L'orbea Diem 30 est un superbe vélo électrique urbain — © Valentin Lebrun / Cleanrider
Lauréat de l’IF Design Award 2024, du Cyclingworld Product of the year 2024 et du RedDot Bicycle Design 2024, l’Orbea Diem arrive enfin en test sur Cleanrider ! Voici notre avis après deux semaines d’essai de ce vélo urbain électrique premium…
Un vélo Orbea est toujours un vélo un peu à part. D’abord parce que la marque est l’une des plus anciennes du deux-roues, avec plus de 90 ans spécifiquement dans le monde du cyclisme. Ensuite parce qu’elle a toujours fonctionné sur un modèle particulier, coopératif, où chaque salarié est partie prenante de l’entreprise. Un modèle qui ne garantit pas des prix bas et la recherche du profit, mais qui garantit la production de vélos bien conçus, innovants et uniques.
Orbea le prouve encore une fois avec son nouvel urbain électrique de 2024, le Diem, un vélo qui a demandé 3 ans de développement. Dès le déballage, nous n’avons pas pu nous empêcher de nous faire la réflexion que ce vélo est très beau. Un avis purement subjectif que nous relativisons habituellement lors de nos tests. Mais pour une fois, force est de constater que cet avis fait pratiquement l’unanimité. Le Diem n’a pas manqué d’attirer les regards lors de nos pérégrinations. Chaque escale chez des amis nous a gratifiés — ou plutôt a gratifié le Diem — d’un “il est super beau ton vélo !”. Une remarque qui nous est venue si souvent que l’on a fini par mettre de côté la subjectivité d’un jugement esthétique pour qu’il devienne un fait : le Diem est beau ! Beau en raison de la géométrie de son cadre Diamond Glide, mais aussi en raison du choix des couleurs proposées, particulièrement dans la version Spaceship Green (vert vaisseau spatial) de notre version d’essai. Une couleur au rendu mat qui met particulièrement en valeur les courbes du cadre et qui prend des teintes différentes en fonction de la luminosité ambiante. Dernier élément qui donne son cachet à un vélo Orbea, la finition est irréprochable, avec des soudures parfaitement polies et quasiment invisibles, des câbles masqués et des détails qui font la différence, comme le feu avant parfaitement intégré au cadre — ou au porte-bagages avant si vous choisissez cette option — et le feu arrière intégré au garde-boue sous forme d’une élégante barre horizontale.
Une qualité d’équipement, de finition et de personnalisation (nous reviendrons sur les options tout au long de cet article) qui a évidemment un prix, puisque le Diem 30 de notre essai est vendu 3 799 € en version de base, sans option. Et le prix peut rapidement s’envoler, puisque la version Diem 20, qui troque la chaîne contre une courroie Gates, la cassette Shimano Cues 9 vitesses contre une Shimano Nexus Inter-5 à vitesses internes et la batterie 540 Wh contre une 630 Wh, coûte pour sa part 4 599 €. Si le prix n’est pas un problème pour vous, vous pourrez aussi regarder du côté du Diem 10, qui passe aux vitesses automatiques Enviolo, au moteur Shimano EP8 (contre un EP6 pour les Diem 30 et Diem 20) et aux feux Supernova Starstream Pro avec faisceau High Beam pour un total de 5 599 € hors options.
Tous ces modèles se déclinent en trois coloris : Spaceship Green mat (notre version d’essai), Ivory White brillant et Glitter Anthracite brillant.
Confort : un cadre à géométrie « suspendue »
Après avoir choisi le modèle et la couleur du Diem, il faut déterminer la taille du cadre la plus adaptée au cycliste. Les Diem sont disponibles en 4 tailles : S (cyclistes de 153 à 172 cm), M (164 à 183 cm), L (176 à 195 cm) et XL (187 à 204 cm). Nous avons testé le Diem 30 en taille L avec un cycliste principal mesurant 187 cm. Si votre taille est à cheval entre deux tailles, nous conseillons de choisir la plus grande pour plus de confort et la plus petite pour plus de réactivité. Si le vélo est partagé entre plusieurs utilisateurs, ce sera bien entendu la taille des autres utilisateurs qui déterminera le choix de la taille du cadre — ce qui a été notre cas pour réaliser ce test en partageant le Diem entre plusieurs cyclistes.
Point de suspension sur le Diem, c’est avant tout un vélo urbain. Sa fourche avant en carbone lui permet cependant d’absorber légèrement les vibrations de la route, bien aidée par la section des pneus Vittoria e-Randonneur 50-622 ; qu’il ne faudra pas surgonfler de façon à atténuer les aspérités du revêtement de la route — notez au passage que les roues sont compatibles tubeless. Mais c’est surtout la géométrie Diamond Glide du cadre qu’Orbea met en avant pour améliorer le confort routier. La forme en diamant du bras arrière et la souplesse du cadre lui permettent d’amortir une partie des irrégularités de la route. Et il faut reconnaître que le Diem est très confortable pour un vélo dénué de suspension. Nous ne pouvons bien évidemment pas dire qu’il s’agit du seul effet de la géométrie du cadre, mais sa combinaison avec les pneus e-Randonneur, avec la fourche en carbone, avec la selle Selle Royal Vivo et avec les grips de poignée ergonomiques fonctionne à merveille. Nous avons même pu emprunter quelques chemins stabilisés sans rechigner.
Ceux qui veulent une position de conduite plus sportive et un Diem plus réactif dans la circulation pourront opter pour le cintre optionnel plat (sans supplément) en remplacement du cintre d’origine dont le rise (le rehaussement) est de 54 mm ; sa largeur passe par la même occasion de 700 à 720 mm (ce qui accentue un peu plus l’abaissement du corps ; les plus bricoleurs pourront ajuster eux-mêmes la largeur du cintre en le recoupant).
Dans le même ordre d’idée, il est possible de remplacer la tige de selle d’origine par une version optionnelle télescopique avec une course de 100 ou 125 mm (+108 € ; de série sur le Diem 10) ; ce qui peut s’avérer pratique dans certains passages ou, surtout dans une utilisation urbaine, pour monter et descendre plus facilement du vélo.
Équipement : paré pour la ville
En bon vélo urbain, le Diem est habillé pour les trajets en ville avec de jolis garde-boue. Comme nous le disions celui de l’arrière est équipé du feu arrière qui a pour particularité de s’illuminer plus fort en cas de brusque freinage — comme ceux d’une voiture —, de façon à alerter les véhicules à l’arrière. Malheureusement, lors de nos tests, nous n’avons pas vu de différence significative sur l’éclairage lors de nos freinage — nous avons contacté Orbea à ce sujet et nous ne manquerons pas mettre à jour cet article après leur réponse.
Ce garde-boue est surmonté d’un très joli porte-bagages minimaliste, mais équipé de fixations qui le rendent compatible avec les systèmes MIK et Ortlieb. Il supporte jusqu’à 20 kg, mais peut être remplacé en option par un modèle compatible MIK HD qui supporte jusqu’à 30 kg (+30 €).
Revenons sur la partie avant où le phare de 100 lux est parfaitement intégré dans le cadre. Ce phare est livré en mode Automatique, ce qui lui permet de s’allumer et de s’éteindre automatiquement en fonction de la luminosité ambiante. Il est bien entendu déverrouillable pour forcer l’arrêt ou le fonctionnement. Il peut être remplacé en option (+70 €) par un modèle à deux positions (100 lux et 170 lux), livré de série sur le Diem 10.
En choisissant le porte-bagages avant optionnel (+89 € ; de série sur le Diem 10), le phare est déporté dans le porte-bagages pour éviter que son ombre masque une partie de la route. Un souci du détail qui montre bien le soin apporté par Orbea à la finition de ses vélos.
Ce phare est d’une qualité remarquable dans sa version de base (il peut être amélioré en option avec un double faisceau à très longue portée), avec une couverture à la fois large (environ 7 m de large à 4 m devant le phare) et de longue portée (plus de 30 m avant que la luminosité ne s’estompe visiblement).
La béquille est pour sa part parfaitement intégrée et épouse bien les lignes du vélo une fois repliée.
La touche finale est apportée par la sonnette Knog OI Classic qui fait toujours son petit effet grâce à l’absence de cloche de résonance. C’est ici un anneau métallique à peine visible sur le cintre qui se charge de faire entendre le cycliste.
Pour les cyclistes les plus connectés, un port de charge USB-C est très discrètement placé au niveau de la potence. Il permet de charger un téléphone que l’on pourra fixer sur cette même potence grâce à une fixation au standard SP Connect. On peut ainsi clipser le téléphone devant le cintre pour afficher des informations de conduite en appairant le Diem à l’appli Shimano e-Tube Ride, ou en utilisant n’importe quelle appli dédiée au cyclisme. L’avantage de cette appli est de donner des informations complémentaires, comme le niveau d’assistance actuel ou l’état de la batterie, avec un niveau d’autonomie affiché de manière bien plus précise (10 % par barre) qu’avec les 3 couleurs de la commande du guidon.
Notez que l’inclinaison très verticale du connecteur SP Connect fait que la lecture de l’écran n’est pas toujours facile pour les cyclistes les plus grands ; un défaut qui risque d’être amplifié avec la version plate optionnelle du cintre.
Dernier atout technologique du Diem, un emplacement caché sous le capot du moteur permet de dissimuler un AirTag ou tout autre tracker qui permet de suivre le vélo en cas de vol et qui augmentera les chances de le retrouver.
Conduite : naturelle et agréable
À l’épreuve de la route, le Diem se révèle très agréable à conduire, avec un parfait équilibre entre réactivité et stabilité. La position relativement relevée (avec le rise de 54 mm du cintre d’origine) rassurera les cyclistes les moins sportifs, tout comme la position centrale du moteur, idéale pour retrouver les sensations d’un vélo musculaire.
Le niveau d’assistance électrique se commande au guidon via le petit module EN-600L de Shimano. Très épuré, il permet de mettre le vélo en route, de régler l’assistance électrique du moteur électrique Shimano EP6 et d’allumer ou d’éteindre les phares. En l’absence d’affichage LCD, le niveau d’assistance est indiqué par une led de couleur (bleue en mode économique, verte en mode Trail et orange en mode boost). Une commande sobre, sans écran LCD, mais parfaitement ergonomique. On se rend vite compte qu’un affichage LCD n’est finalement pas indispensable. Quant à l’assistance, elle s’avère fluide et parfaitement dosée, avec un très généreux couple de 85 Nm qui permet de satisfaire la moindre relance, même en cas de grosse montée.
Nous sommes un peu moins satisfaits du passage des vitesses du dérailleur Shimano CUES U4000, honnête, sans plus, dont le passage des vitesses se fait franchement sentir. Il faut dire que ce groupe a été conçu par Shimano pour sa polyvalence et sa facilité d’entretien en raison de la compatibilité avec tous les composants du label CUES. Sans doute la raison de sa présence sur le Diem 30, mais on espérait autre chose sur un vélo à 3 800 €. Quant à la version à courroie et Nexus Inter-5 du Diem 20, elle fait grimper la facture à près de 4 600 €. Ne boudons tout de même pas notre plaisir de piloter le Diem 30, d’autant plus que le passage des vitesses n’est pas un point aussi crucial sur un vélo à assistance électrique qu’il peut l’être sur un vélo musculaire.
Le freinage est pour sa part confié à deux freins hydrauliques Shimano MT201 (16 cm à l’arrière et 18 cm à l’avant) qui assurent un arrêt franc du vélo, même bien chargé et lancé à pleine vitesse.
Autonomie : batterie intégrée à charger sur place
Nous avons réalisé ce test en utilisant l’assistance du moteur électrique Shimano EP6 (le moteur du Diem 30 et du Diem 20) la plupart du temps en mode Trail (mode standard). Nous avons basculé sur le mode maximal chaque fois que nous devions franchir une pente très marquée ou en cas de fort vent de face. Dans ces conditions, nous avons pu rouler sur 70 km avant que l’indicateur au guidon nous indique qu’il était temps de recharger. Précisons que les 70 km ont été étalés sur 4 jours, et qu’il nous est arrivé de faire plusieurs petits trajets dans une même journée, ce qui réduit plus rapidement l’autonomie qu’un unique parcours jusqu’à épuisement total.
Cette autonomie, toute relative à nos conditions de test (cycliste de 82 kg, période venteuse…), pourra être augmentée de quelques dizaines de kilomètres au moyen de la batterie 630 Wh (optionnelle à 160 € de plus) ou avec l’Orbea Custom Range Extender de 252 Wh (+ 499 €), une batterie externe supplémentaire à fixer sur le cadre pour des occasions particulières, en plus de la batterie intégrée. L’avantage principal de cette batterie externe optionnelle est de se recharger à part, puisque la batterie interne et inamovible du Diem oblige à la recharger directement sur le vélo. C’est le prix à payer quand on veut un vélo au design irréprochable, et donc avec une batterie parfaitement invisible.
Essai Orbea Diem : le bilan de la rédaction
Orbea résume bien son Diem en le présentant comme le "New A to B", une nouvelle façon de se déplacer en ville d'un point à un autre de manière efficace. Nous avons pris plaisir à utiliser ce vélo urbain électrique, d'abord pour son confort et sa qualité de conduite, mais aussi pour son look ravageur et son équipement complet et bien pensé. Une copie parfaite qu'il fait payer à prix d'or, mais qu'il faudra relativiser par rapport à l'usage qui en sera fait. Car le Diem ne s'achète pas sur un coup de tête. C'est un vélo que l'on achètera de manière réfléchie, conformément à un style de vie, pour une utilisation quasi quotidienne, et dont le prix sera alors dilué dans le ratio "coût / volume d'utilisation". Un vélo dans la philosophie Orbea quoi.
Les points positifs
- Design superbe et finition impeccable
- Facilité de conduite et confort
- Équipement et nombreuses options de personnalisation
- Possibilité d’ajouter un porte-bagages avant
- Connecteur USB-C et fixation pour smartphone
- Emplacement pour un tracker contre le vol
- Couple de la motorisation Shimano EP6
- Très bonne qualité d'éclairage du phare avant
Les points négatifs
- Pas de système antivol intégré
- Connecteur SP Connect orienté un peu trop à la verticale
- Obligation de recharger la batterie sur le vélo
- Transmission Shimano CUES U4000 9V un peu cheap sur le Diem 30
Très beau vélo ! Et test vraiment complet !