La nouvelle dégradation de la note du groupe Accell, par l’agence de notation Fitch Ratings, ne va pas faciliter le redressement du fabricant des vélos électriques Lapierre, Winora, Babboe, Haibike, etc. Toujours insuffisantes, les marges conduisent Fitch Ratings à déclasser Accell de CCC à CCC-, rendant quasi impossible le retour à l’emprunt bancaire pour accompagner ses mesures de restructuration.
Rien n’y fait. Malgré des mesures radicales de réduction des effectifs et le changement de sa gouvernance, le groupe Accell voit sa note financière dégradée pour la quatrième fois par Fitch Ratings. Pour les analystes, « la faible performance opérationnelle, le resserrement des liquidités et le flux de trésorerie disponible négatif entraînent des indicateurs de crédit non viables ». Autrement dit, aucune banque ne prendra le risque d’accompagner la restructuration en cours du groupe néerlandais.
Même les récentes décisions sont aujourd’hui sujettes à commentaires négatifs. La modification de la gouvernance ? « Les changements de direction rendent la stratégie de redressement incertaine ». Pour le cabinet de notation, le rythme incertain de la réorganisation, les stocks excédentaires sur le marché et la faible demande des consommateurs (malgré une politique de rabais importants sur ses marques phares (Lapierre, Winora…)) laisse supposer que « le bénéfice d’exploitation, en pourcentage du chiffre d’affaires, tombera à un chiffre dans le bas de la fourchette en 2023-2024 ». Les mois qui viennent seront déterminants car « la saisonnalité des activités et les défis du marché du vélo électrique signifient que les deuxième et troisième trimestres sont critiques pour la reprise de l’activité du groupe Accell ».
Fitch Ratings estime, par ailleurs, que le groupe Accell a besoin d’un bénéfice d’au moins 100 millions d’euros pour rétablir une marge de liquidité minimale. Ce ne sera pas le cas en 2024, car celui-ci « restera faible et à peine au-dessus du seuil de rentabilité, car les fabricants, dont le groupe Accell, seront contraints de poursuivre leur politique de rabais. Une normalisation modérée du marché n’est attendue qu’à partir de 2025 ».
Conséquence de cette situation, Accell, qui a consommé la totalité de ses liquidités (s’élevant à plus de 700 millions d’euros), ne peut désormais plus compter que sur son actionnaire KKR, qui a déjà réinjecté 298 millions d’euros l’année dernière. Ce qui, selon Fitch Ratings, « confirme le fort engagement de l’actionnaire dans l’entreprise. Cependant, le manque de visibilité sur le rythme de la reprise signifie que nous ne pouvons pas évaluer avec précision la durée de l’engagement disponible des actionnaires, ni si des injections de capital supplémentaires seraient nécessaires ».
En bref, si le groupe Accell ne met pas en place des mesures supplémentaires, susceptibles de rassurer les milieux financiers, il y a un risque pour l’entreprise de voir, de nouveau sa note dégradée, ou, pire encore, d’assister à sa mise en cessation de paiement.
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