonomique très moelleuse. Même après 50 km parcourus, nous n’avions éprouvé aucune douleur au fessier, bien au contraire. Une selle à l’effet vraiment cosy, qui, si elle ne dispose pas d’une tige suspendue, sait tirer profit d’amortisseurs en caoutchouc.
Pour limiter les trépidations des mauvaises routes et autres chocs, Neomouv a opté pour une fourche suspendue SR Suntour NEX au débattement de 63 mm. Une valeur un peu plus élevée que ce que l’on trouve habituellement sur des vélos de ville électriques. Dans la pratique, cela reste une fourche résolument urbaine. Elle se montre peu réactive, souvent molle et on arrivera vite en fond de butée sur un nid de poule à 25 km/h. C’est mieux qu’une fourche rigide, mais nous ne sommes franchement pas sur un VTC, évidemment.
Les roues de 26″ de notre exemplaire de test (on le rappelle, le vélo existe en 28″) étaient chaussées de pneus Hutchinson Infinity Republic eBike-50 d’une section de 2,00″. Typés ville, ils disposent d’un beau volume d’air qui permet d’améliorer encore un peu plus le confort de l’ensemble. Leur accroche sur bitume est très bonne, y compris lorsqu’il pleut. Sur chemin, cela reste correct également, même si on n’ira pas s’aventurer sur des segments trop irréguliers. On apprécie par ailleurs la bande anticrevaison intégrée, toujours bonne à prendre, ainsi que la présence de bandes réfléchissantes de part et d’autre des flancs.
Équipement : un vélo toutes options
Dans sa teinte rouge pétante, l’Elaia 2 NG en jette pas mal ! Cela, d’autant plus que la finition est assez bonne avec un polissage d’une bonne partie des soudures du cadre et l’intégration d’une grande partie des câbles à l’intérieur du cadre. La peinture brillante semble par ailleurs résistante aux égratignures et on regrette simplement qu’aucun soin particulier n’ait été accordé au cache de la batterie, le plastique noir utilisé étant assez quelconque et dénotant un peu du reste.
De série, le vélo est livré avec tout ce que l’on peut attendre d’un bon vélo de ville. Les garde-boue, tout d’abord. En plastique, ils sont très couvrants et cela aussi bien à l’avant comme à l’arrière, bien aidés par les grandes bavettes en caoutchouc. On n’aura clairement aucun mal à rouler sur chaussée mouillée, on reste au propre, d’autant plus qu’un carter de chaîne aide également à ne pas se salir le bas de pantalon. Leurs points de fixation occasionnent en revanche du bruit de mobilier lors des rebonds, rien de grave, mais nous aimons le préciser.
Un porte-bagage compatible MIK-HD est par ailleurs installé. Capable de soutenir une belle charge de 27 kg, celui-ci peut accueillir un porte-bébé ou autres paniers compatibles avec ce système d’accroche. On apprécie par ailleurs la présence de deux barres permettant de fixer une sacoche vélo sans problème aucun.
À l’arrêt, le vélo repose sur une béquille latérale positionnée juste aux côtés de la roue arrière. Celle-ci est très stable. Pour les arrêts minute, Neomouv a pensé à intégrer un antivol de roue Axa, positionné sous le hauban arrière. Simple et pratique, la clé permettant de verrouiller ce bloque-roue est par ailleurs la même que celle permettant de verrouiller la batterie.
Un kit d’éclairage complet est évidemment de la partie. À l’avant, on trouve un AXA NXT 45-E qui, comme son nom l’indique, déploie une puissance lumineuse de 45 lux. Suffisant pour voir à une trentaine de mètres devant soi tout de même. À l’arrière, un bandeau led parcourt le porte-bagage. Aussi joli que lumineux, ce feu n’est toutefois pas doté d’une fonction « feu de stop/freinage ».
On termine avec les pédales, typées ville. Plates, elles sont recouvertes d’un revêtement antidérapant. Rien à redire à ce niveau, c’est plutôt correct avec une bonne tenue.
Conduite : un vélo électrique très agréable à conduire
Une fois en selle, il ne faut qu’une petite pression sur la pédale pour que le moteur n’enclenche l’assistance électrique. On se trouve alors face à un moteur très dynamique, joueur, qui rappelle un peu les sensations que l’on a sur un moteur plus sportif comme le Bosch Performance Line SX. Il aime les belles cadences de pédalage pour donner toute sa quintessence, mais assiste parfaitement bien quand on roule à un rythme léger. Peu bruyant, il n’émet un sifflement audible que lorsqu’il développe toute sa puissance, dans les montées par exemple.
Un pur régal, d’autant plus que les 80 Nm ne nous semblent pas exagérés. Nous avons pu gravir des pentes particulièrement longues au flanc des montagnes vosgiennes sans problème aucun ! Nous ne sommes ainsi jamais descendus sous les 12 km/h dans ces montées qui donnent souvent du fil à retordre à nos VAE testés, même s’il nous aura parfois fallu appuyer un peu plus fort sur nos jambes. Bref, en ville, on sera à 25 km/h très facilement et on appréciera la réactivité du moteur pour changer rapidement de rythme.
En revanche, une fois les 25 km/h atteints, on peut être un peu surpris par le comportement « on / off » du moteur. La coupure de l’assistance joue alors au yoyo de façon un peu brute. Un peu plus de douceur aurait été appréciable. On pinaille, d’autant plus que la conduite est vraiment très agréable, le vélo se montrant précis, particulièrement bien maniable avec une sensation de légèreté bluffante. Un pur régal, vous dit-on.
La transmission passe par un système Shimano Altus à 8 vitesses. L’amplitude offerte par la cassette 11-32T est un peu faible, on aurait aimé un grand pignon plus grand par exemple, pour permettre d’être encore plus à l’aise dans les montées. Après, on se situe sur un dérailleur d’entrée de gamme que nous connaissons bien avec une précision toute relative et un changement de vitesse assez bruyant.
Le freinage est pour sa part assuré par un kit à commandes hydrauliques Tektro sur disques de 160 mm. Comme souvent chez Tektro, le freinage proposé est très progressif mais manque cruellement de mordant. Il faut appuyer fortement sur les leviers pour freiner fort. Si on reste à mille lieues que les freins à patins de vélos d’entrée de gamme, on aurait aimé que Neomouv puise chez un autre équipementier à ce niveau.
Autonomie : une cinquantaine de kilomètres facile
Neomouv propose l’Elaia 2 NG dans une seule configuration de batterie avec un accumulateur de 522 Wh. Ce module est censé fournir une autonomie comprise entre 80 et 100 km ; le fabricant parlant sans doute du niveau d’assistance minimal. Lors de notre essai, avec l’assistance au maximum, nous avons atteint les 50 km sans aucun problème et sommes rentrés avec 6 % de batterie restante. Une sortie qui aura cumulé nombre de grandes montées et de faux plats. Bref, on ira sans aucun mal aux 80 km promis en roulant sur terrain plat avec un niveau d’assistance plus limité. Pas mal !
La recharge peut se faire directement sur le vélo ou en délogeant la batterie. Action qui se fait très facilement soit-dit en passant. La recharge passe par un bloc secteur de 3 A qui permet de recharger le vélo en un peu moins de 5 h tout de même.
L’avis de Cleanrider
NOTE GLOBALE | |
Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
Le Neomouv Elaia 2 NG est un excellent vélo électrique de ville. Agréable à l’œil avec son beau coloris et sa très bonne finition, il est surtout très agréable à piloter. Le moteur pédalier est aussi réactif que puissant, fournissant une assistance convaincante dans n’importe quel cas de figure. Nous avons également apprécié le confort en ville avec une position de conduite dos droit et une belle assise moelleuse. Alors, tout n’est pas parfait avec un dérailleur et un système de freinage qui pourraient être meilleurs, mais cela est contrebalancé par la très belle dotation de série, l’équipement livré avec le vélo étant complet et sérieux.
On a aimé | On a moins aimé |
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C’est une nouvelle référence, pas une nouvelle marque.
Il me tarde de voir le prochain Carlina HY NG avec sa batterie cachée.
Apparemment le fournisseur de Néomouv serait en retard sur les livraisons NG.
Me paraît bien, ce vélo. Mais j’ai envie de dire : encore une marque de plus ! Pour les fabricants, comment résister à survivre dans ce monde concurrentiel quand il y a tant de modèles pour tant de marques ? Perso, je garde mon vélo une vingtaine d’années. Sur une vie, j’en aurai acheté 3, max 4. Par rapport à l’offre pantagruélique, à qui le reste des vélos s’adresse ?
Bonjour,
Une marque de plus ? Comme nous l’indiquons, Neomouv est là depuis 21 ans ! J’entends que les marques se multiplient actuellement et qu’il y aura forcément une contraction du marché à un moment, mais on ne peut décemment pas parler de nouvelle marque ici !