Test Voltaire Legendre : look rétro et sportivité pour ce vélo électrique de ville

Voltaire Legendre

Avec ses courbes qui rappellent les vélos d’antan et ses petites touches de similicuir, le Voltaire Legendre attire le regard. Mais au-delà du look, ce vélo électrique à courroie est-il un bon allié pour les cyclistes urbains ?

Voltaire est une marque française proposant des vélos à assistance électrique depuis 2020. Les noms des modèles sonnent d’ailleurs bien dans la langue de Molière avec le Bellecour, le Courcelles et le Legendre que nous testons ici. L’entreprise parisienne joue la carte du rétro pour se distinguer de la masse de vélos électriques désormais disponibles. Sellerie et poignées en similicuir accompagnent ainsi systématiquement des cadres au look d’antan.

Troisième larron de la famille, le Legendre est uniquement proposé en cadre fermé – les Bellecour et Courcelles sont pour leur part proposés en cadre ouvert. Vendu à partir de 2 390 €, il proposé en taille unique (roues de 28″) et est adapté aux cyclistes mesurant entre 1m70 et 2m00. Quatre coloris sont au choix – et ne changent pas le prix – avec du gris graphite, du vert anglais (notre modèle), du bleu nuit ou du vert amande. On peut ajouter quelques options comme un porte-bagages arrière (95 €), un panier avant (119 €) ou encore une batterie additionnelle (449 €). Ce vélo peut être acheté en ligne sur le site de Voltaire ou dans les boutiques partenaires de la marque.

Batterie incluse, le Legendre pèse 21,9 kg ce qui est plutôt correct pour un VAE. Une fois délogée de son emplacement, la batterie de 360 Wh affiche 2,5 kg sur la balance.

Technologie : moteur arrière et batterie de 360 Wh

Voltaire utilise pour le moment le même groupe électrique sur l’ensemble de sa gamme. Celui-ci est basé sur une collaboration avec l’équipementier chinois Mivice. On trouve ainsi un moteur logé dans le moyeu de la roue arrière développant un couple de 35 Nm. Une valeur qui semble un peu faiblarde de prime abord mais qui serait semblable à une motorisation pédalier développant 65 Nm selon Voltaire. Un point sur lequel nous reviendrons plus tard. La batterie est habillement logée dans le tube de selle. Modèle 36 volts de 360 Wh, celle-ci est censée autoriser une assistance électrique comprise entre 40 et 70 km en fonction du niveau d’assistance sélectionné.

Le guidon accueille pour sa part un petit afficheur couleur de 1,3″ de diagonale à la technologie OLED. Ce petit boîtier de 34 x 38 mm est un modèle D101 de Mivice dont le contrôle passe par quatre boutons, le premier étant positionné sur le haut du boîtier, le second sur le côté gauche. Les deux autres se présentent sous la forme d’une petite gâchette positionnée sous l’écran. Nous n’allons pas mâcher nos mots mais cet afficheur est mauvais. Celui-ci n’est tout d’abord pas assez lumineux pour assurer une bonne lecture en plein jour. Un phénomène qui s’intensifie lors des journées fortement ensoleillées et lors du port de lunettes de soleil.

Ce manque de lisibilité est accentué par la présence de plusieurs informations à la police de caractère si petite qu’elles en deviennent illisibles sans être à l’arrêt pour rapprocher ses yeux de l’écran. C’est véritablement un loupé à ce niveau, d’autant plus que les informations sont par ailleurs cantonnées au strict minimum : vitesse actuelle, vitesse moyenne, autonomie, durée du parcours, niveau d’assistance engagé et indicateur d’allumage des feux.

Notre vélo de test ne proposait aucune connectivité. Il faudra pour cela attendre l’option spécifique « Legendre Plus » qui sera proposée par Voltaire un peu plus tard. Les modèles non-connectés pourront par ailleurs évoluer a posteriori.

Confort : une position sportive offrant un confort correct

Avec son cadre fermé et son guidon qui est pratiquement au niveau de la selle, ce vélo électrique propose une position de conduite typée sportive. S’il se destine à évoluer dans un environnement urbain, ce vélo reste peu pratique dans ce cas de figure car sa barre étant assez haute, il nécessite d’être assez grand pour ne pas être embêté lors des arrêts – plus fréquents en ville.

Toujours est-il que, si l’on aime ou non ce style, force est de reconnaître que le confort est tout de même au rendez-vous. Alors, bien évidemment avec sa conception entièrement rigide, on n’atteindra jamais le degré de confort d’un vélo à la fourche ou à la selle suspendue. Mais les trépidations sont plutôt bien contenues grâce à l’utilisation de pneus Schwalbe Road Cruiser Plus. Etroits et à la bande de roulement adaptée à la conduite sur route, ces pneus bénéficient d’une couche protectrice de 3 mm d’épaisseur (PunctureGuard) permettant de limiter les risques de crevaison. Ces pneus habillent des jantes de 28″ à double paroi.

La selle aux airs d’antan avec son coloris marron en similicuir offre un support correct du postérieur. Si l’on regrette qu’aucun ressort ne soit présent, on apprécie le léger rembourrage qui permet de ne pas avoir la sensation de s’assoir sur un bout de bois. Toujours est-il que cela reste ferme et que certains auront peut-être du mal à avaler les kilomètres dans ces conditions.

Les poignées sont pour leur part de type ergonomique. Le petit repose paumes intégré apporte un vrai confort au quotidien, surtout que la position sportive incite à appuyer un peu plus sur les avants bras. En similicuir elles-aussi, elles bénéficient d’un certain charme avec leur couture apparente.

Equipement : de jolis éléments

L’équipement de base est correct. On trouve tout d’abord des garde-boues en acier inoxydable signés par l’équipementier italien Parafanghi Bastia. A l’arrière ils intègrent de bien belle manière un très large feu rouge à 4 leds. L’éclairage avant est assuré par un feu fait du même métal au look rétro et délivrant 100 lux, ce qui est plutôt confortable en pleine nuit. La sonnette n’est autre qu’un modèle Crane. Chromée et assez volumineuse (55 mm), elle produit un son puissant et caractéristique. Un avertisseur qui en jette il faut bien l’avouer.

Une béquille centrale est de la partie. Ce modèle Atranvélo propose un support très stable du vélo et se désenclenche d’une simple poussette en avant sur le guidon. L’ensemble de l’équipement est complété par un antivol de type bloc-roue Axa. Il sera à compéter par un antivol plus classique pour attacher le vélo à un poteau.

L’intégration globale des différents systèmes est assez moyenne. Les soudures sont apparentes et peu soignées par endroits. Les câbles ne sont que partiellement intégrés, ce qui est parfois peu rassurant sur la durée. La peinture est par ailleurs tout à fait classique et ne semble que peu résistantes aux griffures. Un vélo qu’il conviendra de manipuler avec soin.

Conduite : une motorisation pour le plat

En optant pour une transmission par courroie, Voltaire propose un vélo qui ne nécessitera pas d’entretien. Plus propre puisque ne nécessitant pas de graissage, cet entrainement a également pour avantage de proposer un fonctionnement silencieux. Cela, d’autant plus que le moteur assiste le pédalage avec un sifflement vraiment très discret. Sur ce point, c’est une réussite.

En revanche, la courroie n’est pas associée à un moyeu à variation continue, ni même à une quelconque boîte de vitesse. Non, le Voltaire Legendre ne propose qu’un seul rapport et cela peut parfois être contraignant. Le couple limité de 35 Nm ne permet ainsi pas de gravir des montées importantes ou, tout du moins pas sur la durée. Et autant dire que l’absence de vitesse ne joue pas en la faveur du vélo une fois que celui-ci n’est plus en mesure d’assister le pédalage. En mode musculaire, il faudra alors avoir de sacrés mollets pour monter.

L’assistance est en revanche agréable sur du plat ou même les petites montées comme les passages de pont. L’assistance moteur encourage à mouliner à un bon rythme pour éviter de ressentir un effet de pédalage dans le vide. On se retrouve alors finalement assez facilement à un rythme de 27 km/h où le moteur ne s’enclenche que par intermittence dès qu’on revient à 25 km/h.

Au démarrage, on note une petite latence de la mise en route du moteur. Le capteur de couple logé dans le pédalier ne semble pas détecter tout de suite le coup de pédale. En revanche, une fois lancé, celui-ci est bien plus réactif et permet d’avoir une assistance assez vive lors des changements d’allure.

Le système de freinage à disque est confié à un modèle Tektro. A commandes hydrauliques, celui-ci offre une prestation en demi-teinte. La puissance de freinage arrière est ainsi très bonne – la roue se bloque d’ailleurs un peu trop vite à notre goût –, mais nous avons noté une certaine mollesse sur celui de la roue avant. Un déséquilibre qui donne lieu à freinage correct, mais pas des plus efficaces qu’il soit.

Autonomie : un ordinateur de bord aux fraises

Lors de notre essai, nous avons réalisé notre parcours de référence qui se situe essentiellement sur de la route, de la piste cyclable et un peu de chemin cabossé. Le tout avec quelques montées et autres faux plats. Bref, un circuit un peu mixte qui nous a permis de bénéficier de l’assistance maximale sur 50 km. Ce n’est pas exceptionnel, surtout qu’on a souvent été à un rythme où le moteur assiste par intermittence.

Clairement, ce modèle n’est pas un marathonien, mais il a pour avantage de pouvoir être rechargé très simplement. Cela peut se faire en branchant le chargeur de 4 ampères directement au bas de la tige de selle ou en délogeant la batterie. La manipulation est particulièrement aisée : on soulève le loquet de la selle, on déverrouille la serrure au bas du vélo et la batterie se retire via une petite sangle. On peut alors la recharger n’importe où.

En revanche, l’ordinateur de bord est pour sa part bien moins pratique. Celui-ci renvoie des informations assez éloignées de la réalité quant à l’autonomie restante. On peut ainsi voir le pourcentage restant de batterie ou le kilométrage que l’on peut encore parcourir. Dans les deux cas, l’information n’est que très moyennement fiable. Nous avions ainsi 90% d’autonomie restante après 8,1 km et 60% à 19,1 km. Pire encore, il nous est arrivé de passer à 76% d’autonomie avant de remonter d’un coup à 82% après un arrêt à un stop. Et cela, sans compter sur le fait qu’en-dessous de 10%, l’afficheur se contente de montrer une icône en forme d’éclair. L’affichage étant peu lisible, il faut par ailleurs souvent se mettre à l’arrêt pour arriver à voir l’autonomie restante. Un point à revoir.

La recharge se fait en 2h50 environ selon nos mesures. Une durée cohérente avec le chargeur de 4 ampère et la batterie de 360 Wh.

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Avec son look néo-rétro qui lui confère une fière allure, le Voltaire Legendre se positionne comme un vélo électrique de ville assez agréable à conduire. Sur route et sur du plat il se montre plutôt vif et assiste bien le pédalage. Il ne faudra toutefois pas sortir des sentiers battus, sans quoi le confort en pâtira. Son autonomie un peu juste, son moteur faiblard qui ne conviendra pas aux environnements à fortes montées et son ordinateur de bord complètement raté sont en partie rattrapés par un positionnement tarifaire correct.

On a aimé On a moins aimé
  • Un véritable style.
  • Batterie facilement amovible.
  • Fonctionnement silencieux.
  • Poignées confortables.
  • Eclairage puissant.
  • Sonnette de qualité.
  • Autonomie un peu faible.
  • Ecran illisible.
  • Affichage de l’autonomie farfelu.
  • Soudures parfois grossières.
  • Beaucoup de câbles apparents.

 

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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