Look sportif, cadre ouvert et généreuse dotation technique : le Winora Sinus N8 est un vélo électrique qui se veut ultra-polyvalent. Pensé pour les déplacements quotidiens, il est également armé pour s’aventurer en randonnée sur chemin difficile.
Fondée en 1914, en Allemagne, Winora a été l’un des premiers fabricants de vélos à proposer des modèles adaptés aux enfants. Depuis, l’entreprise n’a cessé de croître en acquérant d’autres marques de vélos comme Haibike ou Staiger et même de composants avec XLC. Depuis 2001, elle fait partie du groupe Accell au sein duquel on trouve des marques telles que Lapierre, Raleigh ou encore Babboe. Winora propose désormais aussi bien des vélos musculaires qu’une large gamme de modèles électrifiés.
Le Sinus N8 est à voir comme un vélo polyvalent, ce que l’on pourrait qualifier de vélo tout chemin (VTC) ou de trekking. Un produit idéal pour ceux qui veulent un vélo qui soit un compagnon de route idéal pour les trajets quotidiens en ville, mais également lors des balades dominicales à la campagne.
Proposé à 3 499 €, le Winora Sinus N8 version lowstep justifie son tarif par un équipement riche, oscillant entre le très bon milieu de gamme et le haut de gamme. Modèle à cadre ouvert, il est proposé en un unique coloris blanc laqué (Winterwhite) en trois tailles : 46, 50 et 54.
À la pesée, ce vélo affiche 27 kg, batterie comprise. On ne le trimbalera donc pas vraiment dans une cage d’escalier à bout de bras. Un élément important à considérer avant achat.
Technologie : la performance signée Bosch
Avec son moteur Bosch Performance Line de génération « Système intelligent », le N8 ne cache pas ses ambitions de baroudeur. Capable de délivrer un couple de 75 Nm, il assure une assistance pouvant monter à 340 %, le rendant de fait tout à fait adapté à un usage en secteur vallonné, voire montagneux. En effet, avec une puissance en crête de 600 W, ce moteur ne devrait pas faiblir dans les montées les plus ardues ; la puissance nominale étant évidemment calée à 250 W comme l’impose la règlementation européenne des vélos à assistance électrique.
Logé dans le pédalier, ce moteur de 3,2 kg est associé à un binôme de capteurs permettant de mesurer autant la pression exercée sur les pédales que la fréquence de pédalage. De quoi donner lieu à une assistance naturelle, réactive et progressive.
La batterie PowerTube de 500 Wh est logée dans le tube diagonal du cadre. Opérant en 36 volts, elle permet d’obtenir une autonomie d’une centaine de kilomètres en mode économique et jusqu’à 60 km avec l’assistance positionnée sur Turbo. Affichant 3 kg, elle donne lieu à un ensemble électrique de 6,2 kg au total, ce qui n’est pas rien il faut bien l’avouer.
Pour gérer l’électrification, Winora a jeté son dévolu sur un module central Bosch Intuvia 100 associé à une commande Bosch LED. L’écran monochromatique offre une bonne diagonale et son afficheur à segments assure une belle lisibilité, y compris par grand soleil. Un port USB-C est positionné sur la tranche basse de l’écran et peut être mise à profit pour maintenir d’aplomb la batterie d’un smartphone.
La commande placée aux côtés de la poignée gauche permet de profiter de six boutons de contrôle, d’un afficheur d’autonomie à 5 segments et d’un indicateur lumineux changeant de couleur en fonction du mode d’assistance.
Surtout, la commande Bosch LED apporte une connectivité Bluetooth au vélo qui peut dès lors être relié à un smartphone via l’application eFlow. Celle-ci permet de mettre à jour le logiciel de l’écran pour profiter des dernières innovations de l’équipementier allemand, mais aussi de paramétrer finement chacun des quatre modes d’assistance et même de profiter d’un suivi des sorties.
L’application peut également se muer en GPS pour vélo, indiquant alors l’itinéraire à suivre. Une fonctionnalité bien faite, permettant de choisir systématiquement entre trois types de trajets, allant de l’itinéraire roulant à celui plus rock’n’roll pour les amateurs de sensations. Le smartphone renvoie alors en temps réel l’autonomie restante, la vitesse actuelle et les directions à prendre via la cartographie typée IGN intégrée. Une application vraiment appréciable à condition d’utiliser un bon support de smartphone pour vélo.
L’application permet aussi de profiter de la fonctionnalité eBike Lock. Ce système de sécurité verrouille électroniquement le moteur et le verrouille lorsque le conducteur s’approche, muni de son smartphone (Bluetooth activé). En cas de tentative de vol, l’écran Intuvia 100 fera retentir son haut-parleur pour dissuader les personnes malintentionnées.
Confort : un vélo confortable à la tige de selle suspendue
À l’usage, l’un des points marquant du Winora Sinus N8 est assurément le confort qu’il prodigue. Avec sa potence inclinable, il est possible d’opter aussi bien pour une conduite semi-sportive, dos courbé, que pour une posture plus relax avec le dos droit.
Les poignées ergonomiques Herrmans Click Ergo proposent à la fois un bon grip et évitent surtout de casser ses poignets. Pas de douleurs aux mains lors des longues sorties, d’autant plus que la fourche SR Suntour NEX E-25 est là pour absorber une partie des chocs. Une partie seulement, car avec son débattement de 50 mm, elle montrera ses limites sur chemin très dégradé ou on arrivera vite en fond de butée. Et, s’il est agréable de pouvoir régler manuellement sa rigidité, on regrette toutefois l’absence d’option de blocage pour éviter les effets de pompage en montée ou sur les zones roulantes.
L’assise est en revanche bonne avec l’utilisation d’une Selle Royal Viento. A mi-chemin entre selle sportive et selle ergonomique, celle-ci procure un bon maintien du fessier – merci la belle largeur – tout en conservant juste ce qu’il faut de moelleux pour ne pas nécessiter l’utilisation d’une peau de confort. Outre ce joli confort, on apprécie également le recours à une structure bimatériaux à l’excellent rendu.
Si la tige de selle n’est pas télescopique, elle a le mérite d’être suspendue. Piochée dans le catalogue de XLC – équipementier du même groupe que Winora, on le rappelle – celle-ci permet de profiter d’un débattement de 31,6 mm. Si cela ne place pas le curseur du confort au niveau d’un vélo tout suspendu, cela permet de gommer parfaitement les trépidations de pavés et d’amortir efficacement les passages de trottoirs et autres nids de poule.
Enfin, les roues de 27,5″ sont équipées de pneus Schwalbe Marathon Almotion. Un choix judicieux qui permet de profiter d’une bande de roulement polyvalente aussi bien à l’aide en ville que sur chemin. Le revêtement cranté n’est pas aussi accrocheur que sur des pneus de VTT, mais il fait son office dans la plupart des situations – seule l’évolution sur chemin sableux se révélant hasardeux.
D’une belle épaisseur, ils peuvent aider à l’amortissement général en les gonflant à une pression adéquate. Ils profitent surtout d’une membrane de protection évitant les crevaisons par percement. Une sécurité supplémentaire pour les longues sorties.
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Avec sa teinte blanc laqué, le Sinus N8 flatte la rétine et inspire la qualité. Par la qualité de la peinture dans un premier temps, qui ne semble pas réellement craindre les accrocs du quotidien. Mais également dans sa belle intégration des câbles qui sont parfaitement masqués dans le cadre. On regrette toutefois qu’aucun soin particulier n’ait été accordé aux soudures, qui restent assez grossières au demeurant. Rien de dramatique, mais cela enlève un peu de classe à l’engin.
Alimenté par la batterie centrale, l’éclairage n’a rien de bien particulier. Le feu avant Herrmans H-Black MR-GO délivre 30 lumens, soit assez pour être bien vu et voir devant soi dans une rue mal éclairée. On partira quand même sur l’achat d’une véritable torche pour y voir clair dans un environnement non éclairé. À l’arrière, on trouve un simple feu Axa Juno qui se présente sous la forme d’un bandeau led à l’éclairage constant. Dommage, on aurait aimé trouver un système réagissant au freinage.
Le porte-bagage Racktime supporte pour sa part une charge maximale de 25 kg. Celui-ci est surmonté d’un clapet à ressort permettant de maintenir fermement un sac ou quelques courses.
Des garde-boues en plastique sont livrés et remplissent parfaitement leur office sur terrain mouillé. Une sonnette façon anneau est positionnée sur le côté de la poignée de droite. Discrète, elle se montre toutefois suffisamment sonore pour être entendue dans un milieu bruyant. Un carter de protection de chaîne est présent, un accessoire toujours pratique pour qui veut éviter de salir ses chaussures ou son bas de pantalon. Une béquille latérale complète l’équipement. Positionnée sur le tube de base, celle-ci assure une excellente stabilité.
Conduite : un vélo électrique joueur, au moteur dynamique
Nous l’avons vu un peu plus haut, le moteur Bosch Performance Line est associé à des capteurs de couple et de pédalage. Cela donne lieu à une assistance assez naturelle, graduelle et, surtout, qui s’enclenche dès la première pression de pédale. C’est à la fois agréable en ville pour redémarrer sans efforts mais aussi dans les zones vallonnées où aucune latence n’est à noter sur les changements de rythme.
La transmission par chaîne est confiée à un système Shimano Nexus à 8 vitesses. Il s’agit là d’un moyeu à vitesses internes, un système qui a pour avantage de protéger la transmission de l’eau et des poussières, et qui autorise le changement de vitesses à l’arrêt. À l’usage, ce système nous a toutefois un peu déçus.
Tout d’abord, l’amplitude des 8 vitesses ne nous a pas semblé optimale. Si le plus petit braquet est bien taillé pour les grosses montées, le plus gros est un peu léger sur les terrains plats roulants. Le plus déroutant est néanmoins à chercher du côté des ratés que nous avons pu observer. Le passage des vitesses est parfois un peu difficile, nous obligeant à effectuer un quart de tour de pédalage en sens inverse pour que la vitesse enclenchée à l’aide de la manette rotative soit bien prise en compte.
Plus appréciable, le changement de vitesses se fait dans un bel exemple de silence. Un point renforcé par l’absence quasi parfaite de bruit de motorisation. En effet, le Bosch Performance Line assiste électriquement le pédalage dans un calme des plus apaisants. Un bonheur auditif qui nous ferait presque oublier que celui-ci est en activité.
Le couple de 75 Nm de ce moteur est par ailleurs un véritable régal, permettant de gravir des pentes particulièrement ardues sans avoir à se mettre en danseuse. L’assistance ne faiblit pas lors des longues montées, et ce, malgré un échauffement assez important du bloc logé dans le pédalier. Un point surprenant, car nous nous sommes plusieurs fois échauffés les mollets lors de quelques arrêts – oui, il nous a fallu plusieurs petites brûlures pour faire attention, et alors ?
Bref, toujours est-il que la puissance délivrée par ce moteur permet globalement d’évoluer avec une certaine sportivité sur tous types de terrains. Nous avons ainsi pu nous aventurer en montagne sur des chemins plutôt réservés aux VTT sans avoir à mettre énormément d’effort musculaire et ce, quel que soit le degré de montée. Un vélo polyvalent vous dit-on !
Au passage, on apprécie que l’écran de contrôle donne une indication sur les changements de rapport. Considérant la vitesse et l’effort exercé sur les pédales, le système incite à passer à un rapport supérieur ou inférieur. Pratique pour les cyclistes qui ne sont pas toujours très à l’aise pour choisir la bonne vitesse.
Par ailleurs, on adore toujours autant le mode d’assistance à la marche. Un bouton spécifique est présent sur la LED Remote. En restant appuyé dessus, le vélo évolue aux environs de 3 km/h. Très appréciable pour remonter à pied une grande montée (pente de garage souterrain par exemple). Est-ce que cela nous a sauvés lorsque nous avons pris le mauvais chemin en montagne ? Peut-être, mais vous ne le saurez jamais vraiment !
Parlons freinage pour clore ce chapitre. Le système Shimano SMRT10 combine un disque de 180 mm à l’avant à un autre de 160 mm à l’arrière. Les étriers à deux pistons sont à commandes hydrauliques et procurent un excellent mordant. Nous avions déjà rencontré ces commandes Shimano MT200 lors du test du Lapierre E-Explorer 3.4 et nous sommes une fois de plus conquis. Celui-ci procure un freinage progressif et puissant à la demande, de quoi apporter aussi bien du confort que de la sérénité lors des freinages d’urgence.
Autonomie : une batterie de 500 Wh pour des balades de 60 km
Winora a fait le choix d’une batterie Bosch PowerTube de 500 Wh. Logé dans le tube diagonal du cadre, cet accumulateur permet de réaliser de belles sorties. Sur un terrain engagé avec un dénivelé positif de 650 m, nous avons pu réaliser près de 49 km avec l’assistance réglée sur le mode Turbo. Prenez donc cette valeur comme un minimum plus que comme une moyenne. En optant pour une assistance moins forte (mode Sport ou Tour+) et en évoluant sur un terrain plus vallonné, il est tout à fait possible d’obtenir une autonomie comprise entre 70 et 90 km.
Lors des sorties, l’afficheur Bosch Intuvia 100 donnera le pourcentage de batterie restant ainsi que le nombre de kilomètres que l’on peut encore parcourir avec l’assistance allumée. Si le pourcentage a le mérite d’être clair, l’indicateur kilométrique sera plus ou moins précis en fonction de la nature du terrain. Car évidemment, ce système ne sera pas en mesure d’apprécier le dénivelé que vous allez faire avaler à votre monture. Et ce dénivelé aura un impact plus ou moins conséquent sur le nombre de kilomètres parcourables. Changer de mode d’assistance fait par ailleurs évoluer cet indicateur, ce qui est une bonne chose.
Nous avons toutefois pu observer un petit bug d’affichage. Alors qu’il nous restait 10 % d’autonomie selon l’afficheur, un message complémentaire nous indiquait : « Niveau de batterie : 3 % » puis « 0 % », alors même que le moteur était toujours alimenté. Rien de bien grave, mais ce message d’avertissement gagnerait à s’afficher correctement.
En complément, la commande LED Remote propose un indicateur d’autonomie avec cinq segments lumineux. Un complément qui permet de juger en un coup d’œil le niveau de la batterie. Dans tous les cas, sur un tracé plat ou vallonné, l’indicateur d’autonomie sait se montrer précis. De quoi éviter les mauvaises surprises car la résistance au pédalage est bien présente une fois le moteur coupé. Mouvoir les 25 kg de l’engin devient dès lors bien plus sportif qu’avec un vélo musculaire classique.
Pour la recharge, on trouve un bloc Bosch délivrant un maximum de 4 ampères, ce qui, dans le jargon de l’équipementier allemand, correspond à un chargeur rapide. Rapide, mais pas éclair, car l’opération nécessite tout de même 3 h 34. Correct, mais sans plus, avec une puissance moyenne de recharge de 141 Wh et une pointe à 179 Wh.
L’avis de Cleanrider
NOTE GLOBALE | |
Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
Le Winora Sinus N8 est un vélo électrique séduisant. Véritablement tout-chemin, celui-ci se montre très confortable avec un équipement cohérent où selle et fourche suspendues sont combinées à des poignées et des pneus qui entrainent une conduite agréable. Ce vélo tire admirablement bien profit de sa motorisation Bosch Performance Line pour évoluer sereinement sur n’importe quel type de terrain. Agréable à utiliser au quotidien, il se montre très agile en ville, mais également assez intéressant à la campagne, voire en montagne. Un vélo électrique idéal pour le vélotaf et par ailleurs recommandable pour les randonnées où la belle autonomie autorise des sorties assez longues.
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